ROME, Lundi 8 octobre 2007 (ZENIT.org) – Le cardinal Martino souligne que la diversité « légitime » des options des chrétiens en politique, va de pair avec des choix politiques qui ne contredisent pas la foi.
Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical justice et paix, a ouvert en Argentine les « Journées d’évangélisation de la Culture » promues par l’université catholique de Salta et l’université pontificale d’Argentine sur le thème : « L’engagement des fidèles laïcs chrétiens dans la société civile, et en politique ».
« La foi chrétienne ne pourra jamais se traduire par une seule position politique : prétendre qu’un parti ou une option politique coïncident avec les expériences de la foi et de la vie chrétienne serait une équivoque dangereuse… Une diversité d’options sera toujours légitime, du moment qu’il s’agit de partis ou de choix qui ne contredisent pas la foi ou les valeurs chrétiennes ».
« L’Eglise, disait le cardinal Martino, sait qu’il n’est pas de sa compétence de faire valoir sa doctrine politiquement, puisque son but est de servir la formation des consciences en politique et de contribuer à la croissance de la perception des vraies exigences de la justice et la disponibilité à agir en s’y conformant, y compris au prix des intérêts personnels ».
Le cardinal Martino a insisté sur « la nécessaire dimension éthique de la vie sociale et politique, non comme une dimension facultative, mais constitutive, dont dépend non seulement la qualité de la vie des personnes, des familles, des institutions et de l’Etat, mais plus radicalement leur survie même ».
« Négliger la dimension éthique conduit inévitablement à la déshumanisation de la vie et des isntitutions, en transformant la vie sociale et politique en une jungle où domine la loi du plus fort », a fait observer le président de Justice et paix.
« L’enseignement social de l’Eglise ne vise pas à dicter des lois aux pouvoirs publics, ni à se déclarer en faveur d’un parti ou d’un autre », mais plutôt à sauver la personne et renouveler la société humaine, a-t-il rappelé.
Pour le cardinal Martino, « le chrétien, motivé par la charité et par la justice, ne peut pas accepter passivement l’existence et le fonctionnement de ce qu’on appelle des structures de péché, comme, par exemple, l’exploitation organisée des mineurs et de la prostitution, le commerce des armes et la permanence des guerres et des conflits civils, les opérations de nettoyage ethnique, les législations qui favorisent la discrimination raciale, la corruption politique, le trafic de drogue, et d’autres terribles réalités ». Au contraire, il doit leur opposer une dénonciation franche et sans équivoque.
Le cardinal Martino a reçu également un doctorat honoris causa de l’université catholique de Salta et il a présidé la célébration eucharistique d’ouverture de ces Journées en la chapelle de l’université.