Brésil : Des religieux défendant les paysans pauvres menacés de mort

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Indignation des media catholiques en Italie

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ROME, Mercredi 7 juin 2006 (ZENIT.org) – Des menaces de mort ont été adressées via Internet à des écologistes et à deux religieux qui s’opposent, avec un réseau de mouvements sociaux, aux activités de la compagnie américaine Cargill, une compagnie de production et commercialisation de soja, déplore l’agence missionnaire italienne Misna dans une dépêche qui a suscité aussi l’indignation de Radio Vatican.

La magistrature de Santarém (Ouest de l’État amazonien du Pará) vient d’ouvrir une enquête à ce sujet.

Le procureur Renato Rezende a constaté que les intimidations, adressées en particulier à un prêtre diocésain, le P. Edilberto Sena et au missionnaire verbite José Boing, ont récemment été publiées sur une page du site brésilien ‘Orkut’ et signées par Derik Figueira et Sidney ‘Dé’ Neumann.

Le site a été bloqué. Les deux signataires sont accusés d’avoir violé la « Loi de crime d’entreprise » (« Lei de crime de imprensa ») et risquent jusqu’à un an de prison.

« Il y a 4 ans, la compagnie Cargill a construit une grosse installation pour transporter le soja de Santarém (port sur le Rio des Amazones) avec le soutien des autorités locales, mais sans présenter d’étude sur l’impact de ces travaux sur l’environnement », a expliqué à Misna le Père Jaime Zuluaga, supérieur régional des missionnaires verbites en Amazonie.

Il expliquait : « Ce projet a entraîné un véritable exode des populations des zones rurales; certains paysans ont été forcés de céder à bon marché leurs terres aux ‘sojeros’ (producteurs de soja) venus du Sud du pays, d’autres ont été éloignés de leurs terres, d’autres encore menacés. Cette situation a débouché sur la protestation de nombreux mouvements sociaux, également soutenus par l’Église locale, qui ont demandé au gouvernement local et fédéral de vérifier la régularité des opérations de l’entreprise. La magistrature a observé des irrégularités et fait fermer l’installation pour une brève période, mais elle a ensuite été rouverte ».

Le Père Zuluaga expliquait encore que les ‘sojeros’ ont riposté en attaquant les paysans, les indigènes et les militants de l’organisation de pour la protection de l’environnement « Greenpeace », en affirmant que les activités de la Cargill amenaient le progrès et du travail en Amazonie.

« Mais ce n’est pas le cas, protestait le missionnaire, aucun emploi n’a été créé pour la population locale, alors qu’il est sûr que la forêt amazonienne va continuer à être déboisée et que dans 20 ans, il n’y aura plus rien ».

Les noms du Père Sena, récompensé l’an dernier par l’Ordre des avocats brésiliens du Pará (un prix remis en 2004 à la religieuse américaine Dorothy Stang, assassinée en janvier 2005 à Anapu) et du Père Boing, président de la Commission des droits de l’Homme de Santarém, sont cités à la fin de l’article signé par Derik Figueira, dont le quotidien « Diario do Pará » a publié des extraits, dont des incitations au meurtre à l’encontre des deux prêtres.

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ZENIT Staff

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