Benoît XVI, « le pape du dialogue franc au-delà des divisions de l’Eglise »

Explications du cardinal Cottier

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ROME, Mercredi 28 septembre 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI se révèle être « le pape du dialogue franc au-delà des divisions » internes et externes de l’Eglise, fait observer le cardinal Georges Marie Cottier, op, théologien de la Maison pontificale, au micro de Radio Vatican.

Le cardinal Cottier souligne qu’il existe « un lien spécial entre l’Eglise et le Peuple d’Israël, le Peuple de la Première alliance ».

Il ajoute que « la rencontre entre le christianisme et l’islam est l’un des faits majeurs de notre époque ».

En effet, des rencontres privées du pape, à Castel Gandolfo, ces dernières semaines, en particulier avec Mgr Bernard Fellay, de la Fraternité Saint-Pie X, le 30 août, ou avec le théologien suisse Hans Küng, samedi dernier, 24 septembre, manifeste sa volonté de s’engager directement dans ce dialogue.

Le pape a également reçu, le 27 août, la journaliste italienne Oriana Fallaci, 75 ans, qui s’est montrée très critique face à l’attitude de dialogue de l’Eglise catholique avec le monde musulman. Un monde que le pape a rencontré à Cologne après la visite considérée comme « historique » à la synagogue de Cologne, le 19 août dernier, et la visite des deux grands rabbins d’Israël, le 15 septembre.

Le cardinal Cottier analyse ces signes en déclarant: « Je pense que le pape ne ferme pas sa porte. C’est un homme de dialogue et lorsque le dialogue est sollicité, il répond affirmativement. Hans Küng et Mgr Fellay sont des personnalités en position de crise et l’on voit que, acceptant le dialogue, le Saint-Père veut faire tout ce qui est possible pour les ré-intégrer dans l’unité. La journaliste Fallaci est une autre question. Elle a eu des critiques dures vis à vis de l’Eglise catholique pour sa position face à l’islam, mais c’est toujours bien de dialoguer. Si nous dialoguons, cela veut dire que nous pensons qu’entre les deux parties, il peut y avoir des progrès, effacer les malentendus, mais c’est aussi obliger l’autre à réfléchir. L’Eglise catholique, justement en tant que telle, est universelle, et elle pense qu’en tout homme, à quelque culture qu’il appartienne, il y a des germes de bien et parmi eux il y a toujours l’aspiration à la justice et à la paix ».

A propos du dialogue entre la foi et les sciences naturelles, et la « question de Dieu », évoqués lors du dialogue avec Hans Küng (cf. ZF050927), le cardinal Cottier déclare: « Ma pensée est que nous sommes dans la ligne de Jean-Paul II. Nous pensons à deux choses. Avant tout, à un document très important comme Fides et Ratio. Dans cette encyclique, la problématique sur le respect de la raison, qui vient discuter et dialoguer avec la foi, est posée avec une très forte insistance. Il y a ensuite un autre aspect: l’intérêt que Jean-Paul II a eu pour l’Académie pontificale des sciences, naturelles et sociales. N’oublions pas qu’alors le cardinal Ratzinger était membre de cette académie. Tout cela fait que le problème science-raison, se présente à chaque chrétien sur les ponts de rencontre entre la foi et la raison: aujourd’hui, spécialement, la raison scientifique ».

A propos du dialogue entre avec les communautés musulmane et juive, le cardinal Cottier précise: « Il existe un lien spécial entre l’Eglise et le Peuple d’Israël, le Peuple de la Première alliance. Le pape l’a fait voir lorsqu’il a accepté la proposition des grands rabbins d’Israël, mais aussi lorsqu’il est allé à la synagogue de Cologne. L’islam aussi est une grande religion, et la rencontre entre le christianisme et l’islam est l’un des faits majeurs de notre époque, et là aussi nous devons rechercher le dialogue. Le problème est que l’islam même vit une très grande crise causée par des fauteurs du fondamentalisme, avec lequel certainement tous les musulmans en sont pas d’accord. Je dirais que nous devons aider les musulmans à retrouver, pour ainsi dire, les grandes intuitions de la morale qui se trouvent aussi dans le Coran ».

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ZENIT Staff

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