Message de Benoît XVI aux évêques de Cuba

Remis au cardinal Bertone, actuellement en visite dans le pays

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ROME, Lundi 25 février 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du message que le pape Benoît XVI a adressé aux évêques cubains, par l’intermédiaire du secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, actuellement en visite dans le pays.

Aux évêques de Cuba

à l’occasion du Xe anniversaire de la visite de Jean-Paul II dans le pays

Chers frères dans l’épiscopat,

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse, vous qui croyez, de joie et de paix parfaites, afin que vous débordiez d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint » (Rm 15, 13). Ces paroles de l’Apôtre retentissent à nouveau parmi vous, alors que vous célébrez avec émotion la visite mémorable du Serviteur de Dieu Jean-Paul II en terre cubaine, où il est venu avec l’intention de « vous animer dans l’espérance, vous encourager dans la charité » (Cérémonie de bienvenue, 21 janvier 1998).

Rappeler après dix ans ces journées inoubliables pour l’Eglise et le peuple cubain, également vécues sous le regard ému du monde entier, est sans aucun doute un devoir de gratitude à l’égard de mon vénéré prédécesseur, et également la manifestation d’une intention ardente de renouveler l’authentique élan évangélisateur qu’Il a laissé profondément ancré dans le cœur de tous.

Je salue avec affection le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, archevêque de La Havane ; le président de la Conférence des évêques catholiques de Cuba, Mgr Juan García Rodríguez, et chacun des autres évêques qui la composent. Je me sens spirituellement présent parmi vous, comme en témoigne la présence du cardinal Tarcisio Bertone, mon secrétaire d’Etat, et je renouvelle dans le même temps l’estime du successeur de Pierre pour vos engagements pastoraux, ainsi que ma sollicitude pour les aspirations et les préoccupations de tous les Cubains. Je demande constamment au Seigneur de vous donner la force et la générosité pour vivre chaque jour plus intensément votre foi et vous prodiguer en faveur d’un monde éclairé par l’Evangile.

L’annonce de l’Evangile du Christ continue de trouver à Cuba des cœurs bien disposés à l’accueillir, ce qui comporte une responsabilité constante pour les aider à grandir dans la vie spirituelle, en leur proposant ce « ‘haut degré’ de la vie chrétienne ordinaire » (Novo millennio ineunte, n. 31), propre à la vocation à la sainteté de chaque baptisé. Annoncer la juste doctrine, inviter à l’écoute et à l’approfondissement de la Parole de Dieu, promouvoir la participation aux sacrements et la vie de prière, sont des objectifs prioritaires de l’action pastorale, car apporter à tous le salut du Christ est le noyau même de la mission de l’Eglise.

Certaines communautés chrétiennes se sentent parfois opprimées par les difficultés, par le manque de ressources, par l’indifférence ou même par la méfiance, qui peuvent pousser au découragement. Dans ces cas-là, le bon disciple se sentira réconforté par les paroles du Maître : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). Le croyant sait qu’il peut toujours placer sa propre espérance en Jésus Christ, notre Seigneur, qui ne déçoit pas (cf. Ts 1, 3) et comble son cœur de joie (cf. 1 P 1, 6), donnant sens et fécondité à sa vie de foi.

En effet, une petite lumière peut illuminer toute la maison et le levain est peu de chose, mais il fait fermenter tout l’ensemble (cf. Mt 13, 33). Que de fois de petits gestes d’amitié et de bonne volonté, des gestes quotidiens simples pleins de respect, d’attention envers ceux qui souffrent ou de dévouement désintéressé pour le bien des autres, font entrevoir l’amour sans limites de Dieu pour tous et pour chacun.

La mission que l’Eglise qui est à Cuba accomplit en faveur des plus indigents, à travers des œuvres concrètes de service et d’attention aux hommes et aux femmes de toutes conditions, qui méritent non seulement d’être soutenus dans leurs besoins matériels mais également d’être accueillis avec affection et compréhension, acquiert donc également une grande importance. Le pape est profondément reconnaissant pour l’effort et le sacrifice des personnes et des communautés qui se consacrent à ces tâches, suivant l’exemple du Christ, « qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mc 10, 45).

Chers frères, vous tenez entre vos mains le soin de la vigne du Seigneur à Cuba, où l’annonce de l’Evangile est arrivée il y a cinq siècles et dont les valeurs ont eu une grande influence sur la naissance de la Nation, en particulier grâce à l’œuvre du Serviteur de Dieu Félix Varela et du messager de l’amour parmi les Cubains et parmi tous les hommes que fut José Martí. Ils voyaient dans ces valeurs un élément vital également pour la concorde et l’heureux avenir de leur patrie.

Cet héritage s’est enraciné dans l’âme cubaine, qui a aujourd’hui besoin de votre généreuse sollicitude pastorale pour la raviver toujours davantage, en montrant que l’Eglise, en fixant son regard sur Jésus Christ, tend à faire le bien, à promouvoir la dignité de la personne et, semant des sentiments de compréhension, de miséricorde et de réconciliation, contribue à améliorer l’homme et la société.

Vous savez que vous pouvez compter sur la proximité du pape et sur la prière fraternelle et la collaboration d’autres Eglises particulières présentes dans le monde entier.

Je vous prie de transmettre mon salut affectueux aux prêtres, aux communautés religieuses et aux fidèles laïcs, ainsi qu’à tous les Cubains, pour qui j’invoque la Virgen de la Caridad del Cobre avec les paroles mêmes que mon prédécesseur Jean-Paul II a utilisées pour prier devant Elle, au cours de la visite que nous commémorons : « Fais de la nation cubaine une famille de frères et sœurs afin que ce peuple ouvre grand son esprit, son cœur et sa vie au Christ, unique Sauveur et Rédempteur, qui vit et règne avec le Père et l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles » (Homélie à Santiago, 24 janvier 1998).

Avec ma Bénédiction apostolique spéciale.

Du Vatican, le 20 février 2008

© Copyright du texte original en italien : Libreria editrice vaticana

Traduit de l’italien par Zenit

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ZENIT Staff

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