Voyage en Afrique du préfet responsable de la vie consacrée dans le monde

Le préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, le card. Rodé

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ROME, Mercredi 25 février 2009 (ZENIT.org) – « C’est la conscience de mon devoir de préfet responsable de la vie consacrée dans le monde entier, qui m’a poussé à venir à Yaoundé pour rencontrer les responsables de la vie consacrée en Afrique », a déclaré le cardinal Franck Rodé, qui a inauguré au début du mois la première Assemblée générale ordinaire de la COSMAM, la Confédération des Conférences des Supérieurs et des Supérieures Majeurs d’Afrique et Madagascar.

La COSMAM, constituée en 2005 et représentant environ 80.000 religieux et religieuses et 56 supérieurs et supérieures majeurs, s’est réunie en assemblée du 6 au 14 février dernier, dans la ville de Yaoundé, au Cameroun.

Cet important rendez-vous pour les religieux d’Afrique et Madagascar a vu également la participation du cardinal Franc Rodé, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, de Mgr Eliseo Antonio Ariotti, nonce apostolique au Cameroun, de Mgr Simon-Victor Tonyé Bakot, archevêque de Yaoundé et président de la Conférence épiscopale du Cameroun, et de Mgr Samuel Kléda, archevêque coadjuteur de Douala et président de la Commission épiscopale pour la vie consacrée.

D’après sœur Lucia Cargnoni, supérieure des Filles de Marie Auxiliatrice de la Province de l’Afrique Équatoriale, l’une des supérieures invitées et dont les propos sont rapportés par l’agence d’information salésienne (ANS), l’Assemblée a été « une opportunité pour connaître et partager les réalités de nombreuses autres Congrégations », et « un grand pas pour l’organisation de la vie consacrée dans le continent ».

Le cardinal Rodé est le premier préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à s’être rendu en Afrique, comme il le confirme lui-même à la communauté « Redemptoris Hominis », une jeune réalité ecclésiale fondée à Rome dans les années 60 et aujourd’hui présente au Cameroun.

Interrogé par la communauté, en marge des travaux de l’assemblée, le cardinal Rodé, explique les raisons de son choix, soulignant que si « l’on se rend souvent dans les différents pays d’Europe, que l’on est périodiquement présents en Amérique du Nord et en Amérique du Sud », l’Afrique en revanche « a été laissée un peu de côté ».

Or, dit-il dans cet entretien, publié en intégral sur le site de la communauté, « je pense qu’on ne peut pas justifier le fait de laisser en marge cette part si importante de l’Église que représente la vie religieuse en Afrique ».

« Le nombre des vocations et la qualité du travail accompli par les religieux et les religieuses en Afrique méritent sûrement une attention spéciale, un soin affectueux de la part de l’Église », ajoute-t-il.

A la question de savoir ce que la vie consacrée en Europe peut offrir, aujourd’hui, à l’Afrique et, inversement, ce que la vie consacrée en Afrique peut apporter aux pays d’ancienne chrétienté, le cardinal Rodé répond que malgré de « mauvais exemples » à ne pas suivre, des attitudes « de scepticisme, de fatigue, de ‘paresse’ », en Europe « il y a aussi des foyers de grande vitalité, capables d’exprimer une pureté d’intentions et une hardiesse de vision » qui peuvent beaucoup apporter à l’Afrique.

Le préfet s’est même dit parfois étonné de « la qualité spirituelle », de « la dimension de gratuité » qui caractérisent la vie de certaines jeunes communautés.

Quant à l’Afrique, poursuit-il, elle « offre à l’Église d’Europe sa jeunesse, son élan vital ». Un élan, souligne-t-il, « peut être un peu ‘trouble’ et certainement à purifier et à évangéliser », mais une jeunesse dotée d’« une grande force vitale que l’Église doit assumer, qui peut être mise au service de l’Évangile ».

Le cardinal Rodé pense que tout cela se réalisera certainement quand « l’Église en Afrique, consciente d’elle-même et de ses obligations universelles, prendra sa place de manière responsable dans l’Église, avec toutes ses énormes ressources déjà perceptibles ».

Dans cette perspective, et au regard des difficultés que traverse actuellement l’Europe et le monde occidental, le cardinal Rodé lance un message aux nouvelles Communautés de vie consacrée, nées dans les années de l’après Concile et qui vivent, aujourd’hui, au sein de l’Église.

Il rappelle que « les nouvelles Communautés naissent toujours de l’intuition originaire d’un homme », que ces intuitions sont « fondamentales » et qu’elles doivent être « approfondies ».

Leur charisme « doit être vécu avec intensité », souligne-t-il en conclusion, car « c’est ce qui crée la stabilité de la vie consacrée et aussi le sérieux et la profondeur du témoignage, tant des membres que de la Communauté dans son ensemble ».

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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