Trisomie 21 et dépistage : fracture sociale ou fracture du cœur ?

Les inégalités sociales de la santé en France

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ROME, Mardi 23 janvier 2007 (ZENIT.org) – « Trisomie 21 et dépistage : fracture sociale ou fracture du cœur ? », interroge la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du ministère de la santé vient de publier une étude sur les inégalités sociales de la santé en France. Ce document est traité dans la presse en parallèle avec une étude française de décembre dernier, parue dans l’American Journal of Public Health, qui met en évidence le fait que les femmes les moins favorisées auraient moins recours au diagnostic de la trisomie 21.

En se basant sur le registre parisien des malformations congénitales incluant 1433 cas de trisomie 21 entre 1983 et 2002, Babak Khoshnood et l’unité Inserm 149 ont étudié l’influence de la situation socio-économique sur l’accès au diagnostic prénatal. L’étude montre que 70 % des bébés porteurs de trisomie 21 sont dépistés avant la naissance. Le taux de dépistage est variable selon le niveau de vie : 84 % des femmes « cadres » et 57 % des femmes sans emploi y ont recours. De même, l’étude révèle que le taux de dépistage varie en fonction de l’origine ethnique : 73 % des Françaises d’origine ont recours au dépistage ; 55 % pour celles d’origine d’Afrique du Nord.

Entre 1983 et 2002, il y a deux fois plus de naissances d’enfants trisomiques chez les femmes sans profession que chez celles des « catégories supérieures ». D’après cette même enquête, lorsque le diagnostic a été fait, seules 5, 5 % des femmes poursuivent leur grossesse. Parmi elles, 11 % ne travaillent pas et 15 à 21 % sont d’origine africaine.

Les auteurs de cette étude remarquent qu’il est important aussi de prendre en compte les valeurs culturelles des couples.

Le journal « Libération » commente ces « inégalités sociales de santé en France en 2006 » : cancers, maladies cardio-vasculaires, mal de dos, naissances des enfants trisomiques. « Les naissances d’enfants trisomiques ont été plus nombreuses durant la période 1983-2002 au sein des catégories socioprofessionnelles les plus basses ». Et de conclure avec les mots de Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : « Autrefois, la pauvreté tuait brutalement. Aujourd’hui, elle tue tout aussi sûrement, mais plus lentement. La réduction des inégalités de santé devrait être la priorité des politiques de santé ».

NDLR : Est-il utile de rappeler que la naissance d’un enfant trisomique n’est pas une maladie, ni n’est assimilable à un cancer, une maladie cardio-vasculaire, ou un mal de dos ?

© genethique.org

Sources : Libération (Eric Favereau) 23/01/07 – Le Figaro (Martine Perez) 23/01/07 – La Croix (Pierre Bienvault) 23/01/07

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ZENIT Staff

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