ROME, Jeudi 11 octobre 2007 (ZENIT.org) – La compétition et la performance sont des moteurs puissants pour l’entreprise, créatrice de richesses et lieu d’intégration sociale. Mais comment développer, conquérir et gagner sans dérives ? C’est la question qui sera débattue lundi 15 octobre prochain à la 6ème édition des entretiens de Valpré, à Lyon, sur le thème : « La performance… à quel prix ».
Ghislain Lafont est le président des entretiens de Valpré. Dans cet entretien à Zenit, dont nous publions ci-dessous la deuxième partie (cf. Zenit du 10 octobre pour la première partie), il décrit le contexte de ce grande rendez-vous annuel au cœur de la France.
Zenit : Les entretiens de Valpré sont rythmés par une douzaine d’ateliers dont un est centré sur « la religion encourage-t-elle la performance » ? En quoi la religion est-elle directement concernée ?
G. Lafont – D’abord il ne faut pas oublier que les entretiens de Valpré sont une initiative d’une congrégation religieuse, ce qui n’est pas neutre du tout. Le drapeau, le label des entretiens de Valpré, c’est la Congrégation des Augustins de l’Assomption. C’est important parce que les assomptionnistes sont toujours, par le biais du groupe Bayard presse, qu’ils détiennent depuis 134 ans, ouverts sur le public de jeunes, le public de personnes âgées, le public religieux, donc ils savent parler à des publics très divers et très variés. En organisant cet atelier sur « la religion encourage-t-elle la performance ? », nous sommes au cœur du débat. Qu’on soit chrétien, non chrétien, pratiquant ou non, est-ce que le fait d’être chrétien ou le fait d’être d’une autre religion, est un avantage concurrentiel ? Est-ce que je suis tiré par le haut, est-ce que cela m’aide ou pas ?
Nous pensons que oui. Mais il y a certaines conditions. C’est-à-dire oui mais jusqu’où, avec le risque de tomber dans une idéologie. Si vous faites un parallèle rapide, trop rapide, avec ce qui se passe avec M. Ben Laden, qui terrorise le monde au nom de Dieu, vous vous dites que c’est absolument terrifiant, démoniaque. Alors, comment la performance encourage-t-elle la performance ? Mais surtout, on aurait pu appeler cet atelier « est-ce que la religion donne une valeur ajoutée ? Autrement dit, est-ce que le comportement d’un patron chrétien, ou même très religieux, s’il n’est pas chrétien, encourage une performance ? C’est un vrai débat. C’est tout le débat entre des gens qui sont religieux dans leur vie privée mais une fois qu’ils sont dans leur bureau, dans leurs responsabilités, sont dans une logique purement de performance et de compétitivité. Je pense qu’il doit y avoir une vraie réflexion là-dessus.
Zenit : A l’heure de la mondialisation, est-ce que les assomptionnistes ont en projet d’élargir leur initiative au plan national et pourquoi pas au plan international ?
G. Lafont – D’abord il faut du temps pour installer une manifestation. C’est très long, très lent. Au bout de six ans on commence vraiment à exister dans le dispositif médiatique. Et puis c’est vrai que le cœur de cette initiative est Valpré, ce centre d’accueil pour les entreprises, les associations, toutes les personnes qui veulent venir se former dans une endroit bien placé à Lyon.
Et nous sommes déjà ‘national’ puisqu’il y a par exemple cette année des gens qui viennent de la France entière. Il faut dire aussi que tout s’est simplifié avec internet. On peut s’inscrire en ligne ce qui nous donne une visibilité à la fois nationale et mondiale. Et puis nous avons notre filiale Bayard-presse Canada qui vient en séminaire à Paris, qui nous a tout de suite dit être très intéressée. Donc les trois dirigeants de notre filiale seront présents aux entretiens de Valpré. Il y a également des gens de Belgique, de Suisse.
Nous sommes physiquement présents à Lyon et que les entretiens aient lieu à Valpré a un sens. Mais les assomptionnistes viennent de prendre la suite de la Congrégation des bénédictins qui avait un centre d’accueil, vraiment le cousin germain de Valpré, tout près de Paris, à Saint Lambert des Bois, mais qui pour différentes raisons n’ont pas pu continuer à assurer le soutien et la visibilité spirituelle et ecclésiale de ce centre. Donc on pourrait très bien imaginer que dans une période à définir on puisse organiser sur Paris des entretiens.
Donc oui, la Congrégation des Assomptionnistes souhaite que cette manifestation puisse bénéficier au plus grand nombre. Nous sommes sur une visée nationale et internationale.
Zenit : Et vous-même, au plan personnel, dans quel état d’esprit êtes-vous à la sortie de chaque manifestation de Valpré ? Quel est l’élément commun qui ressort de tous ces entretiens et qui vous encourage à leur donner encore plus de visibilité ?
G. Lafont – Personnellement, comme président de Valpré, au titre des Assomptionnistes puisque je m’occupe de l’ensemble de leurs affaires sur le plan du temporel, je me sens comblé de faire une offre comme celle que l’on fait à Valpré. C’est-à-dire offrir un produit sur des thématiques où l’on veut approfondir certaines choses en vérité. On peut traiter tous les sujets, sans tabous, mais tout dépend de la manière dont on les traite. Ma très grande satisfaction est de voir qu’il y a une très grande attente, une très grande soif de vérité, une très grande soif du mode opératoire, du mode d’emploi de l’homme. Chaque année nous augmentons en fréquentation, en qualité de prestations.
Ma grande joie c’est de voir que l’Eglise représentée par le cardinal Barbarin, appuyée par la Congrégation des Assomptionnistes, finalement montre au monde, aux dirigeants, aux cadres, que l’Eglise a quelque chose à dire au monde.
Pour en savoir plus sur le programme des entretiens et sur les inscriptions, cf. : www.entretiensdevalpre.org