ROME, Mercredi 25 février 2009 (ZENIT.org) – En dénonçant le caractère économique, juridique et culturel de la crise économique mondiale, Mgr Silvano Maria Tomasi a déploré l’absence, à tous les niveaux, de fondement éthique.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des Institutions spécialisées à Genève est intervenu le 20 février à la session spéciale du Conseil des droits de l’homme sur la crise économique.
« La crise a en partie été causée par le comportement problématique de certains acteurs du système financier et économique, y compris des administrateurs de banques et ceux qui auraient dû être plus attentifs en ce qui concerne les systèmes de monitorage et de responsabilité. Ils ont donc une grande responsabilité dans les problèmes actuels », a estimé Mgr Tomasi.
Pour le haut prélat, la crise actuelle a « des dimensions économiques, juridiques et culturelles ». Il a insisté sur le fait que « l’activité financière ne peut se réduire à obtenir des profits faciles, mais doit aussi inclure la promotion du bien commun parmi tous ceux qui prêtent, ceux qui empruntent et ceux qui travaillent ». « L’absence de fondement éthique a apporté la crise à tous les pays, à bas, moyen ou haut revenu », a-t-il dénoncé.
« Des erreurs anciennes et plus récentes se répèteront (…) si les activités financières et économiques ne sont pas mises sur une route éthique qui puisse privilégier les personnes, leur productivité et leurs droits par rapport à l’avidité qui peut découler de l’attention au seul profit », a-t-il ajouté.
Mgr Tomasi s’est félicité que ces 50 dernières années, « des résultats importants dans la réduction de la pauvreté ont été atteints ». Mais « ces résultats sont en danger et une approche cohérente est nécessaire pour les protéger à travers un sens renouvelé de la solidarité ».
L’observateur permanent du Saint-Siège a exprimé sa « préoccupation » quant à un « éventuel effet direct de la crise économique mondiale » qui engendrerait une « importante réduction des aides aux pays pauvres ». « Les envois des travailleurs émigrés ont déjà été réduits de manière significative », a-t-il expliqué. « Cela menace la survie économique de familles entières qui retirent une partie consistante de leur revenu du transfert de fonds effectué par des proches qui travaillent à l’étranger ».
« La crise financière mondiale a causé une récession globale avec des conséquences sociales dramatiques, y compris la perte de millions d’emplois et le risque grave que les Objectifs de développement du Millénaire ne puissent être atteints pour de nombreux pays en voie de développement », a-t-il ajouté.
Pour Mgr Tomasi, « la perte d’espérance met en danger la paix ». « La communauté internationale a la responsabilité légitime de demander pourquoi cette situation s’est créée, à qui en revient la responsabilité et de quelle manière une solution concertée peut nous faire sortir de la crise et faciliter le rétablissement des droits », a-t-il dit.