Foi et raison, inséparables : Le pape Ratzinger dans « son » université

« Foi, raison et université. Souvenirs et réflexions »

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ROME, Mercredi 13 septembre 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI souligne la nécessité que « la raison et la foi redeviennent unies » dans le contexte contemporain.

« Foi, raison et université. Souvenirs et réflexions » : tel est en effet le titre de l’intervention du pape Benoît XVI dans le grand amphithéâtre de l’université où il a enseigné avant de devenir archevêque de Munich-Freising.

Mardi après midi, vers 16 h 45 Benoît XVI s’est rendu à l’université de Ratisbonne pour y rencontrer des représentants du monde de la science. Inaugurée en 1965, cette université compte aujourd’hui douze facultés et 25.000 étudiants.

Rappelons que le Professeur Joseph Ratzinger a d’abord enseigné la théologie dogmatique et fondamentale à l’Ecole supérieure de philosophie et théologie de Freising, puis aux universités de Bonn, Münster et Tübingen.

Il a ensuite été titulaire de la chaire de théologie dogmatique et d’histoire dogmatique de l’Université de Ratisbonne, avant de devenir vice-recteur de 1969 à 1971.

Le discours du pape est si dense que les spécialistes voudront le texte intégral de cette intervention magistrale, dont le texte n’est pour le moment disponible que dans son original en allemand et dans sa traduction officielle en italien (cf. www.vatican.va, à la page du voyage en Bavière).

Mais d’ores et déjà la presse italienne a retenu des passages très médiatiques de cette longue réflexion très articulée. Voici quelques uns des titres glanés mercredi matin dans la presse italienne en particulier « Avvenire »: « Non à la violence au nom de la foi », « La rationalité est l’amie de Dieu », « le courage de s’ouvrir complètement à la raison », « Il faut un vrai dialogue de la foi et de la raison », « Raison et foi, un défi pour l’Islam ».

Le « Corriere della sera » titre : « Pour le pape, la guerre sainte de l’Islam est contre Dieu », le « Messaggero » va dans le même sens: « Pour le pape, la guerre sainte est contre Dieu ». « Il Giornale » annonce : « Le fanatisme islamique est une guerre contre Dieu », et « Il n’y a pas d’homme sans Dieu, le monde ne s’est pas créé tout seul ».

« Benoît XVI contre le fanatisme : ‘La guerre sainte est agir contre Dieu’ », titre la Repubblica.

L’agence SIR souligne que pour le pape la guerre sainte et les conversions obtenues « par la violence » sont irrationnelles et contraires « à la nature de Dieu ».

Benoît XVI soulignait en effet le besoin que « la raison et la foi redeviennent unies » et de « dépasser les limites fixées à la raison ».

« Ainsi seulement on sera capable d’établir un véritable dialogue des cultures et des religions, un dialogue qui constitue une priorité », affirmait Benoît XVI.

Le pape soulignait qu’une telle conception de la raison est loin d’être universelle : « Dans le monde occidental, on estime trop souvent que la seule raison positive et les formes philosophiques en découlant sont universelles. Or les cultures profondément religieuses voient dans cette exclusion du divin de l’universalité de la raison une attaque à ses plus profondes convictions ».

Car Benoît XVI rappelait qu’entre Dieu et l’homme, « entre son Esprit créateur éternel » et la « raison créée », « il y une analogie ».

Ainsi, disait-il, « le Dieu véritablement divin est celui qui s’est manifesté comme ‘Logos’ et qui, en tant que ‘Logos’, a agi et agit avec un infini amour pour l’humanité ».

C’est pourquoi la rencontre entre la foi biblique et la pensée grecque, a poursuivi Benoît XVI, « constitue un fait capital pour l’histoire des religions mais surtout pour l’histoire universelle ».

« Il n’est donc pas surprenant qu’en dépit de son origine orientale et l’importance de son développement en Orient, le christianisme ait finalement eu un impact historiquement décisif en Europe (…). Cette union, à laquelle s’est ensuite ajouté l’héritage de Rome, a créé l’Europe, et demeure au fondement de que l’on peut à juste titre appeler Europe », rappelait le pape.

Or, interrogeait le pape, l’affirmation « agir contre la raison constitue une opposition à la nature de Dieu » n’est-elle qu’un « élément de la pensée grecque ou bien une réalité » ? Le pape prenait l’exemple de qui tue ou recourt à la violence pour convertir.

Le pape diagnostiquait les conséquences de la séparation opérée par plusieurs courants théologiques, à la fin du moyen âge, « entre la pensée grecque et la pensée chrétienne », citant en particulier le « volontarisme ». Une telle fracture, une sorte de « déshellénisation » a été opérée à la Réforme au XVIe siècle mais aussi par des courants des XIXe et XXe s., et actuellement.

« La transcendance et la richesse de Dieu ont alors été développées de façon tellement exagérée que le raisonnement, le sens du vrai et du bien ne reflétaient plus Dieu, dont la volonté abyssale demeurait par conséquent définitivement inaccessible à l’homme, cachée derrière ses décisions », faisait observer le pape.

Le pape a par ailleurs affirmé la nécessité « d’admettre sans réserves ce qu’il y a de valable dans le développement moderne de la pensée ».

« S’ouvrir largement à la raison, ce qui ne signifie pas renoncer à sa grandeur, est le programme que se fixe la théologie dans sa recherche sur la foi biblique. C’est ainsi qu’elle entend entrer dans le débat contemporain », faisait observer le pape.

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ZENIT Staff

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