Le plus important dans la mission : réveiller le cœur de l’homme, par Mgr Santoro

Ve Conférence générale d’Aparecida

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ROME, Lundi 28 mai 2007 (ZENIT.org) – « Dans la mission la chose la plus importante est de réveiller le cœur de l’homme, réveiller sa véritable humanité, son être capable de s’interroger sur le sens transcendant de la vie » confie à l’agence Fides (www.fides.org), Mgr Felipe Santoro, évêque brésilien de Petrópolis, dans le cadre de la Ve Conférence générale du CELAM à Aparecida.

Fides – Quelles sont les caractéristiques de la dimension missionnaire les plus importantes au Brésil ?

Mgr Santoro – Tout d’abord, nous pouvons souligner que c’est une mission dans un monde sécularisé, et c’est peut-être l’aspect le moins développé de notre activité missionnaire. Le monde actuel a une grande influence dans toute la vie, il influence le mode de penser, la manière de décider et d’agir. En ce sens je considère que les mouvements ecclésiaux ont une importance particulière, parce qu’ils donnent une attention spéciale au monde de la culture, de l’art, de la communication. Il est intéressant de proposer aujourd’hui une vie nouvelle, une expérience nouvelle. De cette façon les mouvements ecclésiaux, en vivant dans ces contextes, dans ces nouveaux aréopages, offrent la possibilité de se trouver avec la personne du Christ et pas simplement avec une théorie, ils offrent une véritable expérience de famille, une expérience de travail différente de celle qu’offre le monde séculier. Comme toute réalité vécu à partir de la rencontre avec le Christ, depuis la rencontre fascinante avec le Christ, celle-ci transforme, et les choses qui semblent plus séculière, plus séparée de Dieu, se transforment en instruments pour la communication de la présence du Seigneur.

Avec l’évangélisation du monde sécularisé, l’importance de la dimension populaire est évidente dans la mission de l’Église. Dans ce domaine, une mission qui estime la religiosité populaire, les symboles, les signes et tout ce qui manifeste le visage miséricordieux et humain de Dieu est indispensable. La présence de la Vierge Marie, nos sanctuaires mariaux, la dévotion aux Saints, comme instruments qui aident à se trouver personnellement avec le Christ a également une importance extraordinaire.

Nous ne pouvons pas oublier ensuite le milieu de la culture. D’où l’importance des universités catholiques, des écoles catholiques. Ceci constitue un grand défi. Mais comme dans tous les défis, le point de départ est l’interruption du don de Dieu, au moyen de la force de l’Esprit, qui renouvelle tout et qui transforme toute la réalité à partir de l’intérieur.

Fides – Quels sont jusqu’à présent les thèmes les plus communs et les plus importants traités dans la Ve Conférence de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes ?

Mgr Santoro – Le thème des disciples et des missionnaires m’a semblé important, parce que c’est le point de départ qui a une grande influence sur tous les autres thèmes. Visiblement, les analyses, voire la réalité, sont importants, mais ce qui nous intéresse et nous pousse est de regarder le cœur missionnaire. Avant d’indiquer comment doivent travailler les missionnaires, il me semble très important d’indiquer d’où naît le missionnaire. Le missionnaire ne naît pas d’une initiative humaine, le missionnaire naît de l’irruption du don de Dieu dans la vie de certaines personnes. Ainsi ces personnes changent, ces personnes communiquent la présence du Christ comme un fait actuel, qui transforme la vie, qui illumine notre existence, et qui nous donne la possibilité de vivre la réalité avec un enthousiasme et une plénitude nouvelle. De cette façon, l’expérience de la naissance du missionnaire est le point qui détermine tout le reste, qui détermine le fait d’être amoureux et de se passionner pour le Christ. Ce point n’est pas dans nos mains, il est pur don de la grâce que nous reconnaissons et justement dans cette assemblée s’ouvrent les yeux sur ces éléments qui sont originaires de la réalité.

Un autre aspect intéressant est de voir comment grandit et se développe l’apostolat. Une pédagogie et une méthode sont nécessaires. Quand on parle de méthode, quand on parle de pédagogie, nous devons avoir présent avant tout comment agissait Jésus. Jésus réveillait les cœurs des personnes et ainsi nous devons le faire nous aussi. Dans le monde actuel, de nombreuses fois ce qui est en crise ne sont pas tant les réponses chrétiennes qui naissent de la foi, mais plutôt c’est la culture dominante, qui réduit tout à l’instinct immédiat et au succès, à avoir plus et qui empêche à l’homme de se poser les questions transcendantes. De là naît la fonction de la méthode que j’expose, l’importance de réveiller le cœur de l’homme, de réveiller sa véritable humanité, son être, en tant qu’homme, capable de s’interroger sur le sens transcendant de la vie. Tout cela ne se résout pas avec quelques cours simples de formation pour les missionnaires. Cela doit être une méthode pédagogique comme celle de Jésus et comme celle que l’Église a réalisé au moyen de ses Saints. Une méthode qui réveille l’humanité, et qui offre le Christ comme expérience, comme réponse aux exigences de l’humanité. A partir de là naît le vrai intérêt pour le Christ qui amène à dire comme saint Pierre, « Seigneur, à qui irons-nous ? Toi seul à les paroles de la vie éternelle ». Il est donc nécessaire de conduire à cette conviction, autrement nous donnerons des réponses qui ne répondent pas aux principales interrogations de l’homme. Il est nécessaire d’offrir cette réponse extraordinaire, comme l’est la beauté de la présence du Christ vivant au milieu de nous, capable de transformer toute la société.

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ZENIT Staff

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