Le président Musharaff devrait se rendre en visite au Vatican jeudi 30 septembre. Le Pakistan a une population de 155 millions d’habitants ; 97% sont musulmans, des sunnites en majorité, les chiites représentant 20%. Il y a 2,5% de chrétiens, dont 1.200.000 catholiques.
« Nous sommes très heureux de la rencontre entre le Président Musharraf et le Saint-Père. C’est vraiment un bon signe pour l’Eglise au Pakistan et pour tout le Pays », a déclaré à l’agence Fides Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore, et président de la conférence épiscopale du Pakistan.
« Nous vivons un moment très délicat dans la lutte contre le terrorisme et le fondamentalisme. Dans cette phase, la rencontre servira à échanger des informations, à créer des rapports plus étroits et surtout à instaurer une confiance réciproque. Le Président Musharraf montre bien qu’il soutient un islam modéré et éclairé. Dans cette tâche précieuse, il a tout notre appui. Je crois que la poignée de main entre le Pape et Musharraf sera un moment très important, même d’un point de vue symbolique, et pourra servir à améliorer les rapports islamo-chrétiens au Pakistan », a précisé l’archevêque.
Le jugement de Mgr Saldanha sur le gouvernement du Pakistan est substantiellement positif : « La position du Président Musharraf est difficile, parce qu’il doit faire face aux partis islamiques militants. L’Eglise partage son action, parce qu’il cherche à s’opposer à l’islam radical ».
« Le gouvernement central a approuvé des lois en faveur des chrétiens : au plan politique, le vote n’est plus déterminé sur une base religieuse, et le gouvernement nous a restitué les écoles et les institutions qui avaient été nationalisées dans le passé, et a reconnu nos droits. Nous demandons à présent l’abolition de la loi sur le blasphème, et de la loi sur les ‘hudud’, les punitions prévues par la loi islamique, introduites par le général Zia, et qui frappent souvent les minorités ».
L’archevêque déclare aussi : « L’Eglise au Pakistan poursuit sa vie normale et ses activités. Je vois arriver pour l’Eglise des temps roses. Nous espérons des temps de tolérance et de paix : nos travaillons pour y parvenir, et nous notons une attitude positive du gouvernement et de ses fonctionnaires ».
« Je souhaite, a conclu Mgr Saldanha, que, de la rencontre avec le Pape, puissent naître de nouvelles relations entres les chrétiens et les musulmans pour l’harmonie et le bien-être de notre nation », indique la même source.