ROME, Jeudi 24 mai 2007 (ZENIT.org) – Il n’y a pas de séparation entre l’Eglise « gardienne de la loi morale » et celle des « Bons Samaritains » qui viennent en aide à ceux qui souffrent, affirme le pape.
Benoît XVI fait observer combien la foi catholique constitue un « facteur d’unité » de la Nation, mais il aborde également les questions de la famille, du dialogue interreligieux et des vocations.
Les statistiques officielles italiennes viennent en effet de faire état de quelque 4 millions de personnes âgées ayant moins de 500 euros par mois, et plus de 2 millions de familles à la limite du seuil de pauvreté (pour l’Istat), un chiffre qui monte à 4, 7 millions de familles selon d’autres évaluations (selon l’Eurispes), soit 14 millions de « pauvres ». En 2004, il y aurait eu 11,7 % de « pauvres » dans le pays, avec une progression d’un point par rapport à l’année précédente.
Pour ce qui est de la pauvreté, le pape encourageait ce « service quotidien » contre les « nombreuses » pauvretés « anciennes et nouvelles, visibles et cachées ».
Le pape soulignait que c’est un service dans lequel sont engagées « tant de réalités ecclésiales » : diocèses, paroisses, la Caritas, et de nombreuses associations de bénévoles.
« Insistez, disait le appe aux évêques italiens, sur la promotion et l’animation de ce service, afin que resplendisse toujours en lui l’authentique amour du Christ, et que tous puissent voir qu’il n’existe aucune séparation entre l’Eglise gardienne de la loi morale, écrite par Dieu dans le cœur de l’homme, et l’Eglise qui invite les fidèles à devenir des Bons Samaritains, en reconnaissant leur prochain en chaque personne qui souffre ».
En Italie, soulignait le pape, la « foi est vivante », elle est « profondément enracinée », et l’Eglise est « une réalité du peuple, proche des personnes et des familles de façon capillaire », et « la foi catholique et la présence de l’Eglise restent un grand facteur unifiant de cette nation bien-aimée, et un précieux réservoir d’énergies morales pour son avenir ».
Mais ces constatations positives ne doivent pas faire ignorer aussi les ombres. « On constate quotidiennement, disait le pape, dans les images proposées par le débat public et amplifiées par le système des communicaitons, mais aussi, dans une mesure différente, dans la vie et le comportement des personnes, le poids d’une culture marquée par le relativisme moral, pauvre en certitudes, et riche au contraire en revendications parfois injustifiées ».
C’est pourquoi le pape affirmait « la nécessité de fortifier la formation chrétienne, grâce à une catéchèse plus substantielle ».
Benoît XVI a souligné l’urgence de placer constamment Dieu « au centre de la vie » et des « communautés ». Il a particulièrement insisté sur l’importance des vocations sacerdotales, mais aussi sur « la sollicitude pour la formation permanente et pour les conditions de vie et de travail des prêtres ».
L’évêque de Rome faisait observer que le « nombre trop réduit des jeunes prêtres » constitue « un sérieux problème pour l’action pastorale ».
Pour ce qui concerne la famille, le pape a souligné la « responsabilité précise » des évêques, non seulement pour ce qui est des Eglises qui leur sont confiées mais « aussi vis-à-vis de toute la nation ».
Et à propos du « Family Day » du samedi 12 mai, le pape disait : « La très récente manifestation en faveur de la famille, qui s’est déroulée à l’initiative du laïcat catholique, mais partagée par de nombreux non-catholiques, a été une grande et extraordinaire fête du peuple, qui a confirmé comment la famille même est profondément enracinée dans le cœur et dans la vie des Italiens. Cet événement a certainement contribué à rendre visible à tous la signification et le rôle de la famille dans la société qui a particulièrement besoin d’être compris et reconnu aujourd’hui, face à une culture qui croit pouvoir favoriser le bonheur des personnes en insistant de façon unilatérale sur la liberté des individus ».
C’est pourquoi, soulignait le pape, au moment où le gouvernement italien organise une conférence de la famille : « toute initiative de l’Etat en faveur de la famille en tant que telle, ne peut qu’être appréciée et encouragée ».
Certes, le pape a répété sa position claire sur « le plein et cordial respect de la distinction entre Eglise et politique ». En même temps, Benoît XVI a affirmé que les évêques « ne peuvent pas ne pas se préoccuper » de ce qui est bon pour l’homme et « pour le bien commun concret de l’Italie ».
Cetet préoccupation, les évêques l’ont démontrée, soulignait le pape, par leur « Note pastorale » sur la famille et les initiaitves législatives sur les unions de fait. Cette Note approuvée par le conseil permanent des évêques d’Italie « en pleine consonnance avec l’enseignement constant du Siège apostolique ».
En mentionnant le congrès de l’Eglise d’Italie auquel Benoît XVI a pris part, à Vérone, en octobre 2006, le pape disait qu’il s’agit maintenant de poursuivre la route « pour rendre effectif et concret le ‘grand oui’ que Dieu a donné en Jésus Christ à l’homme et à sa vie, à l’amour humain, à notre liberté et à notre intelligence ».
Le pape insistait notamment sur l’annonce du Christ « aux enfants de ces peuples qui viennent maintenant vivre et travailler en Italie », et à ceux qui se sont éloignés de la foi et sont soumis à des tendances sécularisantes qui voudraient dominer la société et la culture ».
Le pape a encouragé la décision des évêques de placer à la base de leur engagement missionnaire « la vérité fondamentale que Jésus Christ est l’unique Sauveur du monde ».
Le pape citait la déclaration « Dominus Iesus » pour souligner qu’il faut avoir une pleine conscience que c’est « du mystère de Jésus Christ », « vivant et présent dans l’Eglise que jaillissent l’unicité et l’universalité salvifique de la révélation chrétienne ».
Mais le pape n’en n’a pas moins réaffirmé « l’estime et le respect » de l’Eglise « pour les autres religions et cultures ».
Mais il affirmait que « la conscience de l’originalité, de la plénitude, et de l’unicité de la révélation du vrai Dieu dans le Christ, qui a été définitivement donnée, ne peut pas diminuer, de même que la vocation missionnaire de l’Eglise ne peut s’atténuer ou s’affaiblir ».
« Le climat culturel relativiste qui nous entoure rend toujours plus important et urgent l’enracinement et la maturation dans tout le corps ecclésial de la certitude que le Christ est notre unique Sauveur ».
C’est dans ce contexte que le pape mentionnait son livre récent sur « Jésus de Nazareth », un livre « très personnel », « non du pape mais de cet homme », précisait Benoît XVI en se désignant.
Enfin, le pape a évoqué son prochain pèlerinage avec les jeunes à Lorette – en septembre – : « Nous savons bien que la formation chrétienne des nouvelles générations est peut-être la tâche la plus difficile mais éminemment importante » pour l’Eglise. Le pape priait pour que « la Vierge Marie les aide à devenir plus amoureux de Jésus Christ ».