ROME, Lundi 5 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement invite les catholiques à dépasser la méfiance vis-à-vis des Gitans et à reconnaître « les richesses humaines et spirituelles dont les Gitans sont porteurs ».
Le dicastère publie ce matin le document final de la première rencontre mondiale catholique des prêtres, des diacres et des personnes consacrées d’ethnie tzigane qui s’est tenue à Rome du 22 au 25 septembre sur le thème : « Avec le Christ, au service du peuple gitan ».
Cette publication survient au moment où des tensions ont surgi, en Italie, et spécialement à Rome, entre les Gitans issus de Roumanie et la population locale, à la suite de violents faits divers.
Sur les quelque 36 millions de gens du voyage présents en Europe, en Amérique et en Asie, une centaine seulement sont consacrés à Dieu dans l’Eglise catholique.
Une vingtaine de prêtres catholiques viennent de l’Inde, une dizaine de Hongrie. Et jusqu’ici la France est le seul pays où le directeur national de la Pastorale des gens du voyage soit lui-même un prêtre gitan, aidé de trois diacres permanents, de deux religieuses et d’une laïque consacrée, tous également gitans.
Les Gitans consacrés à Dieu apparaissent ainsi comme des « ambassadeurs du Christ » ayant pour tâche d’encourager, à l’intérieur de la société et de l’Eglise, la « réconciliation » et la « communion » entre Gitans et Gadjés.
Le document invite donc à « ne plus considérer les Gitans que comme des pauvres à aider », et à accepter aussi « les richesses humaines et spirituelles dont les Gitans sont porteurs ».
Il suggère de chercher à « surmonter la méfiance générale vis-à-vis des Gitans » et à « susciter une ouverture de la société qui leur offre la possibilité de s’insérer pleinement ».
Il s’agit en outre, demande le document, de favoriser « une collaboration réciproque entre l’Eglise et les communautés gitanes, et la présence, dans chaque pays, d’animateurs pastoraux ».
La culture gitane est en effet « en mutation », notamment sous l’influence des media, et cela requiert à la fois une plus grande alphabétisation et offre de nouvelles possibilités d’évangélisation.
C’est pourquoi les rédacteurs invitent à tenir compte de la vision et de l’expérience religieuse de ces communautés, en accordant une attention particulière au rôle de la femme gitane dans sa famille où elle se montre « porteuse de valeurs humaines et religieuses ».
Le document condamne en outre les actes de racisme, qu’ils soient à attribuer à des Gitans ou aux non Gitans, les « Gadjés » : « Il ne faut pas que la race nous sépare ». Il s’agit au contraire de « favoriser l’unité dans la diversité ».
Pour leur part, les prêtres, les diacres, les religieuses et les religieux d’origine gitane ont pour vocation de jouer le rôle de « ponts » entre la communauté gitane et les Gadjés, dont la relation est hélas marquée par un rejet mutuel ancestral.
Cette relation devra permettre au contraire « la recherche de la vérité propre à chacun, imprégnée de confiance et d’amour gratuit, sans volonté de domination de personne ».
L’heure est venue, affirme le document, de donner au monde « l’unique signe indiqué par Jésus » et de manifester l’amour fraternel « plus en actes qu’en paroles », « plus dans la vie ecclésiale quotidienne que dans des manifestations extraordinaires ».