ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) - Le cardinal Tarcisio Bertone a évoqué le « courage » et la « détermination » avec lesquels Pie XI (1922-1939) a mené sa mission ecclésiale, à une époque « sombre » de l'histoire.
Dans un article intitulé « Un pape et cinq dictateurs », L'Osservatore Romano du 27 février, publie le discours d'ouverture du secrétaire d'Etat lors d'un congrès international à Rome organisé sur le thème « La sollicitude ecclésiale de Pie XI à la lumière de nouvelles sources archivistiques ».
Décrivant Pie XI comme un homme « réellement stupéfiant », le cardinal Bertone a évoqué ce « grand pasteur défini comme ‘le pape de la dignité ecclésiale' pour le courage et la fermeté avec lesquels il a su guider l'Eglise dans un monde agité par des problèmes graves et nombreux ».
« La mission ecclésiale de ce pape s'est déroulée dans un scénario qui ne pouvait être plus sombre », a-t-il expliqué. Pie XI a dû affronter quelque « cinq dictateurs : Mussolini, qui accéda au pouvoir huit mois après son élection, Salazar au Portugal, Hitler en Allemagne, Franco en Espagne, Staline en URSS ; la crise financière de 1929 ; la persécution des catholiques au Mexique et la guerre civile en Espagne ; la conquête italienne de l'Ethiopie ; les lois raciales ». « Dans ce contexte difficile, le pape agit avec détermination et courage ».
Le secrétaire d'Etat a aussi rappelé que Pie XI avait condamné le nazisme à travers l'encyclique Mit brennender sorge - « le réquisitoire le plus ferme et précis jamais écrit contre le nazisme » - mais aussi le « communisme athée » avec l'encyclique Divini Redemptoris.
Le cardinal Bertone a évoqué « la politique des concordats » menée par Pie XI qui a notamment signé les Accords du Latran en 1929, « qui constituèrent son succès indiscutable ». Pie XI est « considéré à juste titre comme le véritable penseur et fondateur de l'Etat de la Cité du Vatican, fruit de sa ténacité, de son réalisme, de sa culture et de sa clairvoyance, démontré du reste à de nombreuses autres occasions, et face à de très graves problèmes qui (...) marquèrent l'Eglise et la société durant ces décennies ».
Outre l'Italie, Pie XI a conclu une dizaine d'autres concordats : avec la Lettonie, la Bavière, la Pologne, la Roumanie, la Lituanie, le pays de Bade, l'Autriche et l'Allemagne.
Dans son intervention, le cardinal-secrétaire d'Etat a aussi invité à ne pas oublier « l'action pastorale » de Pie XI qui « réussit à embrasser plusieurs fronts ». Il a notamment évoqué la promulgation de l'encyclique Rerum Ecclesiae, en 1926, « pour encourager le clergé et l'épiscopat autochtones, dont les fruits seront l'ordination des six premiers évêques chinois » ou encore « l'attention à la Russie et à l'Orient chrétien » avec la « création à Rome d'un Collège russe, le ‘Russicum', confié aux jésuites ».
Le prélat italien a enfin rappelé qu'il fut « le premier souverain pontife à utiliser les moyens radiophoniques grâce à l'invention de Guglielmo Marconi, faisant ainsi entendre sa voix dans le monde entier ».