ROME, Jeudi 10 juillet 2008 (ZENIT.org) - Sans le respect de la culture des populations nomades, il peut être difficile d'arriver à une véritable intégration, et donc, aussi à un degré acceptable de sécurité de la société ». Le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Agostino Marchetto, annonce la tenue d'un congrès sur la place des jeunes Gitans dans l'Eglise et la société.

L'archevêque invite, au micro de Radio Vatican, tous les pays, à défendre les droits fondamentaux de la personne, en mettant en évidence l'expérience de l'Eglise au contact des Roms, en s'inspirant des valeurs de l'Evangile.

« Le principal engagement de l'Eglise auprès des Gitans est certainement l'accueil qui se traduit en visites et contact, a rappelé Mgr Marchetto. Des prêtres vivent également de façon stable dans les campements. Mais la grande question est celle de l'école : il y a plus ou moins 4 millions de jeunes qui devraient aller à l'école. A ce sujet, il y a de très belles expériences : je me suis rendu dans des écoles pour eux, mais on envisage aussi qu'ils fréquentent des écoles normales. Ce qui est important, c'est la présence de ceux qu'ils appellent les « gadjés », c'est-à-dire ceux qui ne sont pas Gitans, et nous avons le souci de l'évangélisation, qui est profondément liée à la promotion humaine. Naturellement, il y a des pays plus avancés, avec des résultats excellents. Je pense en particulier à l'Espagne qui a certainement accompli une grande intégration pendant le siècle dernier. Ce qui est important, et que nous constatons, c'est de ne pas évaluer la situation seulement au niveau national, mais du point de vue des jugements, des pensées, des actions au niveau international. Il y a eu une rencontre de personnes consacrées gitanes, l'an dernier, mais nous avons aussi des congrès mondiaux tous les deux ans : cette année, ce sera à Pfeifing, en Allemagne, début septembre, et le thème sera la place des jeunes Gitans dans l'Eglise et dans la société. C'est donc une chose vitale, parce que cette ethnie a de très nombreux jeunes ».

Pour Mgr Marchetto, « l'action fondamentale » doit se situer au niveau culturel, parce que semi-sédentarisés ou sédentarisés, les Roms conservent, soulignait-il, « une culture du mouvement, de l'itinérance : cela crée une difficulté, parce que cela met en question notre stabilité et notre idéal que tout soit à sa place et sécurisé ».

Il recommande une « recherche de l'équilibre » : « L'Eglise doit chercher, dans le respect de tous, souligner ce qui manque un peu à un certain moment de l'histoire, d'un pays, d'un continent. Il y a aussi une tendance, à un certain moment historique, à oublier ce qui est le respect de l'autre dans la ligne des droits fondamentaux, je crois que l'Eglise doit dire, je le répète, avec respect, mais aussi avec conviction et force, ce qui est sa façon de voir la situation », a conclu l'archevêque.

Anita S. Bourdin