Relancer la vie monastique au IIIe millénaire

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Assemblée de la Congrégation pour la Vie consacrée

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ROME, Jeudi 29 septembre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI invite les consacrés du monde à relire avec lui les orientations données par le concile dans le décret « Perfectae caritatis », et avant tout la « norme ultime », la « norme suprême » qui est de « suivre le Christ ». Le pape invite en particulier à « relancer la vie monastique » au IIIe millénaire.

Le pape a en effet adressé un message à Mgr Franc Rodé, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, à l’occasion de l’assemblée plénière de ce dicastère, et du 40e anniversaire du décret conciliaire. Ce message, publié aujourd’hui en italien par la salle de presse du Saint-Siège est en date du 27 septembre, en la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul.

Le pape exprime aux membres de cette congrégation romaine à la fois sa « gratitude » et sa « joie » : « gratitude parce qu’avec moi vous partagez l’attention pour les personnes consacrées et leur service ; la joie parce qu’à travers vous je sais que je m’adresse au monde des femmes et des hommes consacrés qui suivent le Christ sur le chemin des conseils évangéliques et du respectif charisme particulier suggéré par l’Esprit ».

Benoît XVI rappelle en effet que « l’histoire de l’Eglise est marquée par les interventions de l’Esprit Saint, qui ne l’a pas seulement enrichie des dons de sagesse, de prophétie, de sainteté, mais l’a dotée de formes toujours nouvelles de vie évangélique à travers l’œuvre de fondateurs et de fondatrices qui ont transmis leur charisme à une famille de fils et de filles spirituelles. Grâce à cela, aujourd’hui, dans les monastères et dans les centres de spiritualité, moines, religieux et personnes consacrées offrent aux fidèles des oasis de contemplation et des écoles de prière, d’éducation à la foi, et d’accompagnement spirituel. Mais surtout, ils continuent la grande œuvre d’évangélisation et de témoignage sur tous les continents, jusqu’aux avant-postes de la foi, avec générosité et souvent avec le sacrifice de leur vie jusqu’au martyre ».

Et de préciser : « Beaucoup d’entre eux se consacrent entièrement à la catéchèse, à l’éducation, à l’enseignement, à la promotion de la culture, au ministère de la communication. Ils sont aux côtés des jeunes et de leurs familles, des pauvres, des personnes âgées, des malades, des personnes seules. Il n’y a pas de milieu humain et ecclésial où ils ne soient présents, souvent de façon silencieuse, mais toujours de façon concrète et créative, comme une continuation de la présence de Jésus qui passait en faisant du bien à tous (cf. Ac 10, 38) ».

« L’Eglise, insiste le pape, est reconnaissante pour le témoignage de fidélité et de sainteté donnée par tant de membres des Instituts de vie consacrée, pour la prière de louange et d’intercession incessante qui s’élève de leurs communautés, pour leur vie dépensée au service du peuple de Dieu ».

Surtout, le pape mentionne le 40e anniversaire du décret conciliaire sur le renouveau de la vie religieuse, « Perfectae caritatis », et en propose une relecture en trois points.

« Je souhaite, dit-il, que les indications fondamentales offertes alors par les Pères conciliaires pour la marche de la vie consacrée continuent à être aujourd’hui aussi une source d’inspiration pour ceux qui engagent leur existence au service du Royaume de Dieu. Je me réfère avant tout à celle que le décret Perfectae caritatis qualifie de « la norme ultime de la vie religieuse », la « norme suprême de la vie religieuse », c’est-à-dire la « suite du Christ ». Il ne peut y avoir de reprise authentique de la vie religieuse sinon en cherchant à mener une existence pleinement évangélique, sans rien placer avant l’unique Amour, mais en trouvant dans le Christ et dans sa Parole l’essence la plus profonde de tout charisme du fondateur ou de la fondatrice ».

Benoît XVI continue sa lecture du concile en disant : « Une autre indication de fond que le concile a donnée est celle du don de soi à ses frères, généreux et créatif, sans jamais céder à la tentation du repliement sur soi, sans jamais s’attarder sur le « déjà fait », sans jamais tomber dans le pessimisme ou la lassitude. Le feu de l’amour que le Saint-Esprit infuse dans les cœurs pousse à s’interroger constamment sur les besoins de l’humanité, et sur la façon d’y répondre, en sachant bien que seul qui reconnaît et vit la primauté de Dieu peut réellement répondre aux véritables besoins de l’homme, image de Dieu ».

Parmi les consignes des pères du Concile, le pape relevait aussi « l’engagement que la personne consacrée doit mettre à cultiver une vie de communion sincère (cf. n. 15), non seulement à l’intérieur des fraternités singulières, mais avec toute l’Eglise, parce que les charismes doivent être gardés, approfondis, et développés constamment, « en harmonie avec le Corps du Christ en perpétuelle croissance » (Mutuae relationes, n. 11) ».

L’amour de l’Eglise tout entière
Le pape ne pouvait pas ne pas mentionner les « difficultés dans la vie consacrée d’aujourd’hui comme dans les autres secteurs de la vie de l’Eglise », mais il choisissait plutôt que de les « énumérer », de « confirmer à tous les consacrés et les consacrées la proximité, la sollicitude, l’amour de l’Eglise tout entière ».

« Au début du IIIe millénaire, constatait Benoît XVI, la vie consacrée a devant elle des défis formidables, qu’elle ne peut affronter qu’en communion avec tout le Peuple de Dieu, et avec ses pasteurs et avec le peuple des fidèles. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’attention de la congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, au cours de cette plénière qui affronte trois thématiques bien précises ».

A côté de la vie monastique, le pape mentionnait tout d’abord l’exercice de l’autorité et faisait observer : « Il s’agit d’un service nécessaire et précieux, pour assurer une vie authentiquement fraternelle, à la recherche de la volonté de Dieu. En réalité c’est le Seigneur ressuscité lui-même, nouvellement présent au milieu de frères et sœurs réunis en son nom (cf. Perfectae caritatis, 15), qui indique le chemin à parcourir ».

« Ce n’est que si le supérieur lui-même vit dans l’obéissance au Christ et en sincère observance de la règle, que les membres de la communauté peuvent clairement voir que leur obéissance au supérieur non seulement n’est pas contraire à la liberté des enfants de Dieu, mais fait mûrir dans la conformité au Christ obéissant au Père », souligne le pape.

Pour ce qui est ensuite des « critères de discernement et d’approbation de nouvelles formes de vie consacrée », le pape cite la constitution conciliaire Lumen Gentium (n. 12) en recommandant aux membres de la congrégation de ne « pas oublier que votre travail précieux et délicat doit se faire dans un contexte de gratitude à Dieu qui, aujourd’hui aussi, continue d’enrichir son Eglise de charismes toujours nouveaux, avec la créativité et la générosité de son Esprit ».

« Le troisième thème que vous affrontez concerne la vie monastique, souligne le pape, que l’on sait bon connaisseur de la vie monastique ne particulier bénédictine. En partant de situations contingentes, qui demandent cependant des interventions sages et incisifs, votre regard entend embrasser le vaste horizon de cette réalité qui a eu et conserve une telle signification dans l’histoire de l’Eglise. Vous cherchez les voies opportunes pour relancer dans ce nouveau millénaire l’expérience monastique dont l’Eglise a aussi besoin aujourd’hui, parce qu’elle reconnaît en elle le témoignage él
oquent de la primauté de Dieu, constamment loué, adoré et servi, aimé de tout l’esprit, de toute l’âme et de tout le cœur (cf. Mt 22,37) ».

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ZENIT Staff

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