ROME, Vendredi 26 octobre 2007 (ZENIT.org) – « Concernant les changements climatiques, le Saint-Siège souhaite vivement que le débat scientifique se poursuive entre scientifiques sur ce sujet complexe, ainsi qu’entre les scientifiques et les Autorités civiles des différents pays du monde », a déclaré Mgr Follo à l’UNESCO, en faisant observer que « ce sont les pays pauvres qui supportent déjà les plus lourdes conséquences des phénomènes climatiques dus aux évolutions techniques, et qui risquent d’en souffrir toujours davantage ».
L’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, Mgr Francesco Follo, lors de la session de la « Commission des Sciences naturelles et exactes » de la 34ème session de la Conférence générale de cet organisme, à Paris, le 25 octobre.
Pour ce qui est des changements climatiques, « le Saint-Siège souhaite vivement, a dit Mgr Follo, que le débat scientifique se poursuive entre scientifiques sur ce sujet complexe, ainsi qu’entre les scientifiques et les Autorités civiles des différents pays du monde ».
Il ajoute : « Les recherches doivent se poursuivre et être soutenues dans la durée pour mieux anticiper les conséquences du réchauffement climatique dans toutes les régions du monde ».
Mgr Follo en souligne l’urgence pour les pays les plus pauvres « qui supportent déjà les plus lourdes conséquences des phénomènes climatiques dus aux évolutions techniques, et qui risquent d’en souffrir toujours davantage: aggravation de la sécheresse et même de la désertification pour certains pays d'Afrique, inondations des grands deltas en Afrique et en Asie du fait de la montée du niveau des mers, fonte des calottes glaciaires, etc ».
« La détérioration des conditions de survie dans certaines régions du monde pourrait amplifier les migrations, fait remarquer Mgr Follo. D'importants déplacements de population seraient de nature à accroître les difficultés, en modifiant gravement les grands équilibres géoéconomiques et géopolitiques. C'est donc un devoir de justice vis-à-vis des pays pauvres de mettre en œuvre, à l’échelle mondiale, des programmes importants de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement et ses conséquences ».
« C'est aussi un devoir de justice pour la communauté internationale d'aider ces pays à s'adapter aux conséquences dès maintenant prévisibles et sans doute en grande partie inévitables des changements climatiques, même si leur importance peut encore être limitée », insiste le représentant du Saint-Siège.
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« C'est enfin un devoir de justice que les pays pauvres, qui consomment le moins d'énergie et donc émettent le moins de gaz à effet de serre, ne soient pas pénalisés par l’accroissement en demande d'énergie et que des programmes de développement leur permettent d'accéder au minimum vital en matière d'énergie ».
« Le Saint-Siège, souligne Mgr Follo, s’intéresse à toutes les questions qui touchent à la planète, aux sciences naturelles et exactes, et au développement durable. Il se réjouit de l'initiative de monter une exposition sur la « Planète Terre : de l'espace au lieu ». »
Il fait en outre remarquer que « les enjeux d’une mise en place d’un développement durable (avec ses piliers, l'environnement, l'économie, le social mais aussi l'éthique) sont majeurs pour le XXIème siècle », mais que « l’organisation des politiques en ce domaine est très complexe » et que tout cela requiert « la mobilisation de tous les acteurs de la société ».
Mais qui dit « avenir de la planète » dit aussi avenir de « l’homme, centre de la création » et de « l’humanité ».
« Il faut d’abord envisager comment assurer aux huit milliards d'habitants, en 2050, un niveau de vie comparable à celui des habitants des pays développés, sans multiplier les risques d'un épuisement précipité des ressources naturelles, d'une pollution industrielle accrue et d'émissions de gaz à effet de serre, source de réchauffement de la Terre et de changement des climats », a fait observer Mgr Follo.
Il déplore « la destruction actuelle croissante de la forêt tropicale » quand « ces espaces nous offrent régulièrement de nouvelles substances ou des bases pour des médicaments ».
Mgr Follo a mentionné les acquis du Sommet de la Terre à Rio en 1992, définissant « les normes d'un nouvel équilibre mondial basé sur l'idée d'un développement durable de l'humanité et de la planète, qui intègre l'économie, l'environnement, le social ».
« Pour un chrétien, explique le représentant du Saint-Siège, la planète est le jardin créé par Dieu. Il est de la vocation de l'homme de «gérer» avec intelligence, sens de la responsabilité et respect, le don de cette création ».
Rappelant le « principe fondamental de la destination universelle des biens », Mgr Follo ajoute : « La planète Terre a été donnée par Dieu pour que tous les êtres humains puissent en tirer les fruits dont ils ont besoin pour vivre et que soit laissée à la génération suivante une planète habitable. (…) Tous les hommes doivent pouvoir en bénéficier de façon équitable et solidaire, comme l'a rappelé Sa Sainteté le Pape Benoît XVI lors d'un rassemblement de jeunes, à Lorette en Italie, le 2 septembre 2007 ».
Surtout, Mgr Follo recommande, pour le bien des « générations futures » de « prendre des décisions, dans une attention particulière à l’homme et aux peuples de la terre, critère premier en matière d’environnement, avec le souci de donner aux hommes et aux familles de la terre une part des ressources qui leur permette de subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs proches ».
Il envisage à la fois « une meilleure gestion de la consommation d’énergie dans les pays développés », avec le développement des énergies renouvelables, de « ce qui altère le moins l’environnement » et des systèmes de « recyclage d’un certain nombre de produits et de substances » pouvant « être transformés en énergies nouvelles ».
Cela suppose donc à la fois, pour Mgr Follo « un esprit de modération », des « changements d’habitudes », de « modes de vie et de consommation », en faisant attention à la « consommation énergétique » et au « recyclage des déchets ».
Pour cela, Mgr Follo encourage les efforts des chercheurs, les invitant à « proposer d’éventuelles solutions nouvelles ».
Il en appelle aux Autorités des Nations pour qu’elles mettent en œuvre « des politiques audacieuses et courageuses en la matière, dans une concertation et une collaboration toujours plus intenses », en se donnant « les moyens de leurs décisions ».
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Oct 26, 2007 00:00