« En quel Dieu croyons-nous ? » : Benoît XVI démasque les faux-dieux

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Messe sur l’Islinger Feld de Ratisbonne ce matin

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ROME, Mardi 12 septembre 2006 (ZENIT.org) – « En quel Dieu croyons-nous ? » : Benoît XVI a démasqué les faux-dieux, dans son homélie de la troisième grande messe dans sa patrie. C’est le Christ qui « nous libère de la peur de Dieu – un sentiment d’où naît en définitive l’athéisme moderne », affirmait le pape.

Le pape a présidé la messe de ce mardi matin, devant quelque 300 000 fidèles, selon les organisateurs, sur l’esplanade d’Islinger, rebaptisée par les bavarois « la prairie du pape », la « Papstwiese » – aux portes de Ratisbonne.

Le pape a concélébré avec 9 cardinaux, 23 évêques et 6 autres concélébrants. L’accueil chaleureux que Benoît XVI a trouvé à chaque étape de son voyage ne s’est pas démenti.

Une grande tente blanche avait été montée sur la colline artificielle où l’autel a été dressé, préservant les célébrants du soleil ardent, car le beau temps non plus ne s’est pas démenti. A droite de cette butte, l’assemblée pouvait voir se dresser une immense croix de bois : la « vengeance de Dieu » c’est « la croix », c’est son amour miséricordieux, a dit le pape à Munich.

Sur le podium se trouvait également le reliquaire de Saint Wolfgang, patron de la ville, et le grand crucifix en bois de l’église des Ecossais, à l’intérieur duquel on a retrouvé récemment une relique contenant un petit papillon d’argent grandeur nature, symbole de la résurrection.

Avec ses 140.000 habitants, Ratisbonne, quatrième ville de Bavière, est un gros centre industriel et technologique, mais aussi un centre universitaire où le jeune Père Joseph Ratzinger a enseigné de 1969 à 1971.

Le pape semble avoir voulu approfondir le thème de sa première homélie, à Munich, où il a affirmé la nécessité pour l’Occident de revenir à Dieu, et pour la Bavière, d’être fidèle.

Loin de tout fanatisme, de toute spéculation intellectuelle, Benoît XVI a invité l’assemblée à connaître « le visage humain de Dieu ».

« Aujourd’hui, alors que nous connaissons les pathologies et les maladies mortelles de la religion et de la raison, les destructions de l’image de Dieu à cause de la haine et du fanatisme, il est important de dire clairement en quel Dieu nous croyons, et de professer avec conviction ce visage humain de Dieu », a déclaré le pape.

« Dieu est bonté, a dit le pape, il ne nous laisse pas aller à tâtons dans l’obscurité ».

« Il nous aime, ajoutait Benoît XVI, au point de se laisser clouer sur la Croix pour nous, pour porter les souffrances de l’humanité jusqu’à son Cœur ».

Confesser la foi dans le Christ « nous libère de la peur de Dieu – un sentiment d’où naît en définitive l’athéisme moderne », a fait observer le pape.

Car, affirmait-il, croire est « raisonnable », alors que « depuis les Lumières, au moins une partie de la science s’engage à chercher une explication du monde dans laquelle Dieu devient superflu ».

« Mais les comptes, à propos de l’homme, ne tombent pas justes sans Dieu, et les comptes, sur le monde, le vaste univers, ne tombent pas justes sans lui ».

Face à l’alternative entre la « raison créatrice » et « l’irrationalité », qui, en l’absence de raison produit cependant « un cosmos ordonné de façon mathématique, résultat du hasard et de l’évolution », les chrétiens croient « en Dieu le Père, Créateur du Ciel et de la Terre ». « Nous croyons, continuait le pape, qu’à l’origine, il y a le Verbe éternel, la Raison et non l’irrationnel ».

Une confession de foi à laquelle les fidèles adhéraient par des applaudissements nourris.

« Croire est simple », reprenait le pape, affirmant que le credo constitue une « somme » où s’exprime « l’essentiel ».

« La foi, disait-il en évoquant le thème de son voyage, est avant tout joie d’être ensemble, fête : « Celui qui croit n’est jamais seul » : « La foi est espérance, c’est la certitude que nous avons un avenir, que nous ne tomberons pas, c’est l’amour : l’amour de Dieu veut nous contaminer ».

Ainsi, croire n’est pas « une adhésion à une série de sentences », de normes, c’est « une rencontre entre Dieu et l’homme », qui se manifeste dans le baptême. C’est la troisième fois que le pape parle du baptême, déjà évoqué à Munich, dimanche lors de la messe et lors des vêpres avec les premiers communiants.

En lui, ajoutait le pape, Dieu fait des hommes « une grande famille » dans la « communion universelle » de l’Eglise : « Oui, celui qui croit n’est jamais seul. Dieu vient à notre rencontre. Allons, nous aussi, à sa rencontre, et allons ainsi, nous aussi, à la rencontre les uns des autres . Ne laissons, autant que possible, aucun des enfants de Dieu, seul ».

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ZENIT Staff

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