Journée mondiale du malade : Méditation de Benoît XVI (11 février)

ROME, Vendredi 13 février 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée mercredi 11 février, Journée mondiale du malade, à l’issue de la messe présidée dans la basilique Saint-Pierre par le […]

Share this Entry

ROME, Vendredi 13 février 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée mercredi 11 février, Journée mondiale du malade, à l’issue de la messe présidée dans la basilique Saint-Pierre par le cardinal Javier Lozano Barrágan, président du Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé.

*  *  *

Chers malades,

Chers frères et sœurs  !

Notre rencontre prend une valeur et une signification particulière : elle a lieu à l’occasion de la Journée mondiale du malade, célébrée aujourd’hui, fête de la Bienheureuse Vierge de Lourdes. Ma pensée va à ce Sanctuaire où, à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions à sainte Bernadette, je me suis rendu moi aussi ; et je conserve un vif souvenir de ce pèlerinage, centré en particulier sur le contact que j’ai pu avoir avec les malades rassemblés à la Grotte de Massabielle. C’est avec plaisir que je suis venu vous saluer à la fin de la célébration eucharistique, qui a été présidée par le cardinal Javier Lozano Barragán, président du Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, à qui j’adresse une pensée cordiale. Avec lui, je salue les prélats présents, les prêtres, les religieux et les religieuses, les volontaires, les pèlerins, en particulier les chers malades et ceux qui s’occupent d’eux chaque jour. Il est toujours émouvant de revivre en cette circonstance, ici, dans la Basilique Saint-Pierre, ce climat typique de prière et de spiritualité mariale qui caractérise le sanctuaire de Lourdes. Merci donc de votre manifestation de foi et d’amour à Marie ; merci à ceux qui l’ont promue et organisée, en particulier à l’UNITALSI et à l’Œuvre romaine des pèlerinages.

Cette journée est une invitation à faire sentir avec une plus grande intensité aux malades la proximité spirituelle de l’Eglise, qui, comme je l’ai écrit dans l’Encyclique Deus caritas est, est la famille de Dieu dans le monde, à l’intérieur de laquelle personne ne doit souffrir par manque du nécessaire, et surtout par manque d’amour (cf. n. 25 b). Dans le même temps, nous avons aujourd’hui l’opportunité de réfléchir sur l’expérience de la maladie, de la douleur et, plus en général, sur le sens de la vie à réaliser pleinement, même lorsqu’on est malade. Dans le message pour la célébration d’aujourd’hui j’ai voulu placer au premier plan les enfants malades, qui sont les créatures les plus faibles et sans défense. C’est vrai ! Si l’on reste déjà sans paroles devant un adulte qui souffre, que dire lorsque le mal frappe un petit innocent ? Comment percevoir, également dans des situations aussi difficiles, l’amour miséricordieux de Dieu, qui n’abandonne jamais ses enfants dans l’épreuve ?

Ce sont des interrogations fréquentes et parfois inquiétantes, qui, en vérité, sur le plan simplement humain ne trouvent pas de réponses adaptées, car la douleur, la maladie et la mort demeurent, dans leur signification, insondables pour notre esprit. La lumière de la foi nous vient cependant en aide. La Parole de Dieu nous révèle que ces maux aussi sont mystérieusement « embrassés » par le dessein divin de salut ; la foi nous aide à considérer la vie humaine belle et digne d’être vécue en plénitude, même lorsqu’elle est affaiblie par le mal. Dieu a créé l’homme pour le bonheur et pour la vie, alors que la maladie et la mort sont entrées dans le monde comme conséquence du péché. Mais le Seigneur ne nous a pas abandonnés à nous-mêmes ; Lui, le Père de la vie, est le médecin par excellence de l’homme et il ne cesse de se pencher avec amour sur l’humanité qui souffre. L’Evangile montre Jésus qui « chasse les esprits par sa parole et guérit tous les malades » (Mt 8, 16) ; indiquant la voie de la conversion et de la foi comme conditions pour obtenir la guérison du corps et de l’esprit qui est la guérison toujours voulue par le Seigneur. C’est la guérison intégrale, du corps et de l’âme qui chasse les esprits par sa parole. Sa parole est parole d’amour, parole purificatrice : elle chasse les esprits de la peur, de la solitude, de l’opposition à Dieu, pour purifier ainsi notre âme et lui donner la paix intérieure. Ainsi, il nous donne l’esprit de l’amour et la guérison qui naît de l’intérieur même. Mais Jésus n’a pas seulement parlé ; il est Parole incarnée. Il a souffert avec nous, et est mort. Avec sa passion et sa mort, Il a assumé et transformé jusqu’au bout notre faiblesse. Voilà pourquoi – selon ce qu’a écrit le serviteur de Dieu Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Salvifici doloris – « souffrir signifie devenir particulièrement réceptif, particulièrement ouvert à l’action des forces salvifiques de Dieu, offertes à l’humanité dans le Christ » (n.23).

Chers frères et sœurs, nous nous rendons compte toujours davantage que la vie de l’homme n’est pas un bien disponible, mais un écrin précieux à conserver et à soigner avec toutes les attentions possibles, de ses débuts jusqu’à sa fin ultime et naturelle. La vie est un mystère qui en soi exige responsabilité, amour, patience, charité, de la part de tous et de chacun. Il est encore plus nécessaire d’entourer d’attentions et de respect ceux qui sont malades et qui souffrent. Cela n’est pas toujours facile ; nous savons cependant où nous pouvons puiser le courage et la patience pour affronter les vicissitudes de l’existence terrestre, en particulier les maladies et tous types de souffrance. Pour nous chrétiens, c’est dans le Christ que se trouve la réponse à l’énigme de la douleur et de la mort. La participation à la Messe, comme vous venez de la vivre, nous plonge dans le mystère de sa mort et de sa résurrection. Chaque célébration eucharistique est le mémorial éternel du Christ crucifié et ressuscité, qui a vaincu le pouvoir du mal avec la toute-puissance de son amour. C’est donc à l’« école » du Christ eucharistique qu’il nous est donné d’apprendre à toujours aimer la vie et à accepter notre impuissance apparente face à la maladie et à la mort.

Mon vénéré et bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II a voulu que la Journée mondiale du malade coïncide avec la fête de la Vierge Immaculée de Lourdes. En ce lieu sacré, notre Mère céleste est venue nous rappeler que nous ne sommes que de passage sur cette terre et que la véritable demeure définitive de l’homme est le Ciel. Nous devons tous tendre vers cet objectif. Que la lumière qui vient « d’en-Haut » nous aide à comprendre et à donner un sens et une valeur également à l’expérience de la souffrance et de la mort. Nous demandons à la Vierge de tourner son regard maternel sur chaque malade et sur sa famille, pour les aider à porter avec le Christ le poids de la Croix. A Elle, Mère de l’humanité, nous confions les pauvres, les personnes qui souffrent, les malades du monde entier, avec une pensée spéciale pour les enfants malades. Avec ces sentiments, je vous encourage tous à avoir toujours confiance dans le Seigneur et je vous bénis tous de tout cœur.

© Copyright du Texte original plurilingue : Librairie Editrice du Vatican

Traduction : Zenit

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel