ROME, Jeudi 12 février 2009 (ZENIT.org) – « Seule la foi peut conduire à envisager la souffrance de façon positive, comme une situation qui peut se révéler féconde et libératrice », affirme le cardinal Eusébio Scheid.
A l’occasion de la Journée mondiale du malade (célébrée hier le 11 février), l’archevêque de Rio de Janeiro a adressé aux fidèles un message écrit, diffusé par le portail de son archidiocèse, dans lequel il reconnaît que « vraisemblablement, nous ne parviendrons jamais à sonder les raisons de la souffrance jusque dans ses profondeurs ».
« La maladie, considérée seulement en soi, est en effet, une tragédie. C’est une tragédie qui fait partie de notre quotidien ».
Le card. Eusébio affirme que « penser à la maladie comme un moyen de sanctification personnelle et de rédemption du monde est quelque chose qui semble totalement anachronique à notre époque, l’ère de la productivité et de l’efficacité ».
Pourtant – poursuit le cardinal – « chaque maladie est une période d’humilité, d’humiliation même, qui met à nu nos propres faiblesses, nous rendant dépendants des autres, ceux qui sont chargés de s’occuper de nous. C’est un moment pour nous retrouver face à face avec notre finitude humaine, devant le Dieu vivant et vrai ».
Selon le cardinal, « expérimenter nos propres limites nous rend plus humains et, par là même, plus proches de Dieu ».
D’un autre côté – souligne-t-il – « l’acceptation de la souffrance ne peut jamais signifier un conformisme masochiste face aux problèmes. Dieu nous donne des capacités pour que nous les utilisions à la construction du monde et à la promotion de l’être humain ».
A l’occasion de la Journée mondiale du malade, l’archevêque lance un appel aux gouvernants et aux organisations de la société civile « pour que les recherches sur les maladies encore incurables, véritables tragédies pour l’humanité, bénéficient prioritairement de moyens affectés aux expériences ».
Mais il met en garde : « que ces expériences ne portent pas atteinte à la dignité humaine, mais qu’elles respectent l’éthique et la morale chrétiennes. Il est inhumain que l’on puisse accorder plus d’importance aux projets liés à la suprématie politique et économique, comme la technologie dans les domaines de l’espace et de la guerre, qu’à l’amélioration de la qualité de vie de la population ».
Le card. Eusébio considère que la question de la santé « est l’un des problèmes les plus graves » du Brésil « au niveau fédéral, de l’Etat et municipal ».
« La maladie ne peut servir de tremplin pour le pouvoir ou comme instrument de manoeuvres politiques. C’est malheureusement toujours le cas et je dirais que c’est, d’une certaine façon, criminel, car il existe des lois qui établissent ce qu’il convient de faire pour soigner les malades. Et les patients, les hôpitaux et les médecins ne peuvent être les jouets de groupes intéressés uniquement par le profit, à n’importe quel prix ».
Aux professionnels de la santé, l’archevêque de Rio de Janeiro adresse une parole d’estime et d’encouragement. « Jésus lui-même s’est déclaré médecin, lorsqu’il proclame qu’il est venu au monde pour ceux qui avaient besoin de Lui, les malades » (cf. Mt 9, 12).
« A son exemple – affirme le cardinal – ceux qui travaillent auprès des malades ne sont pas seulement des professionnels. Ils exercent une mission, au service de la vie et de la santé, du bien-être corporel, psychologique et, donc, spirituel de ceux qui se confient à leurs soins ».