Pour L’Osservatore Romano, « L’humanité n’a pas appris à vivre sans la guerre ! »

Satisfait de la paix au Liban ? Oui, mais pourquoi pas avant ?

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ROME, Vendredi 18 août 2006 (ZENIT.org) – L’Osservatore Romano salue les efforts diplomatiques qui ont conduit au cessez-le-feu au Liban, mais déplore que ces efforts diplomatiques n’aient pas été déployés avant d’en arriver à un conflit qui a fait de trop nombreuses victimes : « L’humanité n’a pas encore appris à vivre sans la guerre ! »

« Finalement les armes se taisent ! »
« Face à la résolution N. 1701 de l’Organisation des Nations unies », titre en effet L’Osservatore Romano en italien des 17 et 18 août qui propose une réflexion sur le rôle de la diplomatie internationale : pourquoi ne pas avoir écouté la voix de Benoît XVI, de façon à éviter d’énormes destructions, mais surtout épargner des vies. Le quotidien rappelle la position du Saint-Siège sur les droits des Libanais, des Israéliens et des Palestiniens.

« Le 11 août le Conseil de Sécurité des Nations Unies a approuvé la Résolution 1701 qui a arrêté le tragique conflit qui a éclaté en raison de la mort de 8 soldats israéliens et la capture de deux autres de la part de miliciens du Hezbollah et par l’offensive israélienne qui a suivi au Liban », rappelle le quotidien de la Cité du Vatican.

« Finalement les armes se taisent ! Malgré les nombreux jours passés sans que l’on ait réussi à trouver une solution en mesure de mettre fin à la violence, il faut exprimer une vive appréciation pour le résultat atteint grâce auquel la ‘force du droit’ l’a finalement emporté sur le ‘droit de la force’ », se félicite L’Osservatore.

La résolution de l’ONU
A propos des contenus de la Résolution, il souligne la clause militaire et la référence aux résolutions précédentes de l’ONU: « Elle prévoit ‘une totale cessation des hostilités au Liban’ – effective à partir du matin du 14 août et jusqu’ici substantiellement en vigueur – et elle demande au gouvernement libanais et à l’UNIFIL, la mission de l’ONU déjà active au Liban, qui sera augmentée jusqu’à un maximum de 15.000 hommes, de « déployer leurs forces ensemble » et au gouvernement israélien de « retirer parallèlement toutes ses forces du Sud du Liban », lorsque ce déploiement commencera. De grande importance aussi est l’indication des principes et des éléments qui sont à la base d’une solution durable, qui incluent, entre autres, la pleine application aussi bien des accords de Taëf, que des résolutions de l’ONU 1559 (2004) et 1680 (2006) ».

L’organe du Vatican souligne le consensus international qui a marqué l’adoption de la résolution : « Si les observateurs n’ont pas manqué de souligner que la Résolution 1701 laisse en suspens certaines des requêtes présentes aussi bien par Israël que par le Liban, en particulier la question des prisonniers libanais en Israël, celle des fermes de Sheba, et celle de la libération des deux soldats israéliens aux mains du Hezbollah, on doit noter en positif que le texte, mis au point conjointement par la France et par les Etats-Unis, après des jours fébriles de tractations, a obtenu le consentement unanime du Conseil de Sécurité ».

Les instruments de la diplomatie
Et d’ajouter à ce sujet son appréciation: « C’est un devoir d’exprimer sincèrement combien est apprécié le rôle joué par les diplomaties bilatérales et multilatérales, pour les efforts visant la solution de la crise et les résultats obtenus ».

L’Osservatore Romano souligne le rôle des pontifes romains en faveur de la paix dans la région en écrivant : « Viennent à l’esprit à ce sujet les paroles du pape Jean-Paul II, citées par son successeur, Benoît XVI, lors de l’audience générale du 9 août 2006, à propos de la possibilité de changer le cours des événements lorsque l’emportent la raison, la bonne volonté, la confiance dans l’autre, la mise en œuvre des engagements assumés et la coopération entre partenaires responsables ».

« Tels sont, souligne encore le quotidien, les instruments de la diplomatie qui permettent à l’ONU de travailler efficacement dans le but principal pour lequel elle est née : la cause de la paix ».

La guerre, la pire des solutions
Pourtant, le quotidien de la Cité du Vatican apporte quelque bémol à cet enthousiasme en soulignant ce qui manque encore à la diplomatie internationale: « Mais, l’applaudissement et la gratitude s’accompagnent d’interrogations inquiétantes : pourquoi de tels instruments n’ont-ils pas pas été utilisés dès le début, pour permettre d’atteindre le même résultat sans passer par l’expérience bouleversante de la guerre ? Sa Sainteté Benoît XVI a défini une telle guerre comme « la pire solution pour tous », qui « n’apporte rien de bon pour personne, pas même aux apparents vainqueurs » (cf. Entrevue à quelques télévisions allemandes et à Radio Vatican, 5 août 2006). Si l’on avait écouté la voix du pape et de tant d’autres responsables religieux – pourrrait-on ajouter – on aurait immédiatement pu mettre en place « les conditions d’une solution politique définitive de la crise, capable de confier un avenir plus serein et plus sûr aux générations à venir » (Audience générale, 2 août 2006), sans l’ajout de destructions, que l’on peut chiffrer, et de très nombreuses victimes, celles-ci, hélas, incalculables ».

L’effort constant du Saint-Siège
Et de conclure que la « leçon » de l’histoire récente n’a pas encore été intégrée par l’humanité de ce début de IIIe millénaire en rappelant différentes interventions du Saint-Siège en juillet et au début de ce mois d’août: « L’humanité n’a pas encore appris à vivre sans la guerre ! » Face à une constatation aussi amère, « l’effort constant du Saint-Siège et de l’Eglise en général pour annoncer au monde l’Evangile de la paix et pour conduire les hommes d’aujourd’hui sur le chemin du dialogue et de la réconciliation » ne cesse pas (cf. Entretien du cardinal Angelo Sodano à ‘Famiglia Cristiana’, 30 juillet 2006), un dialogue sincère entre les parties en cause, qui est « l’unique voie digne de notre civilisation » (cf. Déclaration du cardinal Angelo Sodano à Radio Vatican, 14 juillet 2006). A l’angélus du 16 juillet dernier, le pape Benoît XVI a exprimé la nécessité de telles négociations, raisonnables et responsables, pour mettre fin à des situations objectives d’injustice existant, selon les lignes politiques que le Saint-Siège ne se lasse pas de répéter à chaque occasion : « Les Libanais ont le droit de voir respectée l’intégrité et la souveraineté de leur pays, les Israéliens ont droit à vivre en paix dans leur Etat et les Palestiniens ont le droit à avoir une patrie libre et souveraine » (Déclaration de la Salle de presse du Saint-Siège, 20 juillet 2006) ».

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ZENIT Staff

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