Voici notre traduction (de travail, d’après l’italien).
« Le jour de Pâques, 27 mars, disent les AAS, le pape s’est tenu pendant 13 minutes à la fenêtre ouverte place Saint-Pierre, devant la foule des fidèles qui attendaient le message pascal, lu d’une voix émue par le cardinal Sodano sur le parvis de la basilique. Le pape a tenté de lire les paroles de la bénédiction apostolique, sans succès, et en silence, de la main droite, il a béni la Ville et le Monde.
« Le 30 mars, on communiquait qu’on avait entrepris l’alimentation par la mise en place d’une sonde gastrique permanente. Le même jour, mercredi, le Saint-Père se présentait à la fenêtre de son bureau et sans parler, il bénissait la foule qui, stupéfaite et souffrante, l’attendait place Saint-Pierre. Ce fut la dernière “station” publique de son douloureux Chemin de Croix.
« Jeudi 31 mars, un peu avant 11 heures, le Saint-Père qui s’était rendu à la chapelle pour la célébration de la sainte messe a été secoué d’un frisson suivi par une forte montée de la température à 39,6°. Il s’ensuivit un choc septique très grave, avec malaise cardio-circulatoire, dû à une infection des voies urinaires. Les mesures thérapeutiques et d’assistance respiratoire appropriées furent prises immédiatement. On a respecté explicitement la volonté du Saint-Père de rester dans sa chambre, où une assistance complète et efficace lui était d’ailleurs assurée. En fin d’après-midi, la sainte messe a été célébrée au pied du lit du pape. Celui-ci a concélébré les yeux mi-clos, mais au moment de la consécration, il a soulevé faiblement le bras droit à deux reprises, sur le pain et le vin. Il a également fait le geste de se battre la poitrine au cours de la récitation de l’Agnus Dei. Le cardinal de Lviv des Latins (le cardinal Marian Jaworski, ndlr) lui a administré l’onction des malades. A 19 h 17, le pape a reçu la sainte communion. Le Saint-Père a ensuite demandé à célébrer “l’heure eucharistique” de méditation et de prière.
« Vendredi 1er avril, à 6 heures du matin, le pape, conscient et serein, a concélébré la sainte messe. Vers 7 heures 15, il a écouté la lecture des 14 stations du Chemin de Croix, et il a fait le signe de la croix à chaque station. Il a ensuite désiré écouter la lecteur de l’heure de tierce, de l’office divin, et de passages de la Sainte-Ecriture. La situation était d’une gravité notable, caractérisée par la compromission alarmante des paramètres biologiques et vitaux. Le cadre clinique s’aggravait avec une insuffisance cardio-circulatoire, respiratoire et rénale. Le patient, avec une participation visible, s’associait à la prière continuelle de ceux qui l’assistaient.
« A 7 heures 30, le samedi 2 avril, était célébrée la sainte messe en présence du Saint-Père, qui commençait à présenter un début de compromission de la conscience. En fin de matinée, il a reçu pour la dernière fois le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, et ensuite a commencé une brusque hausse de température. Vers 15 heures 30, avec une voix très faible, et une parole hachée, en langue polonaise, le Saint-Père demandait: “laissez moi partir à la maison du Père”. Un peu avant 19 heures, il est tombé dans le coma. Le moniteur indiquait l’épuisement progressif des fonctions vitales. Selon la tradition polonaise, un petit cierge allumé éclairait la pénombre de la chambre, où le pape était en train de s’éteindre. A 20 heures a commencé la célébration de la saine messe de la fête de la Miséricorde divine, au pied du lit du pape mourant. Le rite était présidé par Son Excellence Mgr Stanislas Dziwisz (secrétaire de Jean-Paul II, et aujourd’hui archevêque de Cracovie, ndlr), avec la participation du cardinal Marian Jaworski, de Son Excellence Mgr Stanislas Rylko (président du Conseil pontifical pour les Laïcs, ndlr) et de Mgr Mieczyslaw Mokrzycki (autre secrétaire de Jean-Paul II, ndlr). Les chants religieux polonais accompagnaient la célébration et se fondaient à ceux des jeunes et de la multitude des fidèles, en prière place Saint-Pierre.
« A 21 heures 37, Jean-Paul II s’endormait dans le Seigneur ».