Du coup, les auteurs extrapolent et affirment que Michel-Ange était dégoûté par la corruption de la cour papale, et du traitement que l’Eglise infligeait aux juifs. Il est curieux de voir les deux auteurs prétendre bien connaître les Ecritures juives et ne pas considérer la référence scripturale plus évidente concernant le « dos » de Dieu, quand Moïse (exode 33) demande à voir la gloire de Dieu et qu’on la lui refuse car personne ne peut voir le visage de Dieu et rester en vie.
Pour montrer qu’il lui est favorable, Dieu permet à Moïse de regarder son dos. L’interprétation chrétienne de ce fait est que, dans l’Ancien Testament, l’homme ne peut voir Dieu, mais avec la Parole faite chair, quiconque peut finalement contempler le visage de Dieu.
Les auteurs prétendent enfin que Michel-Ange, qui avait un emploi rentable et était profondément respecté au Vatican, a trahi la confiance que le pape et les théologiens lui avaient donnée, pour défendre ses propres intérêts sur les murs de la Chapelle Sixtine.
Selon les auteurs, le pape, sa cour et son flot de théologiens, historiens, saints et philosophes qui ont médité sur la chapelle, étaient aveugles face à ce « code ».
A la fin, l’interprétation de la chapelle par Doliner et Blech reflète l’opinion d’autres qui y voient une sorte de manifeste protestant. Elle n’est que légèrement plus plausible qu’une autre théorie récente selon laquelle la chapelle renfermerait des messages cryptés d’extraterrestres.
Au fil des années, psychologues, activistes homosexuels et des milliers d’autres se sont vus reproduits sur le plafond de la Chapelle Sixtine et ont inséré Michel-Ange dans leur agenda.
Moralité : si quiconque peut arriver à trouver son reflet sur le plafond de la chapelle, c’est que Michel-Ange est plutôt universel. N’est-ce pas là la définition du mot catholique ?
Elizabeth Lev