ROME, Mercredi 23 juillet 2008 (ZENIT.org) - La religiosité « liquide », le manque de repère, la pensée faible et la relativisation du charisme sont les quelques grands problèmes qui ont affaibli les congrégations religieuses féminines ces quarante dernières années.

Interrogé par ZENIT, German Sanchez, directeur de l'Institut supérieur des sciences religieuses de l'Université pontificale Regina Apostolorum, explique les causes de la crise qui frappe la vie religieuse féminine.

« Le problème majeur, précise German Sanchez, vient de ce que nous sortons de 40 années de pensée faible, c'est-à-dire d'un manque d'identité forte. La vie religieuse est liquide, sans repères. Le charisme semble s'être perdu et on ne parle plus de la joie de s'être consacré. Comme on dit à Rome ‘si tira a campà' (on se contente de vivre au jour le jour) ».

Mais le directeur de l'ISSR croit au nouveau souffle des nouvelles générations. Car « toutes font preuve d'une grande spiritualité ».

« Laissons de côté la sociologie et la psychologie, souligne German Sanchez. Il est clair que les sciences humaines sont une aide, mais au centre il doit y avoir une spiritualité saine fondée sur un charisme propre », a-t-il dit.

« Prendre ici et là, comme au supermarché, explique-t-il, ne fonctionne pas. Le charisme est la base sur laquelle la spiritualité doit se fonder. Les nouvelles générations ont soif d'une spiritualité bien ancrée et leur orientation va dans ce sens » .

A la question de savoir comment évolue cette grave crise des vocations qui frappe la vie religieuse féminine, et comment y répondre, le directeur de l'ISSR fait d'abord état d'une renaissance des vocations tant en Europe qu'en Italie, surtout dans les congrégations qui ont changé l'organisation de la pastorale des vocations.

Mais « il ne faut pas attendre que les vocations frappent à nos portes, comme cela était le cas il y a des années, ajoute-t-il. Il faut maintenant aller frapper au cœur des jeunes filles, ce qui signifie cultiver la vie chrétienne et spirituelle des jeunes filles ».

Selon le directeur de l'ISSR, autrefois cette tâche revenait « à la famille, à la paroisse et à l'école » alors que maintenant « plus personne ne s'en occupe ».

« Aussi les religieuses doivent-elles repenser à créer des viviers où, souligne-t-il, la vie spirituelle est cultivée ».

« Pour avoir des vocations, nous devons cultiver les vertus chrétiennes, poursuit-il. Nous savons que la vocation est une réponse à un appel, mais si les jeunes filles ne sont pas habituées à écouter la voix du Seigneur, comment peuvent-elles entendre l'appel et y répondre ? » s'interroge-t-il.

German Sanchez explique que les congrégations qui cultivent la vie spirituelle des jeunes filles commencent à avoir de très belles réponses.

« En Italie, il y a des congrégations qui, chaque année, cherchent et trouvent des dizaines de vocations, dit-il. En Hollande, il y a une sœur qui, à elle seule, arrive à envoyer à son noviciat au moins trois vocations par an », relève-t-il.

La croissance des sœurs contemplatives ou cloîtrées est également forte. Selon German Sanchez, « la vie consacrée de clôture, comparée à la vie religieuse active, connaît une reprise parce que l'identité y est probablement plus clairement définie ».

En Italie l'exemple le plus évident est celui de sœur Anna Maria Canopi, à qui l'on doit non seulement la revitalisation du monastère de l'île de San Giulio mais aussi l'ouverture d'un autre monastère dans le Val d'Aoste, que Benoît XVI a visité l'année dernière.

Concernant la préparation parfois incomplète des consacrées provenant de pays en voie de développement, German Sanchez explique que l'ISSR fait tout son possible pour combler cette lacune.

A ce propos, il a expliqué que la conférence épiscopale du Pérou a demandé à l'ISSR d'assurer un cours pour formatrices et supérieures de communautés. Et les demandes arrivent de toutes les régions du monde.

De plus, German Sanchez a invité quiconque serait intéressé, à s'inscrire à l'ISSR. La formation s'adresse surtout à ceux qui souhaitent entreprendre une activité d'enseignement de la religion dont la finalité est de type pastoral.

Grande est également la production de textes. German Sanchez a annoncé, pour l'automne prochain, la publication d'au moins 20 livres sur la vie religieuse féminine, dans une collection intitulée « Sequela di Cristo » (à la suite du Christ).

Antonio Gaspari

Le « Michel-Ange Code » prétend révéler de nouveaux « secrets » du Vatican

ROME, Lundi 21 juillet 2008 (ZENIT.org) – C’était inévitable ! Après Dan Brown qui s’est enrichi en « vendant » Jésus, y ajoutant un peu de Marie-Madeleine et de Léonard de Vinci, ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’un autre auteur entreprenant fixe son attention sur Michel-Ange.

Mais contrairement au « da Vinci Code », ce nouvel ouvrage n’a même pas la décence de reconnaître qu’il s’agit d’une fiction.

« The Sistine Secrets : Michelangelo’s Forbidden Messages at the Heart of the Vatican » (« Les secrets de la Sixtine : les messages interdits de Michel-Ange au cœur du Vatican »), du rabbin Benjamin Blech et du guide touristique Roy Doliner, prétend révéler comment Michel-Ange aurait inséré des messages cachés de la pensée kabbalistique et de sentiments antipape alors qu’il peignait la Chapelle Sixtine.

Ce livre est une sorte de « Michel-Ange Code », et comme le roman de Dan Brown, ne fournit aucune preuve documentée ni observation confirmant ses thèses.

La première chose qui frappe dans ce livre c’est qu’il part des questions fréquentes que se posent les visiteurs en regardant la Chapelle.

Beaucoup, par exemple, se demandent pourquoi il y a tant d’images de l’Ancien Testament dans une chapelle chrétienne. Les auteurs soutiennent que Michel-Ange a changé la commande originale des douze apôtres demandée par Jules II contre un cycle de la Genèse en raison d’une sympathie secrète pour les juifs.

En réalité, pour Michel-Ange, le thème de la Genèse offrait la possibilité de réaliser une œuvre sans précédent : peindre un récit à plus de 20 mètres du sol et le rendre lisible depuis le sol à travers sa peinture unique.

Doliner et Blech insistent sur le fait que l’artiste a entendu parler de la kabbale, une forme de gnosticisme juif, dans les jardins de Laurent des Médicis à Florence, où il était parti étudier l’art de la sculpture à l’âge de 15 ans. D’après eux, c’est Pico della Mirandola qui serait à l’origine de l’intérêt que Michel-Ange portait à la kabbale.

Les auteurs négligent le fait que Michel-Ange appartenait au Tiers ordre franciscain, comme son héros Dante, et le fait qu’il n’ait jamais mentionné Pico.

Parti d’un article de Frank Meshberger paru en 1990 sur le « Journal of American Medicine« , où il est dit que le manteau de Dieu dans la création de l’homme pourrait avoir été conçu comme une section en croix du cerveau humain, Doliner et Blech affirment qu’il s’agit du côté droit du cerveau qui, selon la kabbale, renferme la connaissance secrète donnée par Dieu.

Même si la théorie de Meshberger était correcte, il suffirait de lire l’évangile de Jean 1, 1 « Au commencement était le Verbe », une source que Michel-Ange connaissait sûrement beaucoup mieux, pour trouver l’idée de Dieu comme Logos.

Beaucoup de touristes, au fil des ans, se sont demandés pourquoi Dieu, dans la création du soleil et de la lune, était représenté de dos. Selon les auteurs, Michel-Ange a représenté Dieu de dos car il était vexé de devoir peindre la Chapelle au lieu de travailler à la sculpture comme cela lui avait été promis.