Italie : La Fraternité Saint Pie X expulse don Floriano Abrahamowicz

Des positions négationnistes répétées

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ROME, Dimanche 8 février 2009 (ZENIT.org) – La  branche italienne de la Fraternité Saint Pie X a annoncé le 6 février avoir expulsé don Floriano Abrahamowicz, un membre de cette fraternité qui a émis des déclarations négationnistes répétées.

« La mesure, écrit le supérieur italien de la Fraternité lefebvriste, don Davide Pagliarani, prend effet à dater de ce vendredi 6 février 2009, et a été prise pour des motifs disciplinaires graves ».

Et de préciser : « Don Floriano Abrahamowicz exprimait depuis un moment des positions différentes des positions officielles de la Fraternité Saint Pie X. La décision de l’expulsion, quoique douloureuse, a été rendue nécessaire pour éviter que l’image de la Fraternité Saint Pie X ne subisse des distorsions supplémentaires ».

Deux réactions à cette mesure sont publiées dans la presse italienne. Celle de Don Floriano, joint au téléphone par l’agence italienne Ansa, faite de « stupeur et de douleur ». Il a reçu une lettre officielle de la Fraternité, et il précise : « On m’a dit de ne pas me préoccuper du contenu, je l’ai donc laissée et je suis allé célébrer la messe ».

Quant à Matteo Castagna, porte-parole du Cercle culturel trivénète « Christus Rex », qui se veut « indépendant » de tout mouvement politique ou religieux, il indique dans le « Gazzettino.it » que « don  Floriano n’a fait qu’exprimer la position de Mgr Lefebvre, répétant des choses déjà exprimées dans la Fraternité ».

Dans son homélie du 25 janvier 2009 rapportée par le site Internet de ce « cercle », don Floriano rejette la « levée » des excommunications, citant Mgr Lefebvre : « Ceux qui nous excommunient sont excommuniés depuis longtemps parce qu’ils sont modernistes ». Autrement dit, les excommunications n’étaient pas légitimes : pas d’excommunications donc, et donc pas de levée d’excommunication. Pour lui, l’Eglise catholique, ce sont les Lefebvristes et l’Eglise catholique est « l’Eglise conciliaire », i.e. « pas catholique ».

Il achève son homélie par cette invitation : « Prions pour Joseph Ratzinger pour qu’il abjure le modernisme et embrasse la foi catholique ».

Aucune excuse donc pour les positions négationnistes que le Vatican a qualifiées encore récemment « d’absolument inacceptables », à propos des déclarations de l’évêque lefebvriste anglais Richard Williamson, l’un des quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 (cf. Zenit des 28 janvier 2009, 3 et 4 février 2009).

« Les positions de Mgr Williamson sur la Shoah sont absolument inacceptables, a déclaré le 4 février la Secrétairerie d’Etat, et elles sont fermement refusées par le Saint-Père, comme il l’a lui même remarqué le 28 janvier,  lorsque, se référant à ce génocide barbare, il a répété sa pleine et indiscutable solidarité avec nos frères destinataires de la Première Alliance, et qu’il a affirmé que la mémoire de ce terrible génocide doit conduire ‘l’humanité à réfléchir sur l’imprévisible puissance du mal lorsqu’il conquiert le cœur de l’homme’, ajoutant que la Shoah reste ‘pour tous un avertissement contre l’oubli, contre la négation, ou contre le réductionnisme, parce que la violence perpétrée contre un seul être humain est une violence contre tous’ ».

Rappelons que des vidéoclips en ligne sur YouTube donnent des extraits des  positions exprimées par Benoît XVI dans la synagogue de Cologne, le 19 août 2005, dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, le 28 mai 2006, et lors de l’audience générale successive du 31 mai 2006 à Rome, et récemment, lors de l’audience générale du 28 janvier 2009 en la salle Paul VI du Vatican.

Le pape a dit notamment : « Tout en renouvelant avec affection l’expression de ma solidarité entière et indiscutable avec nos Frères destinataires de la première Alliance, je souhaite que la mémoire de la Shoah conduise l’humanité à réfléchir sur l’imprévisible puissance du mal lorsqu’il conquiert le cœur de l’homme. Que la Shoah soit pour tous, a exhorté le pape, un avertissement contre l’oubli, contre la négation, ou contre le réductionnisme ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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