ROME, Mardi 24 mai 2005 (ZENIT.org) – Face à la crise que traversent les vocations religieuses « nous devons nous rallongés sereinement sur le divan de l’Evangile et éclairer nos zones d’ombres pour nous passionner à nouveau avec le Seigneur Jésus », affirme le père Alejandro Fernández Barrajón.
Dans des déclarations à Zenit, le supérieur provincial de l’Ordre de la Merci (Orden de la Merced), Province de Castille, affirme : « Notre meilleure thérapie est de boire l’eau vive de Jésus Christ ».
« L’Annuaire statistique de l’Eglise 2003 » constate que les prêtres religieux étaient 158.000 en 1978. En 2003 ils n’étaient plus que 137.000.
En 1978 il y avait 75.000 religieux non prêtres dans le monde, en 2003 il y en avait 54.000.
En 1978 les religieuses étaient un peu moins d’un million, en 2003 elles étaient 770.000.
En dépit des statistiques, le père Fernández Barrajón affirme : « Nous avons plus que jamais besoin de la vie religieuse ». « La vie religieuse a besoin d’une critique affectueuse, provenant de l’intérieur », estime-t-il.
Dans un ouvrage publié aux Editions Paulinas « Mecha y candil. Una mirada a la Vida religiosa » (La mèche et la bougie. Regard sur la vie religieuse), il explique l’urgence de retrouver l’émerveillement de la vie consacrée « même si nous devons abandonner nos garde-manger bourrés de sécurités ».
Le père Fernández Barrajón, licencié en théologie et en psychologie, a été douze ans formateur de séminaristes de l’Ordre de la Merci et professeur au séminaire diocésain de Valladolid.
« La passion et l’estime de soi sont des sœurs jumelles. Si l’estime de nous-mêmes diminue, notre passion baisse aussi », a-t-il déclaré.
« Tous les jours je me retrouve face à face avec la sainteté à travers de nombreux frères et sœurs consacrés qui sont d’authentiques mèches qui se consument en éclairant les plus défavorisés », constate-t-il.
« L’œuvre sociale que les consacrés réalisent chaque jour est sans aucun doute l’une des pages les plus glorieuses de l’Eglise », ajoute-t-il.
« Combien de nos frères et sœurs consacrés, certains âgés et disposés à ne jamais prendre la retraite, restent sur la brèche charismatique, en aimant sans condition ceux que personne n’aiment ! » s’exclame-t-il.
« Il est vrai qu’il y a une vie religieuse installée et désenchantée, plus cendre que mèche, mais le temps finira par leur faire payer l’impôt de la caducité », poursuit-il.
« Il existe de nombreuses formes caduques dans la vie consacrée d’aujourd’hui, comme des feuilles sèches ; mais la modernité, comme un vent impétueux, se charge heureusement de nous en débarrasser. Un hiver terrible va peut-être s’abattre sur nous mais ce sera le seul moyen de pouvoir aspirer à un printemps mérité. Dieu aime la vie religieuse et continuera à en prendre soin comme de la prunelle de ses yeux », conclut-il.