ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) – Mgr Antonio Mennini, nonce apostolique et représentant du Saint-Siège dans la Fédération russe, a commenté l’élection du patriarche Kirill, se disant assuré qu’il voudra faire avancer les relations avec l’Eglise catholique.
Dans une interview à la revue italienne Il Regno, Mgr Mennini a expliqué la demande réitérée de Kirill que les diocèses catholiques en Russie redeviennent des administrations. Il « faut comprendre que la motivation des orthodoxes a surtout une dimension de réciprocité : ‘Nous ne nous permettrions pas de créer des diocèses en Italie ou ailleurs en occident sans la permission du pape (…), nous soutenons que Rome aurait dû demander notre permission’ ».
Alors que l’Eglise orthodoxe russe a connu ces derniers temps « une reprise importante au niveau de l’ouverture des églises, des monastères, des paroisses », Mgr Mennini souligne que le véritable problème « est celui qui se pose aussi en occident : comment transmettre les valeurs de l’Evangile en les faisant entendre comme telles aux jeunes générations et comment asseoir les relations avec l’Etat ».
Alexis II, a-t-il expliqué, « a guidé l’Eglise au cours de la période agitée des années 1990, quand l’Eglise a affronté des problèmes immenses, entre, d’une part, le flux massif de populations qui tapait à sa porte pour demander une parole de vérité et de soutien face à l’écroulement de l’idéologie, et de l’autre, le risque d’être mise au banc des accusés en tant qu’institution ‘collaboratrice’ ou du moins favorable au communisme ».
Son successeur Kirill guide aujourd’hui une Eglise plus forte et se montre particulièrement préoccupé « par l’éducation à la foi et à l’appartenance ecclésiale. Il a visité les principaux monastères du pays, cherchant le dialogue et rappelant sa fidélité à la tradition, son engagement pour la défense de l’intégrité de la famille. Il a cherché à témoigner (et il l’a fait avec succès) que les accusations de ceux qui voyaient en lui des attitudes d’ouvertures excessives envers les autres Eglises, même envers l’Eglise catholique, étaient infondées ».
Selon le nonce, le nouveau patriarche « devra sûrement et voudra être très attentif aux équilibres internes de l’Eglise orthodoxe russe, mais ne renoncera pas à faire avancer le dialogue avec les autres Eglises, en particulier avec l’Eglise catholique ».
Quant à une éventuelle rencontre entre le patriarche et Benoît XVI, Mgr Mennini a confessé que « Rome n’insiste pas beaucoup » et « s’est montrée, surtout ces derniers temps, très compréhensive vis-à-vis des motivations du patriarcat de Moscou ». « La visite se fera quand les temps seront mûrs, au moins quand les questions principales seront résolues », a-t-il déclaré. De toutes manières, a-t-il souligné, cela devra être « surtout un événement spirituel ».
<p>Marine Soreau