ROME, Mardi 26 mai 2009 (ZENIT.org) - Radio Vatican s'ouvre à la publicité avec pour premier annonceur le groupe énergétique ENEL. Pour le P. Lombardi, l'ouverture à la publicité, c'est certes, une « nouvelle révolutionnaire », mais « pas une révolution ».

Depuis sa création, sous Pie XI, Radio Vatican, qui émet 24 h sur 24 et dans une quarantaine de langues, n'a en effet jamais eu recours à la publicité. Pour le moment c'est l'Etat de la Cité du Vatican qui couvre le budget de la « radio du pape » - selon les termes de Mgr Boccardo - à hauteur de 20 millions d'euros par an. La publicité démarra notamment sur le programme en direct « One o Five Live » (105 live) né en l'an 2000, et présent à Rome et dans le Latium, mais aussi sur la toile.

Le groupe Enel collabore déjà avec l'Etat de la Cité du Vatican, notamment pour ce qui est de l'éclairage et de la restauration de la place Saint-Pierre, comme l'a rappelé son président, M. Piero Gnudi, lors de la présentation en fin de matinée à Radio Vatican, avec la participation du Secrétaire général du gouvernorat de la Cité du Vatican, Mgr Renato Boccardo, du directeur de Radio Vatican, le P. Federico Lombardi, du directeur de l'agence publicitaire MAB.q, M. Egidio Maggioni.

Cette agence gère des contrats pour d'autres institutions ou événements catholiques : l'agence missionnaire italienne Misna, la Clericus Cup, ou les Journées de la Paix de Lourdes, par exemple. Elle a accepté la mission de trouver des contrats publicitaires en accord avec les « valeurs » de Radio Vatican et avec la physionomie spéciale de ses programmes et veillera effectivement, avec la direction de la radio, à la fois à la « qualité » et au caractère « éthique » des spots, a souligné M. Maggioni.

« Notre agence cherchera surtout à s'adresser à des clients institutionnels et internationaux, qui sont les plus adaptés pour communiquer leurs messages grâce à une radio écoutée dans le monde entier comme Radio Vatican ». Il a signalé l'objectif : que Radio Vatican ne pèse plus sur le budget de la Cité du Vatican. Et un moyen : « filtrer » sérieusement les publicités, pour respecter l'identité de la « radio du pape ». Il s'agit d'être « prudents » mais pas paralysés, a souligné le directeur de l'agence.

Le premier spot, réalisé par l'ENEL, sera lancé le 6 juillet prochain, en 5 langues (français, italien, anglais, espagnol, et allemand). Jusqu'au 27 septembre, il passera 300 fois. Les espaces publicitaires seront adaptés aux horaires, et n'interrompront jamais un programme. Le test devrait rapporter autour de 30.000 euros.

Mgr Boccardo a rappelé que Radio Vatican constitue un « fleuron » du Vatican - Etat qui vient de fêter ses 80 ans, à peine plus âgé que la radio - , avec pour mission d'être « la voix du pape » et « d'évangéliser » dans le monde entier. Or, justement, en tant qu'activité d'évangélisation, elle enregistre des « pertes », risque inhérent à cette activité. Or cette présence particulièrement « efficace » doit pouvoir « durer » et pour garantir cet avenir, on a choisi le recours à la publicité. L'Enel qui est le premier client, est déjà engagé dans la restauration de la Place Saint-Pierre, un « service » rendu à tous, car il s'agit d'un espace où tous doivent se « sentir chez eux », a insisté Mgr Boccardo.

M. Gnudi a dit sa satisfaction pour ce test publicitaire, au moment où, depuis 2002, l'ENEL s'est internationalisée, avec une présence dans 22 pays et 60 millions d'usagers : « Nous sommes honorés d'être les premiers à faire de la publicité sur Radio Vatican, un media vraiment unique, avec lequel nous avons en commun une vision globale des problèmes de l'humanité et la volonté de travailler pour l'inclusion et la mise en valeur des différentes cultures. Vous, en apportant au monde un grand message de paix durable, nous de développement durable ».

Le P. Federico Lombardi a souligné que si le public « traditionnel » de Radio Vatican sur ondes courtes a diminué dans le monde, un autre public s'est développé, grâce à « 105 live », grâce à Internet et au satellite, et grâce à un réseau de radios locales qui reprennent Radio Vatican comme les réseaux francophones RCF et la Cofrac, en France, en Afrique, et en Polynésie française, ou les radios locales brésiliennes (des centaines, ce qui représente des millions d'auditeurs) : ces réseaux seront consultés, a précisé le P. Lombardi.

Il a aussi précisé que pour se développer et pour assumer son coût, Radio Vatican a besoin d'un revenu publicitaire, et que justement, l'Enel, avec laquelle Radio Vatican est déjà en relation, peut apporter sa contribution, en respectant les exigences de cette radio spécifique. Le budget pourrait rapporter assez rapidement 100.000 ou 200.000 euros, a-t-il précisé.

Anita S. Bourdin