La retraite a commencé dimanche soir et s’achèvera par l’Eucharistie et l’adoration eucharistique, exceptionnellement, en la basilique Saint-Pierre, samedi matin.
La tradition de cette retraite annuelle au Vatican remonte au pape Pie XI (pape de 1922 à 1939) qui l’institua à l’occasion de son jubilé sacerdotal , par la publication de l’encyclique « Mens Nostra », le 20 décembre 1929. Elle a lieu aujourd’hui lors de la première semaine de carême, mais elle eut d’abord lieu la première semaine de l’Avent.
Mgr Corti a posé d’emblée la question lors de la première méditation de cette retraite, dimanche soir, en insistant sur le sens de l’année de l’Eucharistie (octobre 2004-octobre 2005).
Le vice-président de la conférence des évêques italiens considère que cette « année de synthèse » de ce pontificat est nécessaire pour aider les baptisés et en particulier les prêtres à contempler le sacrement de l’Eucharistie dans toute sa « splendeur » et avec une « conscience » totale.
Dans les passages de la méditation transmis par Radio Vatican, le prédicateur constate que le peuple chrétien en général a réservé un bon accueil à cette proposition du pape pour cette année, mais il reconnaît en même temps que la relation de certaines communautés chrétiennes avec ce sacrement n’est pas sans « ombres ».
Il citait l’abandon de la pratique de l’adoration eucharistique, des abus qui obscurcissent la doctrine catholique sur ce sacrement, ou des interprétations réductrices.
A la racine de son expérience pastorale, l’évêque a reconnu les « vides » existant dans certaines assemblées paroissiales, en particulier l’absence de jeunes ou d’adolescents.
Il citait par ailleurs le risque de « banaliser » la célébration eucharistique surtout à l’occasion des mariages et des funérailles, l’assistance à la célébration apparaissant comme une manifestation de « gentillesse ».
Enfin, Mgr Corti a fait remarquer une certaine séparation entre l’eucharistie et la vie quotidienne, y compris chez des fidèles à la foi solide.
Or, pour surmonter ces tentations, ces dangers, Mgr Corti a proposé d’approfondir la « théologie de l’Eucharistie », en particulier de la part des évêques et des prêtres, pour créer une nouvelle « sensibilité catéchuménale ».
Lors de la deuxième méditation, lundi matin, le prédicateur a insisté sur les raisons pour lesquelles le magistère du pontife romain insiste tellement sur la présentation de la figure du Christ aux fidèles.
Il s’agit tout d’abord, expliquait-il, d’une réponse à la « tâche missionnaire » dont Jésus a été le protagoniste et que l’Eglise catholique est appelée à vivre à sa suite.
Deuxièmement, il est nécessaire, expliquait l’évêque, de proposer la figure du Christ, en particulier en ce moment de changement où se répand le pluralisme religieux qui va mettre l’Eglise en relation avec les grandes traditions religieuses d’Asie.
Troisièmement, l’Eglise présente le Christ en réponse au relativisme religieux qui contamine les sociétés contemporaines, où l’on promeut une mentalité qui semble vouloir éliminer les religions qui « affirment une révélation ».
Le Christ, au contraire, faisait remarquer Mgr Corti, « unit l’humanité ». « L’Evangile, affirmait-il, est une semence qui humanise la vie de l’humanité ». Et « l’Eglise a la vocation d’être sacrement d’unité et de paix », une vocation qui s’enracine dans l’Eucharistie.