Benoît XVI plaide pour la paix et la démocratie en Terre Sainte

« L’engagement pour la vérité est l’âme de la justice »

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ROME, Lundi 9 janvier 2006 (ZENIT.org) – L’État d’Israël doit pouvoir « exister pacifiquement » en Terre Sainte, et « le Peuple palestinien doit également pouvoir y développer sereinement ses institutions démocratiques », affirme Benoît XVI. Il évoquait la « mission commune » du Saint-Siège et des Nations : la « paix ».

Le pape a reçu ce matin, à 11 heures, en la salle Regia du palais apostolique du Vatican les membres du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, pour la seconde fois, à l’occasion des vœux annuels. Il avait déjà reçu les ambassadeurs au lendemain de son élection, jeudi 12 mai 2005 (cf. Zenit, 12 mai 2005).

Benoît XVI a prononcé son discours, traditionnellement en français, en réponse à celui de M. Giovanni Galassi, ambassadeur de la République de Saint-Marin près le Saint-Siège, doyen du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.

Illustrant la « Splendeur de la vérité » dans les relations entre les Etats, le discours du pape était structuré autour de quatre énoncés, le premier étant : « L’engagement pour la vérité est l’âme de la justice ».

« Avec une évidence presque exemplaire, ces considérations me semblent applicables, disait le pape, en ce point névralgique de la scène mondiale que reste la Terre Sainte. L’État d’Israël doit pouvoir y exister pacifiquement, conformément aux normes du droit international; le Peuple palestinien doit également pouvoir y développer sereinement ses institutions démocratiques pour un avenir libre et prospère ».

Le pape évoquait la joie de Noël et de la Sainte-Famille, en ajoutant : « la vraie joie ne peut être isolée sans s’affaiblir ni s’éteindre. À vous tous donc, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, aux Peuples et aux Gouvernements que vous représentez dignement, à vos chères familles, à vos Collaborateurs, j’adresse mes vœux de joie chrétienne. Qu’elle soit la joie de la fraternité universelle apportée par le Christ, une joie riche des vraies valeurs et ouverte au partage généreux. Qu’elle vous accompagne et qu’elle grandisse chaque jour de l’année qui vient de commencer ».

« Nous nous sentons ainsi comme unis dans une mission commune, qui nous place toujours face à de nouveaux et formidables défis, disait le pape. Toutefois, nous les affrontons avec confiance, dans la volonté de nous soutenir mutuellement – chacun selon sa propre tâche –, tournés vers de grands buts communs ».

Il soulignait : « J’ai dit «notre mission commune». Et quelle est-elle sinon la paix? L’Église ne fait rien d’autre que de répandre le message du Christ, venu – comme l’écrit l’Apôtre Paul dans la Lettre aux Éphésiens – pour annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient proches (cf. 2, 17). Et vous, éminents représentants diplomatiques de vos peuples, en raison de votre statut (cf. Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, 18 avril 1961, art. 3, 1, e), vous avez entre autres la noble tâche suivante: promouvoir des relations internationales amicales. C’est bien d’elles en réalité que la paix se nourrit ».

Benoît XVI citait son Message pour la journée mondiale de la Paix, le 1er janvier dernier en disant : « La paix – nous le constatons douloureusement – reste en de nombreuses parties du monde entravée, blessée ou menacée. Quel est le chemin vers la paix? Dans le message que j’ai adressé pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix de cette année, j’ai estimé pouvoir affirmer: «Là où l’homme se laisse éclairer par la splendeur de la vérité, il entreprend presque naturellement le chemin de la paix» (n. 3). Dans la vérité, la paix ».

Le pape se réjouissait de constater, dans le monde actuel ,« un effort courageux et tenace en faveur de la paix de la part de beaucoup d’hommes et de nombreuses institutions ».

Développant sa première considération – « l’engagement pour la vérité est l’âme de la justice », le pape faisait observer : « Celui qui est engagé pour la vérité ne peut pas ne pas refuser la loi du plus fort, qui vit de mensonge et qui, au niveau national et international, a tant de fois émaillé de tragédies l’histoire des hommes ».

Ce thème de la vérité est en effet cher au pape qui a pour devise, depuis son épiscopat : « Coopérateurs de la vérité ».

« Le mensonge, soulignait le pape, se revêt souvent d’une apparente vérité, mais en réalité il est toujours sélectif et tendancieux, orienté de manière égoïste vers une instrumentalisation de l’homme et, en définitive, vers sa soumission. Des systèmes politiques du passé, mais non seulement du passé, en sont une preuve amère ».

Benoît XVI expliquait encore à ce propos : « À l’opposé se situent la vérité et la véracité, qui portent à la rencontre d’autrui, à sa reconnaissance et à l’entente: par la splendeur qui lui est propre – la splendor veritatis –, la vérité ne peut pas ne pas se répandre; et l’amour du vrai est, par son dynamisme intrinsèque, tout tourné vers une compréhension impartiale et équitable, et vers le partage, en dépit de toutes sortes de difficultés ».

« Même dans les relations internationales, la recherche de la vérité réussit à faire apparaître les diversités jusque dans leurs plus subtiles nuances, et les exigences qui s’ensuivent, et pour cela même aussi les limites à respecter et à ne pas dépasser, pour la protection de tous les intérêts légitimes des parties », ajoutait le pape.

« Cette même recherche de la vérité vous porte également à affirmer avec force ce que tous ont en commun, qui appartient à la nature même des personnes, de tout peuple et de toute culture, et qui doit être pareillement respecté », faisait observer le pape.

Il affirmait cette espérance que « quand ces aspects, distincts et complémentaires – la diversité et l’égalité –, sont connus et reconnus, alors les problèmes peuvent se résoudre et les dissensions s’apaiser selon la justice; des ententes profondes et durables sont possibles ».

« Tandis que, lorsque l’un de ces aspects est méconnu ou que l’on n’en tient pas compte, c’est alors que se font jour l’incompréhension, le conflit, la tentation de la violence et des abus de pouvoir », déclarait le pape.

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ZENIT Staff

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