ROME, Vendredi 8 février 2008 (ZENIT.org) – La clause de conscience prévue par la loi française pour l’avortement a fait l’objet d’un débat radiophonique sur France Culture, indique « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (à qui est dû également l’article d’hier sur l’inscription des fœtus à l’Etat civil).
Mardi 5 février dernier, France Culture a consacré son émission « Du grain à moudre » à la clause de conscience et le « droit » des femmes à l’avortement. Considérant que « entre les refus de prise en charge, l’invocation de la clause de conscience et la diminution du nombre de centres dédiés à l’IVG, le délai légal de 12 semaines oblige les femmes à livrer une véritable course contre la montre », France Culture posait la question suivante : « la clause de conscience établie dans la loi de 1975 qui permet aux médecins et aux établissements privés de refuser la réalisation d’une IVG joue-t-elle contre le droit des femmes de choisir ? ».
Ouvrant le « débat », Maïté Alblagy, secrétaire générale du Mouvement français pour le planning familial, regrette que l’avortement reste un sujet « tabou », un acte « culpabilisateur » et pointe du doigt le manque de formation des médecins et la diminution du nombre de médecins pratiquant des avortements du fait de la « dévalorisation » de cet acte « médical ».
Selon la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, le taux de refus de prise en charge des avortements était, en 2005, de 47%.
Pour Michèle Lachowsky, gynécologue psychosomaticienne à l’hôpital Bichat, si l’avortement est un « droit acquis » qui doit être « défendu bec et ongles », ce n’est pas pour autant « enlever une verrue ». Il est donc important que le recours à la clause de conscience soit inscrit dans la loi.
Afin de concilier le choix des femmes et celui des médecins d’agir en conscience, Joel Moret-Bailly, maître de conférences en droit à l’Université de Saint Etienne et spécialiste des professions de santé, propose de créer une profession particulière pour les avortements.
Joel Moret-Bailly a tenu à rappeler que le « droit à l’avortement » n’existe pas dans le droit français. La législation en vigueur prévoit que la personne qui « avorte sur elle-même » n’est plus sanctionnable et instaure un droit de prise en charge par le service public, mais cela reste différent d’un « droit à l’avortement ».
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Source : www.franceculture.com 05/02/08