ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – La première salutation du pape Benoît XVI depuis la fenêtre de son bureau, avant la prière mariale du « Regina Coeli », dimanche, à midi, a été pour les chrétiens orthodoxes d’orient qui célébraient Pâques. Il réaffirme, pour la troisième fois depuis son élection, la décision de marcher vers « la pleine communion ».
Le pape disait vouloir saluer avec « une affection particulière » les Eglises orthodoxes et les catholiques orientaux qui « justement ce dimanche fêtent la Résurrection du Christ ».
« A ces frères qui nous sont chers, continuait Benoît XVI en citant la salutation de Pâques en grec, j’adresse la traditionnelle et joyeuse annonce : Christo anesti ! Oui, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ».
L’allocution était à nouveau interrompue par les applaudissements de la foule qui semblait joindre ses vœux à ceux du pape.
Le pape insistait sur l’engagement à l’unité en disant : « Je souhaite que cette célébration de Pâques soit pour eux une prière de foi et de louange chorale pour Celui qui est notre commun Seigneur, et qui nous appelle à marcher avec décision sur le chemin vers la pleine communion ». Les chrétiens rassemblés sur la place disaient leur enthousiasme par des applaudissements et des ovations.
Pour des gestes concrets
Dès sa première messe, au lendemain de son élection, en la chapelle Sixtine, mercredi 20 avril, le pape avait souligné que l’unité des chrétiens constituait un « devoir pressant ». Il disait se laisser « interpeller personnellement par cette question » et sa volonté de s’inscrire dans le « sillage » de ses prédécesseurs. Surtout, il appelait à des « gestes concrets ».
« C’est (…) en toute conscience, au début de son ministère dans l’Eglise de Rome que Pierre a baignée de son sang, que l’actuel successeur prend comme premier engagement celui de travailler sans épargner ses forces, à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ », a-t-il affirmé.
Il insistait : « Telle est son ambition, tel est son devoir pressant. Il est conscient que pour cela les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. L’on a besoin de gestes concrets qui pénètrent les âmes et secouent les consciences, incitant chacun à cette conversion intérieure qui est la condition nécessaire à tout progrès sur le chemin de l’œcuménisme ».
« L’actuel successeur de Pierre se laisse interpeller personnellement par cette question, insistait le pape, et est disposé à faire ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la cause fondamentale de l’œcuménisme. Dans le sillage de ses prédécesseurs, il est pleinement déterminé à exploiter toute initiative pouvant apparaître opportune pour promouvoir les contacts et l’entente avec les représentants des différentes Eglises et Communautés ecclésiales », insistait Benoît XVI.
Et au lendemain de l’inauguration de son pontificat, lundi 25 avril (cf. ZF050425), le pape a tenu à recevoir les représentants des autres confessions chrétiennes présentes à la célébration (cf. ZF050424), ou aux funérailles de Jean-Paul II, le 8 avril.
« Le chemin de la pleine communion voulue par Jésus pour ses disciples » implique « une docilité concrète afin que l’Esprit donne aux Eglises courage, douceur, fermeté, et espérance pour conquérir ce but », affirmait le pape.
Cela suppose aussi, ajoutait le pape, une prière continuelle pour obtenir du Bon Pasteur le don de l’unité de son peuple: « En vous saluant, disait-il, je voudrais rendre grâce au seigneur qui nous a bénis par sa miséricorde et qui a infusé en nous une disposition sincère à faire nôtre sa prière: Ut unum sint (« Que tous soient un »). Il nous a rendus toujours plus conscients de l’importance de marcher ensemble vers la pleine communion ».
« Avec une amitié fraternelle, continuait le pape, nous pouvons échanger les dons reçus de l’Esprit et nous nous sentons poussés à nous encourager mutuellement pour énoncer le Christ et son message au monde, qui apparaît souvent aujourd’hui troublé et inquiet, inconscient et indifférent ».
Passion commune pour l’unité<br> Beaucoup a déjà été fait sous le pontificat de Jean-paul II, a souligné Benoît XVI, en ajoutant que la participation au deuil de l’Eglise à l’occasion de la disparition de son pasteur a démontré « combien la passion commune pour l’unité est vraie et grande ».
En français, le 25 avril, le pape ajoutait ces réflexions: « Notre rencontre de ce jour est particulièrement significative. Elle permet avant tout au nouvel Évêque de Rome, Pasteur de l’Église catholique, de répéter à tous, avec simplicité: Duc in altum! Allons de l’avant dans l’espérance. Sur les traces de mes Prédécesseurs, en particulier Paul VI et Jean-Paul II, je ressens fortement le besoin d’affirmer de nouveau l’engagement irréversible, pris par le Concile Vatican II et poursuivi au cours des dernières années grâce aussi à l’action du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. Le chemin vers la pleine communion voulue par Jésus pour ses disciples comporte dans une docilité concrète à ce que l’Esprit dit aux Églises, courage, douceur, fermeté et espérance de parvenir au but. Il comporte par-dessus tout la prière insistante et d’un même cœur, pour obtenir du Bon Pasteur le don de l’unité pour son troupeau ».
Il ajoutait, toujours en français, ce 25 avril : « Comment ne pas reconnaître avec un esprit de gratitude envers Dieu que notre rencontre a aussi la signification d’un don déjà accordé ? En effet, le Christ, le Prince de la Paix, a agi au milieu de nous, il a répandu à pleines mains des sentiments d’amitié, il a atténué les discordes, il nous a enseigné à vivre avec une plus grande attitude de dialogue, en harmonie avec les engagements propres à ceux qui portent son nom. Votre présence, chers Frères dans le Christ, au-delà de ce qui nous divise et qui jette des ombres sur notre communion pleine et visible, est un signe de partage et de soutien pour l’Évêque de Rome, qui peut compter sur vous pour poursuivre le chemin dans l’espérance et pour croître vers Lui, qui est la Tête, le Christ ».