Dieu est « l’arbitre suprême du cours de l'histoire », et le croyant n’a pas peur

Catéchèse de Jean-Paul II

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ROME, Mercredi 11 mai 2005 (ZENIT.org) – Dieu est « l’arbitre suprême du cours de l’histoire », et le croyant n’a pas peur, a déclaré Benoît XVI lors de l’audience du mercredi (cf. « Documents » pour le texte intégral).

Le pape est arrivé à 10 h 30 sur le parvis de la basilique Saint-Pierre en voiture découverte. Le fauteuil pontifical abrité du soleil sous l’auvent des audiences. Quelque 20 000 visiteurs l’acclamaient en agitant foulards, drapeaux et calicots.

Le pape a donné en italien la catéchèse sur les thèmes préparés pour la catéchèse de Jean-Paul II: le cantique du ch. 15 de l’apocalypse, chanté aux vêpres le vendredi de la première et de la deuxième semaine liturgique. Comme à l’accoutumée, le cantique a été chanté par des solistes accompagnés à l’orgue avant le commentaire de Benoît XVI.

« Le Cantique que nous venons de reprendre en l’élevant comme un hymne de louange au « Seigneur Dieu tout-puissant » (Ap 15, 3) possède un caractère bref et solennel, incisif et grandiose, soulignait le pape. Il s’agit de l’un des nombreux textes de prière placés dans l’Apocalypse, livre de jugement, de salut et surtout d’espérance ».

Et d’insister : « En effet, l’histoire ne se trouve pas entre les mains de puissances obscures, du hasard ou des seuls choix humains. Sur le déchaînement des énergies malfaisantes, sur l’irruption véhémente de Satan, sur l’apparition de tant de fléaux et de maux s’élève le Seigneur, arbitre suprême du cours de l’histoire. Il la conduit avec sagesse vers l’aube des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, chantés dans la partie finale du livre sous l’image de la nouvelle Jérusalem (cf. Ap 21, 22) ».

« Ceux qui entonnent le Cantique sur lequel nous méditerons à présent sont les justes de l’histoire, les vainqueurs de la Bête satanique, ceux qui à travers la défaite apparente du martyre sont en réalité les artisans du monde nouveau, dont Dieu est l’artisan suprême (…). On souhaite donc réaffirmer que Dieu n’est pas indifférent aux événements humains, mais qu’il pénètre dans ceux-ci en réalisant ses « voies », c’est-à-dire ses projets et ses « œuvres » efficaces », ajoutait le pape.

Benoît XVI expliquait la notion de « signe » et de « signe des temps » en ces termes : « Selon notre hymne, cette intervention divine a un objectif bien précis: être un signe qui invite tous les peuples de la terre à la conversion ». « C’est un signe qui nous invite tous à la conversion », a-t-il ajouté spontanément en levant les yeux de son texte.

« Les nations doivent apprendre à « lire » dans l’histoire un message de Dieu, reprenait le pape. L’aventure de l’humanité n’est pas confuse et sans signification, elle n’est pas non plus destinée sans recours aux prévarications des violents et des pervers. Il existe la possibilité de reconnaître l’action divine cachée dans l’histoire. Le Concile œcuménique Vatican II, dans la Constitution pastorale Gaudium et spes, invite lui aussi le croyant à scruter, à la lumière de l’Evangile, les signes des temps pour trouver en eux la manifestation de l’action même de Dieu (cf. nn. 4 et 11). Cette attitude de foi conduit l’homme à reconnaître la puissance de Dieu en œuvre dans l’histoire, et à s’ouvrir ainsi à la crainte du nom du Seigneur. Dans le langage biblique, en effet, cette « crainte » ne coïncide pas avec la peur, mais elle est la reconnaissance du mystère de la transcendance divine. Celle-ci se trouve donc à la base de la foi et se mélange à l’amour: « Le Seigneur ton Dieu te demande de le craindre et de l’aimer de tout ton cœur et de toute ton âme » (cf. Dt 10, 12) ».

Benoît XVI insistait sur cette notion biblique de « crainte de Dieu » en disant : « C’est dans cette optique que, dans notre bref hymne tiré de l’Apocalypse, s’unissent la crainte et la glorification de Dieu: « Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? » (15, 4). Grâce à la crainte du Seigneur on n’a pas peur du mal qui règne dans l’histoire ».

Citant Jean XXIII, Benoît XVI improvisait: « Celui qui croit ne tremble pas, parce que celui qui croit ne doit pas avoir peur du monde et de l’avenir ».

« L’hymne se termine par la prévision d’une procession universelle de peuples qui se présentent devant le Seigneur de l’histoire, révélé à travers ses « jugements justes » (cf. 15, 4). Ils se prosterneront en adoration. Et l’unique Seigneur semble leur répéter les paroles prononcées le dernier soir de sa vie terrestre: « Ayez confiance; j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16, 33) », ajoutait le pape.

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ZENIT Staff

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