ROME, Mardi 4 avril 2006 (ZENIT.org) – La Croix des Journées mondiales de la jeunesse visitera pour la première fois l’Afrique, dès la semaine sainte : elle arrive au Sénégal, à Dakar, mercredi 12 avril.
C’est ce qu’a révélé à Zenit le responsable de la section « jeunes » du conseil pontifical pour les Laïcs, Mgr Francis Kohn.
Les autres pays visités sont la Guinée Bissau, la Gambie, le Ghana, le Togo, le Burkina Faso, la Niger, le Cameroun, le Gabon, le Congo-Brazzaville, le Burundi, le Rwanda, le Kenya, la Malawi, la Zambie, Madagascar, le Botswana, le Swaziland, et l’Afrique du Sud.
Partout, elle suscitera, avec l’icône de la Vierge Marie confiée elle aussi par Jean-Paul II aux jeunes, des petites « JMJ » locales, diocésaines, pour rassembler les jeunes et fortifier leur foi.
La Croix a été donnée aux jeunes par le pape Jean-Paul II le 22 avril 1984, à la fin de l’année sainte, le dimanche des Rameaux. Elle avait été exposée à la dévotion des fidèles en la basilique Saint-Pierre pendant toute l’année sainte de la Rédemption (1983-1984).
« A la fin de la messe des Rameaux, le dimanche, le pape l’a confiée aux jeunes comme un signe de l’amour du Christ. Elle a été placée dans le centre international des jeunes San Lorenzo, près de la place Saint-Pierre, le centre d’accueil pour tous les jeunes du monde, à Rome. Très rapidement, elle a été demandée dans le monde entier comme un signe de l’amour et elle a voyagé ».
Le P. Kohn l’a en particulier accueillie à Paray-le-Monial, au sanctuaire du Cœur du Christ, où il a été chapelain. Mgr Kohn cite aussi les sanctuaires d’Ars et de Lourdes en soulignant : « La France est l’un des pays qui a le plus sans doute reçu la croix à un certain moment ».
On se souvient aussi du voyage extraordinaire dans les neiges du Canada, en préparation à la JMJ de Toronto, en 2002.
« Cette croix, précise Mgr Kohn a été associée aux JMJ. Depuis 1993, elle passe ainsi symboliquement du pays qui a accueilli la JMJ au pays qui se prépare à l’accueillir et surtout, pendant l’année qui précède, elle va traverser les diocèses de ce pays comme pour « labourer le terrain » : c’est l’occasion de multiples rassemblements de jeunes avec des fruits extraordinaires de conversion, de réconciliation. C’est comme une flamme – comme la flamme olympique ! -, la flamme du Christ qui passe entre deux pays, deux Eglises locales ».
Le passage du « témoin » entre les jeunes de Cologn et de toute l’Allemagne et les jeunes Australiens (la prochaine JMJ internationale a lieu à Sydney en 2008) aura donc lieu à la fin de la messe des Rameaux, place Saint-Pierre, en présence des archevêques Joachim Meisner, de Cologne, et George Pell, de Sydney.
Mais Mgr Kohn signale cette nouveauté : « Comme nous avons encore plus de deux ans, avant les JMJ de Sydney, nous avons pensé pouvoir faire profiter les jeunes Africains du passage de la Croix. On sait que le continent africain est le seul qui n’ait jamais accueilli la Croix des JMJ : elle a déjà été en Océanie une fois, en 1992, à Sydney ».
« C’est un continent, insiste Mgr Kohn, qui a beaucoup de richesses, humaines et spirituelles, et qui est martyrisé et souffre beaucoup, et qui est jeune, nais souffre des conflits multiples, de la faim, des maladies. La Croix des JMJ passe donc en Afrique comme signe de l’amour du Christ pour les jeunes Africains, de la compassion du Christ. Elle va partir, avec l’icône de la Vierge Marie qui l’accompagne, dès le lendemain des Rameaux, le lundi 10 avril, dans une vingtaine de pays d’Afrique jusqu’en février 2007 et elle rejoindra ensuite l’Australie et l’Océanie ».
Mgr Kohn précise : « La croix sera accueillie solennellement à Dakar, mercredi soir », 12 avril, mercredi saint : « Pour le Jeudi et le Vendredi Saint, elle sera au milieu des jeunes Sénégalais. Elle va faire tout un circuit : 20 pays, c’est énorme ! C’est complexe : on étudie depuis deux ans comme organiser concrètement et pastoralement ce voyage. Elle va passer de l’Ouest de l’Afrique jusqu’à l’Afrique du Sud en traversant un certain nombre de pays ».
A chaque fois, précise Mgr Kohn, la croix reste dans le pays « entre deux et quatre semaines », et, « par tous les moyens de transport » : c’est « une occasion de rassembler des jeunes, et des moins jeunes ».
Pour le conseil pontifical pour les Laïcs, c’est une occasion en effet de donner cette possibilité aux jeunes qui n’ont pas toujours leur visa, ou tout simplement les moyens, pour venir participer aux JMJ, souligne Mgr Kohn.
« Depuis Toronto, ajoute Mgr Kohn, de nombreux pays africains ont organisé leur propres Journées de la Jeunesse, comme ces rassemblements qui, au Rwanda ou au Burundi ont pris une importance très grande. C’est l’occasion de stimuler la pastorale des jeunes, l’enthousiasme des jeunes, et là aussi, à chaque fois, la croix sera accueillie solennellement, joyeusement, par les autorités civiles, mais aussi par l’Eglise, par les évêques, et par les jeunes, mais toujours en route vers Sydney ».
Depuis qu’elle a commencé son pèlerinage, la croix des JMJ a touché des dizaines de pays, et elle a visité les lieux de la douleur des hommes, dans les pays de l’Est européen, juste après la chute du Rideau de fer, et à Ground Zero, à New York, les lieux des « desaparecidos » des dictatures sud-américaines, des « slums » d’Asie, rappelle un communiqué du conseil pontifical pour les Laïcs.
« Des millions de personnes ont renouvelé leur profession de foi au pied de ce signe dépouillé et puissamment expressif, mais la joie de sa présence n’a pas encore touché le continent, qui, plus que tous, a besoin de sa consolation et de l’espérance qu’elle suscite : l’Afrique », souligne le même communiqué.
Ce communiqué rappelle les paroles de Jean-Paul II lorsqu’il a confié la Croix aux jeunes en avril 2004: « Chers jeunes, en célébrant le 20e anniversaire de cette extraordinaire aventure spirituelle, laissez-moi vous confier la même consigne qu’alors. Je vous confie la Croix du Christ, portez-la dans le monde entier, comme signe de l’amour de Jésus, pour l’humanité, et annoncez à tous que seul le Christ, mort et ressuscité, est salut et rédemption ».
Depuis 2003, elle est accompagnée de la réplique de l’icône romaine de Marie « Salut du Peuple romain » (Salus Populi Romani), qui a ce nom pour la protection accordée par la Vierge Marie à la Ville éternelle, en particulier pendant la seconde guerre mondiale.
