Le pape François a, dès les premiers jours de son pontificat, affirmé le caractère « inspiré » de l’intuition de Benoît XVI lorsqu’il a promulgué une Année de la foi à l’occasion du 50e anniversaire du Concile Vatican II.
Le pape a en effet reçu en audience au Vatican le 20 mars 2013, les délégués fraternels d’Eglise chrétiennes, les représentants du peuple juif et de religions non chrétiennes, qui étaient présents à la messe d’inauguration de son pontificat, la veille, le 19 mars (cf. Zenit du 20 mars 2013). La relecture des principaux passages de ce texte éclaire aussi l’encyclique publiée ce vendredi 5 juillet.
L’Année de la foi et le Concile
Il a d’emblée évoqué l’Année de la foi et il affirmait vouloir poursuivre cette année-là: on ne s’étonne pas qu’il ait aussi voulu poursuivre l’encyclique qu’il a reçue de son prédécesseur, qu’il a complétée et achevée. Il soulignait que le coeur de la foi chrétienne consiste dans le « rapport personnel et transformant avec Jésus », en disant: « Je commence mon ministère apostolique durant cette année que mon vénéré prédécesseur, Benoît XVI, avec une intuition vraiment inspirée, a proclamée être l’Année de la foi pour l’Église catholique. Par cette initiative, que je désire poursuivre et qui, j’espère, sera un stimulant pour le cheminement de foi de chacun, il a voulu marquer le 50e anniversaire du début du Concile Vatican II proposant en quelque sorte un pèlerinage vers ce qui représente l’essentiel pour chaque chrétien : le rapport personnel et transformant avec Jésus Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut. »
De là aussi le lien entre l’Année de la foi, qui ramène au jaillissement du Concile, et la nouvelle évangélisation: « C’est justement dans le désir d’annoncer aux hommes de tous les temps ce trésor de la foi perpétuellement valable, que réside le cœur du message conciliaire. »
Il rendait aussi hommage au pape Jean XXIII, qui pourrait être canonisé à l’occasion de la clôture de l’Année de la foi: « Il a dit dans son discours inoubliable d’ouverture : « L’Église catholique estime que son devoir est de faire tous ses efforts pour que s’accomplisse le grand mystère de cette unité que Jésus-Christ, à l’approche de son sacrifice, a demandée à son Père dans une ardente prière; et elle éprouve une douce paix à savoir qu’elle est étroitement unie à ces prières du Christ » (AAS 54 (1962), 793). Ce Pape Jean ! »
La foi d’Abraham
De là aussi l’élan de charité oecuménique: « Demandons au Père miséricordieux, disait encore le pape François, de vivre en plénitude cette foi que nous avons reçue en don le jour de notre baptême, et de pouvoir en donner le libre, joyeux et courageux témoignage. »
Et il a souligné les racines juives de la foi chrétienne en citant à nouveau Vatican II: « Et maintenant, je m’adresse à vous, distingués représentants du peuple juif, auquel un lien spirituel très spécial nous unit puisque, comme l’affirme le Concile Vatican II : « L’Église du Christ reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent déjà, selon le mystère divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes » (Décl. Nostra Aetate, 4). Je vous remercie pour votre présence et j’ai confiance qu’avec l’aide du Très-Haut, nous pourrons poursuivre avec profit ce dialogue fraternel que le Concile a souhaité (cf. ibid.) et qui s’est effectivement réalisé, portant des fruits non négligeables, spécialement au cours des dernières décennies. »
La tentation d’éliminer Dieu
Enfin, cette exaltation de la foi chrétienne ne conduit pas au mépris des autres religions. Le pape disait son estime en ces termes: « Je vous salue ensuite et je vous remercie cordialement, chers amis appartenant à d’autres traditions religieuses : d’abord les musulmans qui adorent Dieu unique, vivant et miséricordieux, et l’invoquent par la prière, et vous tous. J’apprécie beaucoup votre présence. En elle, je vois un signe tangible de la volonté de croître dans l’estime réciproque et dans la coopération pour le bien commun de l’humanité.
L’Église catholique est consciente de l’importance de la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses – je voudrai le répéter : la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses. »
Car le danger aujourd’hui c’est, diagnostiquait le pape, la « tentative d’éliminer Dieu et le divin de l’horizon de l’humanité » source de « violence dans l’histoire récente », et dans ce contexte, le pape soulignait « la valeur de témoigner dans nos sociétés de l’ouverture originaire à la transcendance inscrite dans le cœur de l’homme ».
L’Année de la foi est une année donnée à l’Eglise en quelque sorte pour renforcer les anticorps au coeur de chaque baptisé.