ROME, Lundi 23 février 2009 (ZENIT.org) – Selon un Rapport de l’Organisation de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), une très grave crise alimentaire frappe 32 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, tandis que la sécheresse en Chine et en Argentine est inquiétante. Un cri d’alarme relayé par l’agence vaticane Fides.
Les problèmes dévoilés par la dernière grave crise alimentaire qui a touché des régions entières de la planète continue d’intéresser des millions de personnes en particulier dans le sud du monde. On compte en effet 32 pays qui en Afrique, en Asie et en Amérique Latine souffrent d’une très grave insécurité alimentaire. De plus, malgré l’année record de 2008, la production céréalière mondiale de l’année en cours subira un fléchissement consistant. C’est la situation annoncée par le dernier rapport de la FAO sur les perspectives de récoltes et la situation alimentaire (« Crop prospects and Food Siutation »).
Les causes de la diminution de la production céréalière, qui concerne la majorité des pays producteurs, sont à attribuer – selon les estimations de la FAO – soit aux conditions climatiques défavorables, soit à la baisse des semences. En Occident (Europe et Etats-Unis), les coûts élevés des ressources nécessaires à la production agricole et la prévision de gains plus bas par rapport à 2008 sont à l’origine du choix de réduire la production, malgré les conditions climatiques dans l’ensemble favorables.
Dans les pays en voie de développement, dans toutes les régions de la planète où les besoins alimentaires de la production sont au-dessous des nécessités, la production basse de céréales prévues pour l’année 2009 ne dépend pas d’un choix calculé même plutôt de conditions climatiques défavorables. De longues périodes de sècheresse ont touché le continent asiatique. En Chine, cette situation qui perdure détermine une réduction importante de la production de grain hivernal. Alors qu’en Amérique du Sud, le manque de pluie – qui touche l’Argentine depuis l’année dernière – se répercute de manière importante sur la production des céréales secondaires (mais, avoine, épeautre, orge).
Malgré cela, grâce à l’exceptionnelle production céréalière de 2008, en rapport à son utilisation durant les années 2008-2009, les réserves pour 2009-2010 sont estimées à 496 millions de tonnes, un niveau que l’on n’avait pas atteint depuis 2002. Ces prévisions réconfortantes – selon l’organisme des Nations Unies – favoriseront la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande dans ces pays où l’urgence de nourriture est de plus en plus importante. Mais malheureusement ces pays voient croître les prix des aliments sur le marché intérieur, et ce sont les plus pauvres qui en paient le prix. En Amérique centrale et en Amérique du sud, le phénomène est très marqué, alors qu’il est moins accentué dans la partie occidentale du continent africain. Les pays asiatiques comme l’Afghanistan, le Pakistan ou le Sri Lanka sont aussi concernés par l’augmentation des prix des aliments.
Il y a des pays – en Afrique, en Asie et en Amérique Latine – où la crise alimentaire crée une préoccupation particulière. Le rapport en a retenu 32, dont 20 sur le continent africain. Rien qu’en Afrique de l’ouest, plus de 18 millions de personnes sont touchées par le problème ; alors qu’on estime qu’en Afrique du Sud, le nombre de personnes qui souffre d’insécurité alimentaire est de 8,7 millions. Les causes principales sont à chercher dans les conflits, les désordres internes et les mauvaises conditions climatiques. Il faut ajouter à cela la crise économique générale.