Madagascar : « La fraîcheur de la lecture de la Parole », par Mgr Ramaroson

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La question de l’inculturation

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ROME, Mardi 7 octobre 2008 (ZENIT.org) – Est-ce possible de transmettre la Parole de Dieu à des populations qui ne savent ni lire ni écrire ? Cela « n’empêche pas la Parole de Dieu de prendre racine et engendre même de belles et merveilleuses surprises », une lecture pleine de « fraîcheur », affirme l’évêque de Farafangana, à Madagascar, Mgr Benjamin Marc Ramaroson, Lazariste (C.M.). 

« Qu’est-ce que nous, à Madagascar, à travers notre contact avec la Parole de Dieu et nos humbles expériences, pouvons apporter en ce sens pour que la Parole soit vivante et efficace en ce début du troisième millénaire ? », s’est interrogé l’évêque devant l’assemblée synodale. 

« Je souhaite que la fraîcheur de la lecture de la Parole vécue au sein de notre culture et de notre peuple aide l’Église toute entière, aussi bien nous dans notre défi d’inculturer la foi que les Églises d’Occident dans leur cheminement vers la nouvelle évangélisation », a déclaré Mgr Ramaroson. 

Authentique inculturation

L’évêque de Farafangana  a parlé d’une « exégèse enracinée dans la culture », avec « des exigences d’une authentique inculturation » : pas un « simple « vernis » » mais « une « personnalisation » de la foi nourrie par la Parole bien accueillie et toute imprégnée de notre tradition ancestrale ». 

Et de faire observer que la transmission de la Parole de Dieu suit la pédagogie du Christ auprès des populations qui n’ont pas eu accès à une instruction de base : « La majorité de nos populations ne savent ni lire ni écrire. La fréquentation de la Parole de Dieu se limite souvent à la lecture faite à l’église au moment des célébrations liturgiques. Heureusement, cette triste situation n’empêche pas la Parole de Dieu de prendre racine et engendre même de belles et merveilleuses surprises. Notre culture n’est pas sans analogie avec la pédagogie de Jésus dans l’Évangile ». 

Mgr Ramaroson relève que « ces personnes qui ne savent ni lire ni écrire ont un fort sens du sacré et comprennent le  » langage symbolique ». De ce fait, beaucoup de livres de la Bible, notamment les Évangiles, ne sont pas étrangers aux pauvres gens de nos campagnes. Ces écrits leur apparaissent très proches car l’environnement littéraire dans lequel ils ont été composés est proche de leur vie. Il leur est facile de commenter cette parole et l’on est souvent surpris par la profondeur de certains commentaires spontanés qui pourraient bien étonner des spécialistes. Parfois, la richesse de ces commentaires, marqués par une profondeur spirituelle qui ne trompe pas, rappelle ceux des Pères de l’Église. Ce n’est pas une exégèse scientifique mais une exégèse dans son sens premier, c’est-à-dire une interprétation qui aide à accueillir l’enseignement d’un texte dans sa pureté ». 

L’évêque a invité donc à « tenir compte de cette forme d’approche, différente de nos études scientifiques certes mais si enrichissante surtout pour la lectio divina car, le but de l’exégèse est ce qu’évoque saint Paul : « comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance… (Eph 3,18-19) ». 

Et il concluait sur cette note mariale : « Que la Sainte Vierge qui a su conserver et méditer « tout cela dans son coeur » nous y aide ».

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ZENIT Staff

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