Congrès en Italie sur l’histoire et la théologie du rosaire

ROME, Lundi 6 octobre 2008 (ZENIT.org) – La province dominicaine San Domenico en Italie et le département de théologique systématique de la faculté de théologie d’Emilie-Romagne, organisent du 6 au 8 octobre, à Bologne, un congrès sur le thème : « Le rosaire : […]

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ROME, Lundi 6 octobre 2008 (ZENIT.org) – La province dominicaine San Domenico en Italie et le département de théologique systématique de la faculté de théologie d’Emilie-Romagne, organisent du 6 au 8 octobre, à Bologne, un congrès sur le thème : « Le rosaire : théologie, histoire, spiritualité. De Notre-Dame du Rosaire vers le mystère pascal selon les Ecritures ». 

Le congrès a été inauguré par l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, qui a parlé des  « motivations, contexte, éléments nouveaux contenus dans la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae de Jean-Paul II ».  

Selon les organisateurs, cette rencontre est « une rencontre unique, qui a pour objectif de donner un profil historique et théologique à une question généralement traitée sous un angle pastoral et dévotionnel ».  

Les organisateurs sont convaincus que « le sujet rigoureusement scientifique, n’ôte rien à la profondeur spirituelle du rosaire. Au contraire, il la soutient et la motive d’un point de vue culturel ».

Pour mieux comprendre les raisons et les finalités de ce congrès, ZENIT a interrogé le père Riccardo Aimone Barile, prieur provincial de la province dominicaine San Domenico en Italie. 

ZENIT – Pourquoi un congrès sur le rosaire ? Quel est le but de cette initiative ? 

P. Aimone Barile – Etant organisé par la faculté théologique de l’Emilie Romagne – section San Domenico -, il est évident que le congrès a un caractère d’étude. Le chapelet, bien qu'(apparemment) simple dans son fonctionnement, ne l’est pas tant que ça dans ses éléments de base et dans ses références aussi bien à la prière de l’Eglise, qui est la liturgie, qu’au phénomène anthropologique constant de la prière basée sur une formule répétitive. Pour ne pas parler aussi de cette imbrication entre la prière, ou mieux propagande, du chapelet et l’histoire artistique, civile et politique de l’Europe et du reste du monde après l’expansion missionnaire qui a suivi le concile de Trente. Tout cela peut et doit devenir un objet d’étude digne et stimulant. 

ZENIT – Quels arguments avanceriez-vous pour convaincre un jeune d’aujourd’hui à réciter le chapelet ? 

P. Aimone Barile – Etant donné que la récitation du chapelet est libre, même si elle est chaleureusement recommandée, l’argument de fond est cet avantage que l’on éprouve à acquérir une technique de prière (Saint Pie V avait écrit dans une célèbre bulle que le rosaire était un « modus orandi », autrement dit une « méthode »), pour « prier sans cesse » ou du moins le plus facilement possible, guidés par une sélection d’éléments fournis par l’Evangile qui peuvent donner une orientation sur le message chrétien et sur sa propre vie. 

ZENIT – Prier le rosaire a parfois été vu comme  un « excès de dévotion » populaire, voire même de l’ ignorance. Comment répondre à de telles accusations ? 

P. Aimone Barile – C’est vrai, parfois c’était le cas. Mais, si ça l’était ou non, en dernière analyse Dieu seul peut le dire. Il existe une pratique du rosaire, je ne dirais pas « populaire et ignorante », mais plutôt « habituelle », et il existe une pratique qui cherche (avec sagesse) à mettre en valeur les quelques conseils techniques rappelés par Jean-Paul II et déjà tous présents dans l’histoire : une brève parole de Dieu, un minimum de silence, le support d’une icône, etc. Tout ceci permettant, si on l’applique au moins de temps en temps, d’éviter de réciter de chapelet de manière « populaire et ignorante ». 

ZENIT – Malgré les critiques, on a l’impression que la prière du chapelet se répand. En Italie il existe un réseau de personnes qui prie le chapelet continuellement, représenté par la revue « Rosarium ». Récemment, un Mexicain, Guillermo Estévez, a invité les diocèses, les paroisses, les mouvements et les associations, à participer à une grande prière du chapelet au niveau mondial, le 4 octobre. Que pensez-vous de ces initiatives ? 

P. Aimone Barile – En réalité les revues consacrées au rosaire sont nombreuses et il faut noter en particulier la Revue du Rosaire en français. L’idée de réciter le chapelet de façon continue et « en relation » remonte à l’ancien « rosaire perpétuel ». Avant tout il ne faut pas faire obstacle à ces initiatives et ensuite elles doivent être encouragées, mais au sein d’une sorte de « libre affirmation » ou de « libre concurrence ». Il ne s’agit pas en effet d’initiatives normalement nécessaires à la structure de la prière de l’Eglise, comme la liturgie, et il est donc important de les gérer correctement en respectant et en acceptant leur évolution dans l’histoire…

ZENIT – Quelles actions proposez-vous pour développer la pratique du chapelet ? Et quels pourraient être les bénéfices de cette pratique pour l’Eglise et pour l’humanité ? 

P. Aimone Barile – Comme je le disais, ce congrès étant un congrès d’étude, aucune proposition pastorale n’en découlera. Quoiqu’il en soit, la première proposition à faire est de participer au congrès et de lire les actes quand ils seront publiés, pour se rendre compte de la richesse et des liens qui unissent cette forme de prière à d’autres formes de prières pas forcément chrétiennes. Cette conscience renouvelée des agents pastoraux devrait vivifier la pratique humble et précieuse de la prière du chapelet, en aidant à en redécouvrir les richesses et en suggérant, à ce moment-là, des initiatives. 

Antonio Gaspari 

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ZENIT Staff

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