Fonder un institut biblique en Afrique, intervention de Mgr Esua

Dix propositions présentées par l’archevêque camerounais

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ROME, Dimanche 26 octobre 2008 (ZENIT.org) – Les évêques du Cameroun voient la nécessité de fonder « un institut biblique » en Afrique, « de manière à promouvoir des recherches bibliques dans le cadre de l’Église en Afrique » : cette proposition a été présentée parmi les 10 propositions de la conférence épiscopale, par Mgr Cornelius Fontem Esua, archevêque de Bamenda, vendredi 10 octobre, après midi, lors de la 9e congrégation générale.

Résumé de l’intervention de Mgr Esua

L’Église qui est au Cameroun, comme toutes les jeunes Églises qui sont en Afrique connaît une forte croissance. Il est urgent pour nous d’approfondir la foi des néophytes, en particulier les jeunes qui deviennent victimes du matérialisme, de la sécularisation et du relativisme. Bon nombre d’entre eux sont retombés dans la pratique de la religion africaine traditionnelle parce que le christianisme ne semble pas répondre à toutes leurs questions, notamment en période de crises. De plus, la religion africaine traditionnelle et les structures familiales traditionnelles sur lesquelles la religion se base sont en train de s’écrouler. Certains chrétiens trouvent refuge dans des sociétés secrètes, des sectes et de nouveaux mouvements religieux, en espérant trouver en eux la sécurité et les réponses aux questions les plus profondes de la vie.

Fort heureusement, la soif et la faim de la Parole de Dieu grandissent. Il est nécessaire et urgent de remettre les Saintes Écritures dans les mains des fidèles afin qu’elles prennent vie pour eux dans leur travail, dans leurs familles et dans leurs différents cadres de vie, et qu’elle soient la source et l’inspiration de la vie et des activités des petites communautés chrétiennes. Il est aussi urgent d’inculturer la foi chrétienne et de dialoguer avec la religion africaine traditionnelle. Pour une inculturation efficace, la Parole de Dieu devrait être profondément enracinée dans les coeurs des personnes et être comme une seconde chair pour eux.

Aussi proposons-nous les suggestions suivantes :

1. Les Conférences épiscopales et les diocèses devraient donner priorité au ministère pastoral biblique et désigner des personnes pour la promouvoir et la coordonner à différents niveaux, de manière à ce que la Parole de Dieu puisse être à la base de nos activités pastorales.

2. Il faudrait donner une formation appropriée aux prêtres, aux religieux et aux laïcs, afin qu’ils soient des agents de l’apostolat biblique, et introduire un cours sur le ministère pastoral biblique dans les cursus des séminaires et dans les maisons de formations pour préparer les futurs prêtres et religieux à leur ministère.

3. Il serait souhaitable de donner une formation biblique à tous les fidèles, notamment aux jeunes, et cela, non seulement dans les instituts spécialisés mais aussi à l’aide de conférences bibliques régulières et de congrès sur la Bible de manière à les rendre plus conscients de l’importance de la Parole de Dieu dans leurs vies.

4. Puisque la famille chrétienne est l’Église domestique et l’endroit où toute éducation et toute formation à la foi commence, la Bible devrait avoir une place spéciale dans toute maison chrétienne pour la lecture, la prière, l’étude et la vénération. Il serait souhaitable de donner aux femmes une formation biblique appropriée de manière à ce qu’elles puissent promouvoir l’utilisation de la Parole de Dieu dans la famille.

5. La Bible devrait être traduite dans les dialectes locaux, ce qui serait un premier pas vers l’inculturation et ce qui rendrait la Parole de Dieu accessible aux fidèles dans leur propre langue. Chaque chrétien devrait posséder une Bible, la lire et s’y référer comme à un « vademecum ».

6. Comme le disait l’Apôtre Paul : « la foi naît de la prédication » (Rm 10, 17). Les peuples d’Afrique croient fortement dans le pouvoir des mots, en particulier quand il sont prononcés. Beaucoup d’entre eux n’ont pas accès aux médias écrits soit parce qu’ils sont trop chers soit parce que la majorité d’entre eux ne sait ni lire, ni écrire. Il est nécessaire de leur apporter les Écritures sous forme audio-visuelle.

7. Une plus grande insistance devrait être portée sur la Parole de Dieu dans la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, et des sacramentaux.

8. En suivant l’exemple des Pères de l’Église primitive, la formation chrétienne devrait être centrée sur la Parole de Dieu et les homélies devraient être plus bibliques dans leur contenu afin de « nourrir » les fidèles avec la Parole de Dieu.

9. Un institut biblique devrait être établi en Afrique de manière à promouvoir des recherches bibliques dans le cadre de l’Église en Afrique.

10. Enfin, un Conseil pontifical pour la promotion de l’enseignement de Dei Verbum, notamment le chapitre 6, devrait être créé.

[Texte original: anglais]

Traduction : secrétairerie générale du synode

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ZENIT Staff

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