ROME, Jeudi 22 janvier 2009 (ZENIT.org) – A Mariazell, Marie enseigne ce qu’est la vraie « grandeur » : « non pas le fait d’être ‘inapprochable’, non la majesté extérieure, mais la bonté du cœur », a affirmé Benoît XVI qui a reçu hier la citoyenneté d’honneur de cette ville autrichienne, qui abrite le fameux sanctuaire marial (cf. Zenit du 21 janvier 2009).
Le pape a reçu, mercredi matin, en la « petite salle » l’auletta, de la salle Paul VI du Vatican, le maire de Mariazell, Helmut Pertl, l’évêque de Graz-Seckau, Mgr Egon Kapellari, et recteur du sanctuaire marial de Mariazell, le P.Karl Schauer, O.S.B.
La citoyenneté d’honneur lui a été remise par le maire de cette ville où Benoît XVI a effectué un pèlerinage le samedi 8 septembre 2007, au cours de son voyage en Autriche et à l’occasion du 850e anniversaire de la fondation du sanctuaire.
Benoît XVI a rappelé que, « plus qu’un lieu », Mariazell, « c’est la réalisation au cours des siècles de l’histoire vivante d’un pèlerinage de foi et de prière ».
« Par ce pèlerinage de prière dans les siècles, a expliqué le pape, on perçoit quasi physiquement qu’il n’y a pas seulement les prières et les invocations des hommes, mais qu’est présente aussi la réalité d’une réponse : nous sentons que la réponse existe, que nous ne tendons pas la main vers quelque chose d’inconnu mais que Dieu est là, et que, par sa Mère, il veut être particulièrement proche de nous ».
« Ce sentiment de gratitude nous enveloppe en ce lieu et c’est justement pourquoi je suis heureux d’être par le cœur, et désormais, pour ainsi dire, ‘de droit’, domicilié à Mariazell », a confié le pape.
Il a aussi cité les titres « puissants » de la Vierge de Mariazell, Mère de l’Autriche, des Hongrois, des Slaves : « Magna Mater Austriae, Domina Magna Hungarorum, Magna Mater Gentium Slavorum ».
Le cardinal archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, a pu dire : « Mariazell est à l’Autriche et à l’Europe centrale ce qu’Altötting est à la Bavière ».
Mais, pour le pape, « Marie est surtout une mère » dont la « grandeur » s’exprime dans le fait qu’elle « s’adresse aux petits », qu’elle « est présente pour eux » et que l’on peut « se rendre auprès d’elle à tout moment, sans devoir payer de ticket d’entrée, simplement en apportant notre coeur ».
« Ainsi, nous apprenons d’elle, a insisté le pape, ce qui est vraiment ‘grand’, non pas le fait d’être ‘inapprochable’, non la majesté extérieure, mais justement la bonté du cœur qui ouvre à tous le fait d’être en communion les uns avec les autres ».
Le pape a rappelé que lors de sa visite « il a plu » et cette pluie, a-t-il dit « nous a rapprochés », nous a donné encore davantage cette sensation d’être « ensemble », « ensemble avec le Seigneur et avec sa mère ».
Mons. Kapellari, se souvient encore le pape, a dit alors que les « catholiques sont waterproof ». « Nous avons pu constater combien c’est vrai. Et ainsi, de la pluie est née la joie ; Nous nous sommes rendus compte qu’il pouvait être positif d’être ‘sous la pluie’ et que la pluie pouvait être une grâce ».
Le directeur de L’Osservatore Romano, a ajouté le pape, avait alors évoqué « une pluie de grâce ».
La statue de la Vierge de Mariazell est une Vierge à l’Enfant en bois sculpté du XVIe siècle revêtue d’un manteau. Elle a été couronnée et porte le sceptre royal. C’est la « Vierge du Bon retour ».
Elle a été placée en 1682 sur une colonne votive, érigée sous la grande coupole, au milieu de la basilique, dans la « Chapelle des Grâces » de style gothico-baroque, et en forme de trapèze. On y accède par une grande arche et elle est entourée d’une somptueuse grille d’argent, œuvre de deux grands orfèvres viennois, Würth et Moser : c’est un don de l’impératrice Marie Thérèse, et signe de l’attachement des souverains autrichiens à ce sanctuaire.
Anita S. Bourdin