Benoît XVI a adressé un message à Mme Mary Ann Glendon, présidente de l’académie pontificale des Sciences sociales, et aux participants à la 13e session plénière, qui s’est tenue du 27 avril au 1er mai, sur le thème de la charité et de la justice dans les relations entre les peuples.
« Seul l’amour du prochain peut développer en nous la justice au service de la vie et de la promotion de la dignité de l’homme. Seul l’amour au sein de la famille, fondée par un homme et une femme créés à l’image de Dieu, peut assurer cette solidarité entre générations qui transmet amour et justice aux générations futures. Seule la charité peut nous pousser à mettre une fois encore la personne au centre de la vie dans la société, et au centre d’un monde globalisé gouverné par la justice », souligne le pape.
Benoît XVI réaffirme que le principe essentiel de la « destination universelle de tous les biens de la création, de tout ce que produit la terre et de tout ce que l’homme transforme et fabrique, toute la connaissance et toute la technologie sont destinées à servir le développement matériel et spirituel de la famille humaine et de chacun de ses membres ».
Pour le pape, le monde actuel est confronté à trois défis, qui « ne peuvent être affrontés que par un engagement au service de la plus haute justice, celle qui est inspirée par la charité ».
Le premier défi, explique le pape, est celui de la sauvegarde de l’environnement et du développement durable. Le pape affirme le devoir de tous les peuples d’adopter des politiques de « protection de l’environnement afin de prévenir la destruction du patrimoine naturel dont les fruits sont nécessaires au bien-être de l’humanité ».
« Il faut être capable d’estimer, de prévenir et de suivre l’évolution des changements climatiques et du développement durable, affirme le pape, de définir et appliquer les solutions au niveau international ».
« Un développement qui se limiterait à l’aspect technique et économique, qui négligerait sa dimension morale et religieuse, ne serait pas un développement humain intégral, avertit le pape. Unilatéral, il finirait par favoriser la capacité destructrice de l’homme ».
Le deuxième défi concerne, continue le pape, la conception de la personne et donc les relations humaines. Le pape fait observer que tant que « les êtres humains ne seront pas considérés comme des personnes, hommes et femmes, créés à l’image de Dieu, dotés d’une dignité inviolable, il sera très difficile d’obtenir une pleine justice dans le monde ».
« Il reste beaucoup à faire pour tenir compte de cette reconnaissance dans les problèmes globaux, comme la différence croissante entre pays riches et pauvres », déplore le pape.
Pour le pape, le troisième défi concerne les « valeurs de l’esprit », qui, contrairement aux biens matériels, sont « le propre de l’homme » et « se développent et se multiplient lorsqu’on les communique ». Car, « les biens de l’esprit comme la connaissance et l’éducation sont indivisibles », insiste le pape.
Benoît XVI affirme la nécessité d’« une juste égalité des chances », surtout dans les domaines « de l’éducation et de la transmission des connaissances ». Il dénonce le fait que « l’enseignement, en particulier dans le primaire, reste dramatiquement insuffisant dans de nombreuses parties du monde ».