CITE DU VATICAN, dimanche 19 septembre 2004 (ZENIT.org) – "La présence en Égypte de la prestigieuse Université Al-Azhar, où j’ai eu l’occasion de me rendre et qui assure un rôle essentiel dans le monde musulman, est une chance pour que le dialogue interreligieux soit poursuivi et intensifié, particulièrement entre chrétiens et musulmans", déclare Jean-Paul II dans son allocution au nouvel ambassadeur de la République arabe d’Egypte près le Saint-Siège, Mme Nevine Simaika Halim.

Madame l’Ambassadeur,

1. Je suis heureux d’accueillir Votre Excellence pour la présentation des Lettres qui L’accréditent en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Arabe d’Égypte près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement de m’avoir transmis le message de vœux courtois que Son Excellence Monsieur Mohamed Hosni Moubarak, Président de la République, a tenu à m’adresser. Je vous saurais gré de bien vouloir lui exprimer en retour mes souhaits cordiaux pour sa personne et pour la prospérité du peuple égyptien.

2. Vous avez évoqué, Madame l’Ambassadeur, la nécessité d’édifier une culture de la paix, afin de permettre une réelle solidarité entre les hommes et de donner de vraies chances à un avenir de concorde entre les nations. Comme le Saint-Siège ne cesse de le rappeler en ces temps troublés, il ne pourra y avoir d’apaisement durable dans les relations internationales que si la volonté de dialogue prévaut sur la logique de l’affrontement. Que ce soit en Irak, où le retour à la paix civile semble si difficile à instaurer, en Terre Sainte, malheureusement défigurée par un conflit sans fin qui se nourrit des haines et des désirs de vengeance réciproques, ou dans d’autres pays meurtris par le terrorisme qui frappe si cruellement les innocents, partout la violence révèle son horreur et son incapacité à résoudre les conflits. Elle ne produit rien de bon, sinon la haine, la destruction et la mort. J’appelle une fois encore la Communauté internationale à ses responsabilités, pour favoriser le retour à la raison et à la négociation, seule issue possible aux conflits entre les hommes, car tous les peuples ont droit de vivre dans la sérénité et la paix.

Vous avez souligné, Madame l’Ambassadeur, la volonté de servir la paix qui caractérise les préoccupations du Saint-Siège. Je suis heureux d’évoquer à mon tour la culture de votre pays et sa tradition politique qui lui ont donné et lui donnent, à travers les vicissitudes de l’histoire, une place particulière dans les relations entre les nations, aux confins des continents africain et asiatique, pour travailler à la paix et à la réconciliation entre les hommes et les peuples.

3. Assurer la paix, le bien être et la sécurité des citoyens compte parmi les premières responsabilités de l’État. Cela implique qu’il assure l’égalité de tous devant la loi, comme vous l’avez évoqué vous-même, Excellence, à propos de la place des femmes dans la société égyptienne, et qu’il favorise le respect mutuel et la bonne entente entre les différentes composantes de la Nation. Je sais pouvoir compter sur la vigilance des Autorités égyptiennes pour assurer en particulier à tous les citoyens le principe de la liberté de culte et de religion, qui est une forme éminente de la liberté des personnes et qui fait donc partie des droits humains fondamentaux. J’en appelle à l’attention de tous les responsables de la société civile pour que ces droits des personnes soient effectivement respectés partout où vivent des communautés de chrétiens, sans qu’ils n’aient à craindre aucune forme de discrimination ou de violence. Les catholiques d’Égypte sont heureux, pour leur part, de participer activement au développement de leur pays, s’employant toujours à nouer des relations paisibles avec leurs compatriotes.

4. Pour mener à bien cette mission essentielle pour l’avenir de l’humanité qu’est la construction de la paix, les religions ont un rôle important à jouer. Elles ont toutes une parole sur l’homme, concernant ses devoirs vis-à-vis du Créateur, de lui-même et de ses semblables; elles diffusent un enseignement qui honore la vie comme un don sacré de Dieu que l’homme doit respecter et chérir. Comme je l’ai déjà souvent affirmé, les religions sont appelées à s’engager résolument, en raison même de cela, à dénoncer et à refuser tout recours à la violence comme contraire à leur propre finalité, qui est précisément de réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu. Souvent investies dans des tâches spécifiquement éducatives auprès des enfants et des jeunes, les religions ont à cet égard une responsabilité importante à assumer dans les contenus de leur enseignement, afin que soit combattue et rejetée toute approche sectaire et que soit, au contraire, développé et favorisé tout ce qui permet une découverte plus approfondie et le respect d’autrui. Vous pouvez être assurée que l’Église catholique veille, en ce qui la concerne, à accomplir cette mission avec détermination.

La présence en Égypte de la prestigieuse Université Al-Azhar, où j’ai eu l’occasion de me rendre et qui assure un rôle essentiel dans le monde musulman, est une chance pour que le dialogue interreligieux soit poursuivi et intensifié, particulièrement entre chrétiens et musulmans. Il importe de développer une meilleure connaissance réciproque des traditions et des mentalités des deux religions, de leur rôle dans l’histoire comme de leurs responsabilités dans le monde contemporain, à travers des rencontres entre les responsables religieux, mais il convient également de susciter le respect et le désir de connaissance mutuelle au niveau des personnes et des communautés de croyants, dans les villes et les villages. Alors chrétiens et musulmans pourront, en s’estimant mutuellement, mieux travailler ensemble à servir la cause de la paix et d’un avenir meilleur pour l’humanité.

5. Votre présence ici, Excellence, me permet de saluer chaleureusement, par votre intermédiaire, les pasteurs et les fidèles des différents rites qui composent la communauté catholique d’Égypte. Je souhaite que les fidèles aient toujours à cœur de développer entre eux des relations fraternelles et constructives, mettant en commun leurs richesses spécifiques et rendant ainsi hommage à l’unité catholique. Qu’ils veillent tout particulièrement à la qualité du témoignage évangélique qu’ils donnent à la population tout entière dans les écoles dont ils ont la charge et dans les œuvres de charité qu’ils mettent au service du pays ! Je les invite à poursuivre également le dialogue avec leurs frères chrétiens, en particulier de l’Église copte orthodoxe et de l’Église grecque orthodoxe, actuellement éprouvée par la mort tragique de son pasteur, Sa Béatitude Petros VII, Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique. Qu’ils aient le souci de collaborer, chaque fois que c’est possible, à des activités communes au service de l’homme!

6. Au moment où vous inaugurez votre noble mission de représentation auprès du Saint-Siège, je vous offre mes vœux les meilleurs pour son heureux accomplissement. Soyez certaine, Madame l’Ambassadeur, que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs accueil et compréhension.

Sur Votre Excellence, sur sa famille, ainsi que sur tout le peuple égyptien et sur ses dirigeants, j’invoque de grand cœur l’abondance des Bénédictions du Tout-Puissant.

[Texte original: Français]

"La proximité profonde de toute l’Église catholique en France avec les otages"

CITE DU VATICAN, Vendredi 17 septembre 2004 (ZENIT.org) – Au moment où la mobilisation rebondit pour la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, journalistes, otages français en Irak, nous rappelons cette déclaration du président de la conférence des évêques catholiques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, publié le 30 août dernier et disponible sur le site de la conférence des évêques de France (http://www.cef.fr).