"L'Eglise existe pour apporter le Christ aux hommes de tous les temps" (card. Sodano)

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CITE DU VATICAN, Mardi 28 septembre 2004 (ZENIT.org) – « L’Eglise doit être missionnaire. Elle existe pour apporter le Christ aux hommes de tous les temps », rappelait le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano dans une homélie pour la messe concluant les célébrations pour le millénaire de la naissance de saint Guy, en latin (et en italien), Guido.

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MESSE LORS DE LA CLÔTURE DES CÉLÉBRATIONS POUR
LE MILLÉNAIRE DE LA NAISSANCE DE SAINT GUIDO

HOMÉLIE DU CARDINAL ANGELO SODANO

Dimanche 5 septembre 2004

« Chantez à Yahvé un chant nouveau, car il a fait des merveilles » (Ps 98 [97], 1): telle est l’invitation que le Roi David adressait au Peuple d’Israël, pour rendre grâce au Dieu tout-puissant et miséricordieux pour tous les dons reçus. Tel est également notre hymne de grâce au Seigneur, alors que nous célébrons l’histoire glorieuse du diocèse d’Acqui, en faisant mémoire du millénaire de la naissance de son Patron, l’Evêque saint Guido. Combien d’auteurs ont même composé de splendides polyphonies sur les célèbres paroles latines du Psaume: « Cantate Dominum, canticum novum, quia mirabilia fecit! ».

1. La joie d’une rencontre

C’est avec ces mêmes sentiments que j’ai moi aussi voulu me joindre à vous tous, afin d’élever au Seigneur une sincère action de grâce pour tous les dons dont il a enrichi cette communauté chrétienne, au cours de son long chemin à travers les siècles.

Je suis très heureux de voir que vous êtes venus aujourd’hui en grand nombre dans votre cathédrale historique. Pour ma part, je vous salue de tout coeur, alors que je suis honoré de vous transmettre la Bénédiction du Saint-Père Jean-Paul II, qui est toujours profondément proche de vous.

En cette circonstance, je salue en particulier le vénéré Pasteur de cette communauté, le cher Mgr Pier Giorgio Micchiardi, et les prêtres qui collaborent avec lui, ainsi que tous les éminents représentants des Autorités qui ont voulu se joindre à cette fête de famille.

2. Un regard vers le passé

Chers frères et soeurs dans le Seigneur,

Comme du sommet d’une montagne, notre regard se tourne aujourd’hui vers le début du deuxième millénaire chrétien, à l’époque historique où la Providence jeta son regard sur un jeune homme rempli d’ardeur et de générosité venant de Melazzo, l’appelant au sacerdoce et le plaçant ensuite, alors qu’il était à peine âgé de trente ans, sur la chaire épiscopale de ce diocèse.

Le regard remonte ensuite jusqu’aux premiers siècles de l’Eglise, lorsque la première communauté chrétienne fut constituée dans cette belle région d’Italie. A partir de 400 après J.C., on peut voir désormais achevée l’organisation de l’Eglise d’Acqui, guidée par des Evêques comme Maggiorino, Massimo, Severo, Andrea, Arnaldo, Primo, Brunengo, pour n’en citer que quelques-uns (cf. P. Ravera, Les Evêques de l’Eglise d’Acqui des origines au XX siècle, Acqui Terme, 1997).

A cette chaîne ininterrompue de grands pasteurs d’âmes, vient s’ajouter en 1034 l’Evêque Guido, le jeune comte de Castello di Melazzo, né précisément en 1004 de l’ère chrétienne et que nous rappelons aujourd’hui.

Quel chemin a parcouru ce cher diocèse au cours des siècles et combien de grandes figures de pasteurs l’ont guidé, à travers les événements de son histoire! En raison de ce précieux héritage, nous voulons aujourd’hui rendre grâce au Seigneur, en faisant nôtres les paroles de la Très Sainte Vierge Marie dans son « Magnificat »: « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 46-47).

3. L’oeuvre d’un saint

Tel est, du reste, l’esprit marial qui incita, il y a mille ans, l’Evêque Guido à construire cette belle cathédrale et à la consacrer ensuite à la Très Sainte Vierge Marie. C’est avec raison, que nous sentons saint Guido proche de nous aujourd’hui dans cette action de grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies au moyen de cette chère communauté. Dans la crypte de cette cathédrale repose le corps du grand Evêque, et de l’arche de marbre où se trouve sa dépouille mortelle une autre invitation nous parvient: celle de poursuivre le chemin apostolique qu’il a tracé.

Les historiens nous parlent de son engagement pour apporter l’Evangile du Christ en chaque lieu de cette région, fondant également de nombreuses « Pievi » (petites paroisses), où le Peuple de Dieu pouvait être assisté par un « curé », rattaché au pouvoir central du diocèse. Ces « Pievi » devinrent ensuite des paroisses, mais l’on conserve les restes de certaines d’entre elles, comme les « Pievi » de « S. Vigilio » à Roccagrimalda, de « S. Anna » à Montechiaro, de « S. Secondo » à Melazzo, de « S. Giovanni » à Nizza Monferrato, ainsi que tant d’autres églises consacrées à la Madone, à Caramagna, à Ponzone, à Molare et à Cassine.

Il s’agit de témoignages éloquents du zèle apostolique de notre saint et ils représentent un encouragement pour nous tous, pasteurs et fidèles, en vue de continuer à travailler pour l’annonce de l’Evangile du Christ aux hommes d’aujourd’hui.

4. Le message de saint Guido

Aujourd’hui aussi, et même plus qu’hier, l’Eglise doit être missionnaire. Elle existe pour apporter le Christ aux hommes de tous les temps. Mon souhait est que les chrétiens d’Acqui, pasteurs et fidèles, continuent ce saint engagement apostolique. Jésus a dit: « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé! » (Lc 12, 49).

La Conférence épiscopale a récemment souhaité que l’Eglise qui est en Italie effectue un profond tournant missionnaire, dans une « Note pastorale » intitulée: « Le visage missionnaire des paroisses dans un monde qui change ». Il s’agit d’un document approuvé au mois de mai dernier par l’épiscopat italien, et destiné à interpeller toutes nos communautés. « Une pastorale visant uniquement à la conservation de la foi et au soin de la communauté chrétienne ne suffit plus – y lit-on avec insistance -. Une pastorale missionnaire est nécessaire, qui annonce à nouveau l’Evangile, promouvant sa transmission de génération en génération, allant à la rencontre des hommes et des femmes de notre époque, témoignant qu’aujourd’hui aussi, il est possible, beau, bon et juste de vivre l’existence humaine conformément à l’Evangile et, au nom de l’Evangile, de contribuer à renouveler toute la société » (ibid., 1, 1; cf. Il Regno, 1 juillet 2004, p. 339).

5. Un engagement toujours actuel

« On ne naît pas chrétiens, on le devient », disait déjà Tertullien au IV siècle. C’est ce que nous a rappelé le Pape Jean-Paul II dans sa Lettre Novo millennio ineunte, au début du troisième millénaire (cf. ibid., n. 58).

En réalité, on ne peut pas être assuré que tous connaissent l’Evangile du Christ et aient une expérience de Lui, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Une annonce renouvelée du message chrétien aux nouvelles générations qui vivent dans nos campagnes et dans nos villes est nécessaire. Il existe un besoin urgent d’initiatives organiques pour proposer l’Evangile du Christ, également aux immigrés et à ceux qui sont éloignés. Les richesses d’art et d’histoire conservées dans nos paroisses sont elles aussi un message éloquent, pouvant susciter une interrogation et instaurer un dialogue sur la foi. Nous devons répéter à tous les chrétiens d’aujourd’hui les paroles du Christ: « Le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 14-15).

En Italie aujourd’hui, comme en Europe en général, la situation culturelle apparaît difficile. Dans le cadre du dialogue, il est bien sûr indispensable de chercher à comprendre les raisons et les valeurs des autres, mais, ensuite, on ne doit pas renoncer à présenter l’Evangile du Christ, en qui seul se trouve le salut. Il s’agit d’une annonce qui doit être réalisée à travers la parole et le témoignage de la vie. C’est même le témoignage de la vie qui rendra la parole crédible et qui ouvrira ensuite les coeurs pour accueillir la Parole de Dieu.

6. Le témoignage des saints

Tel est le message que nous laisse aujourd’hui saint Guido, comme tous les hommes et toutes les fe
mmes qui ont sanctifié cette terre bénie, de l’Evêque saint Maggiorino à l’Evêque saint Giuseppe Marello, de saint Paul de la Croix à sainte Domenica Mazzarello, de la Mère Maria Teresa Camera à la bienheureuse Teresa Bracco. Ce sont des pasteurs et des fidèles, hommes et femmes de diverses conditions sociales, qui ont ressenti le devoir impérieux d’annoncer le Christ à travers leur vie. Leur témoignage constitua véritablement un « cinquième Evangile », à travers lequel un grand nombre d’hommes de notre temps ont pu connaître Jésus, bien plus que par la méditation des quatre Evangiles canoniques.

Que la vie de notre saint Guido nous invite également à suivre le Seigneur avec générosité et nous pousse à l’annoncer avec amour aux hommes d’aujourd’hui. Amen!

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ZENIT Staff

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