ROME, Dimanche 1er février 2009 (ZENIT.org) – « Nous devons rester dans notre pays, à tout prix » : c’est l’appel lancé aux chrétiens par le cardinal Emmanuel III Delly, patriarche de Babylone des Chaldéens. Interviewé dans L’Osservatore Romano, le 1er février, le haut prélat irakien a invité les laïcs irakiens à « s’engager dans la vie de l’Eglise » et à « répandre le message de paix de l’Evangile ».
Alors que, selon L’Osservatore Romano, plus de 50 % des chrétiens ont du quitter leur maison ces 5 dernières années, le cardinal Delly a défini cet événement de « douloureux ». « Nous ne devons pas quitter le Moyen-Orient », a-t-il ainsi lancé. « Même si des hommes le veulent, nous devons empêcher que cela n’arrive. Nous devons faire tout notre possible pour que le nom du Seigneur soit toujours loué sur cette terre du Moyen-Orient, a continué le haut prélat. C’est pourquoi je dis que nous devons rester dans notre pays, à tout prix ».
Alors que les chrétiens continuent de fuir le pays, le cardinal Delly a regretté de ne pouvoir l’empêcher. « Les hommes sont libres et doivent rester libres. Libres de chercher ce qu’il y a de mieux pour eux ».
A ses yeux, « celui qui choisit d’émigrer le fait parce qu’il est convaincu de trouver quelque chose de mieux dans un autre pays ». « Nous respectons ce grand don de la liberté que nous a donné le Seigneur », mais « attention », a-t-il mis en garde, « à ne pas le confondre avec le libéralisme, qui prive de principes, qui laisse sans but et sans valeur ».
« De notre côté, nous faisons tout notre possible pour convaincre les gens de rester » au Moyen-Orient « pour ne pas vider cette terre de prédilection du Seigneur ». « Nous cherchons à faire aimer cette terre en collaborant avec tous, en offrant notre amour et notre témoignage de vie chrétienne », a-t-il ajouté. « C’est notre devoir et nous le faisons ».
Evoquant les relations avec les musulmans, le haut prélat irakien les a estimé « très bonnes ». « Cela fait 13 siècles que nous vivons ensemble, côte à côte. Nous continuerons à vivre ainsi. Ils sont nos frères », a-t-il souligné.
Interrogé enfin sur le rôle des laïcs dans la vie de l’Eglise en Irak, il a souligné leur « devoir » de « s’engager dans la vie de l’Eglise et de répandre le message de paix de l’Evangile ». « S’ils savent vivre ensemble entre eux et avec les autres, s’ils savent témoigner de l’amour de Dieu pour tous les hommes, s’ils apprennent réellement à prier les uns pour les autres, alors il n’y aura plus de meurtre, il n’y aura plus d’attentats terroristes ».
« Si ce climat de fraternité réciproque dans la prière s’était déjà installé, nous n’aurions peut-être pas à pleurer aujourd’hui tant de victimes, pas même Mgr Paulos Faraj Rahho, l’archevêque de Mossoul enlevé le 29 février 2008 et retrouvé mort le 14 mars suivant », a poursuivi le patriarche. Il l’a déclaré «victime de la haine des hommes ».
Marine Soreau