ROME, Vendredi 1er février 2008 (ZENIT.org) – La tâche missionnaire de l’Eglise n’est pas un obstacle à l’œcuménisme ou au dialogue avec d’autres religions et cultures, a rappelé hier jeudi le pape Benoît XVI dans son discours aux participants à l’Assemblée plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Le pape est revenu sur deux documents publiés en 2007 par la Congrégation « qui ont apporté quelques précisions doctrinales sur des aspects essentiels de la doctrine sur l’Eglise et sur l’évangélisation » ; des « précisions nécessaires pour le bon déroulement du dialogue œcuménique et du dialogue avec les religions et cultures du monde », a-t-il précisé.
Le premier document, qui a pour titre « Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Eglise » reprend l’enseignement du Concile et le magistère post-conciliaire et précise la signification authentique de certaines expressions ecclésiologiques du magistère qui risquaient d’être mal comprises dans le débat théologique.
Le texte, a souligné le pape « confirme que la seule et unique Eglise du Christ subsiste, demeure et trouve sa stabilité dans l’Eglise catholique et que par conséquent l’unité, l’indivisibilité et l’indestructibilité de l’Eglise du Christ ne sont pas annulées par les séparations et divisions des chrétiens ».
Le pape a précisé que ce document rappelle également « l’utilisation linguistique correcte de certaines expressions ecclésiologiques qui risquent d’être mal comprises, et attire à cet effet l’attention sur la différence qui demeure encore entre les diverses confessions chrétiennes concernant la compréhension de l’être Eglise, au sens proprement théologique ».
A ce propos, il dément l’intention « de faire obstacle à l’engagement œcuménique authentique » et souligne la nécessité de mener une discussion sur les questions doctrinales « avec réalisme et en étant pleinement conscients des éléments qui séparent encore les confessions chrétiennes ».
« Entretenir une vision théologique qui conçoive l’unité et l’identité de l’Eglise comme des talents ‘cachés dans le Christ’, avec la conséquence qu’historiquement l’Eglise existerait de fait sous de multiples formes ecclésiales, réconciliables uniquement dans une perspective eschatologique, ne pourrait que ralentir et en définitive paralyser l’œcuménisme lui-même », a expliqué le pape. Puis, citant la Constitution dogmatique Lumen gentium, il a ajouté que « l’affirmation du Concile Vatican II selon laquelle la véritable Eglise du Christ ‘subsiste dans l’Eglise catholique’ ne concerne pas seulement la relation avec les Eglises et communautés ecclésiales chrétiennes, mais s’étend également à la définition des relations avec les religions et les cultures du monde ».
Puis le pape a évoqué la « Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation » qui, afin de pallier « une confusion croissante » sur le commandement missionnaire de l’Eglise, explique la mission évangélisatrice chrétienne à la lumière de la doctrine catholique.
Le pape a expliqué que ce document, « face au risque d’un relativisme religieux culturel persistant, rappelle que l’Eglise, dans le cadre du dialogue entre les religions et les cultures, ne se dispense pas de la nécessité de l’évangélisation et de l’activité missionnaire envers les peuples, et ne cesse de demander aux hommes d’accueillir le salut offert à toutes les nations ».
« La reconnaissance d’éléments de vérité et de bonté dans les religions du monde et du sérieux de leurs efforts religieux, le dialogue même et l’esprit de collaboration avec elles pour la défense et la promotion de la dignité de la personne et des valeurs morales universelles, ne peuvent être compris comme une limitation du devoir missionnaire de l’Eglise qui l’engage à annoncer sans cesse le Christ comme le chemin, la vérité et la vie », a-t-il conclu.