ROME, Lundi 16 février 2009 (ZENIT.org) – La crise économique et financière montre la nécessité d’un nouvel ordre international, affirment les représentants des évêques d’Amérique latine, dans un message rédigé par la présidence du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), réuni à Bogota (Colombie) les 5 et 6 février.
Poursuivant les réflexions de Benoît XVI, présentées en différentes occasions, les évêques constatent que « la crise actuelle n’est pas le résultat de difficultés financières immédiates, mais une conséquence de l’état de santé écologique de la planète, voire surtout de la crise culturelle et morale que nous vivons et dont les symptômes sont depuis longtemps évidents dans le monde entier ».
D’où l’urgence, poursuivent les évêques, de « maîtriser éthiquement » cette mondialisation, en mettant tout au service de la personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu ».
« La crise financière actuelle révèle une recherche excessive du profit, qui va au-delà de la valorisation du travail et de l’emploi, les transformant en une fin en soi », soulignent-ils.
Cette inversion de valeurs, poursuivent-ils, « dévoient les relations humaines, les remplaçant par des transactions financières qui devraient être au service de la production et de la satisfaction des besoins humains ».
« Il est devenu clair que la mondialisation, dans sa forme actuelle, n’a pas été capable d’interpréter et de réagir en fonction de valeurs objectives, qui vont au-delà du marché et représentent l’aspect le plus important de la vie humaine : la vérité, la justice, l’amour mais surtout la dignité et les droits de tous, même de ceux qui vivent en marge du marché ».
L’économie mondiale, déplorent-ils, « a concentré le pouvoir et la richesse dans les mains de quelques uns, excluant les plus défavorisés et augmentant les disparités ».
Ainsi, les évêques demandent de « considérer sérieusement la nécessité de jeter les bases d’un nouvel ordre international, fondé sur de nouvelles règles qui tiennent compte également des valeurs de l’Evangile et de l’enseignement social de l’Eglise, pour promouvoir une mondialisation caractérisée par la solidarité et la rationalité, qui fasse de ce continent non seulement un continent de l’espérance, mais aussi un continent de l’amour ».