ROME, Dimanche 18 septembre 2005 (ZENIT.org) – « Les pauvres ne peuvent pas attendre ! » : le cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, a lancé cet appel à New York, le 16 septembre, au sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements aux Nations Unies. Il demande aussi dans le domaine de la santé la levée d’ambiguïtés dans les termes.
« Une phrase prononcée par le regretté Pape Jean-Paul II, au cours de son voyage apostolique au Chili en 1987, demeure d’actualité : « Los pobres no pueden esperar ». Les pauvres ne peuvent pas attendre ! », affirmait le cardinal secrétaire d’Etat.
Pour ce qui est de l’engagement en faveur du développement, le cardinal Sodano déclarait : « Il faut reconnaître que, ces dernières années, des gestes prometteurs ont été accomplis par les gouvernements. À cet égard, par exemple, la proposition de nouveaux mécanismes pour le financement du développement (l’US Millenium Challenge Account, l’International Financial Facility, les Nouveaux mécanismes de taxation internationale, récemment proposés par le Gouvernement français et par d’autres États, etc.) et, en particulier, les dernières décisions prises par le G-8 à Gleneagles, sont très appréciées par le Saint-Siège ».
En même temps, le cardinal Sodano appelait à « une mobilisation économique et financière solidaire ». Il demandait ne particulier « la solution du problème de la dette des pays les plus pauvres et aussi des pays qui ont un revenu moyen mais connaissent de graves difficultés d’endettement extérieur ».
IL ajoutait : « Elle doit être accompagnée de la relance de l’aide publique au développement (ODA, Official Development Assistance), avec également une généreuse ouverture des marchés vers les pays pauvres ».
En même temps, il rappelait les exigences demandées aux responsables des pays en développement, en particulier « un sens renouvelé de leurs responsabilités de la part des gouvernements des pays en voie de développement, qui ont le devoir de combattre la corruption, de garantir la légalité (rule of law), et, surtout, de redoubler d’efforts dans les domaines sociaux du développement, qu’il s’agisse de l’éducation, de la sécurité de l’emploi et de l’assistance sanitaire de base pour tous ».
Chapitre santé, le cardinal Sodano demandait la levée d’ambiguïtés : « À l’humanité exposée aux pandémies actuelles et à d’autres qui menacent de se développer, aux masses d’êtres humains qui n’ont pas accès aux soins de santé de base, à l’aspirine et à l’eau potable, nous ne pouvons pas offrir une vision ambiguë, réductrice ou pire encore idéologique de la santé. Par exemple, ne vaudrait-il pas mieux parler clairement de la « santé des femmes et des enfants », que d’utiliser le terme de « santé de la reproduction » ? Peut-être voudrait-on reparler d’un droit à l’avortement ? »
On se souvient que dans ce domaine, le Conseil pontifical pour la Famille a publié un « Lexique », en date du 8 décembre 2002, destiné justement à lever des ambiguïtés : il a été publié en France aux éditions Pierre Téqui en juin dernier : le « Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques » (cf. ZF050601).
Enfin, pour ce qui est du rôle du Saint-Siège, le cardinal secrétaire d’Etat faisait remarquer : « Le Saint-Siège a une mission avant tout spirituelle, mais c’est précisément de là que lui vient le devoir d’être présent dans la vie des Nations et l’engagement d’apporter la justice et la solidarité entre les hommes. Dans cette conviction, le Saint-Siège renouvelle son appui total aux objectifs de ce Sommet et il fera ce qui est en son pouvoir pour qu’il porte rapidement les fruits espérés et que puisse surgir bientôt une ère de paix et de justice sociale. »