Le préfet émérite de la congrégation pour les Eglises orientales, a lancé cette idée le 10 septembre dernier, à l’occasion du séminaire organisé par la revue italienne « Il Regno », des Dehoniens de Bologne, au monastère des Camaldules, dans la province d’Arezzo. Le thème : « Où demeure ton nom, Jérusalem ? » qui s’est conclu dimanche 12 septembre.
Après les mots d’introduction du directeur de « Il Regno », le P. Lorenzo Prezzi, et du prieur général des camaldules, don Emanuele Bargellini, le cardinal Silvestrini a évoqué « Jérusalem, le symbole ».
Le cardinal est parti de cette constatation, indique un communiqué des organisateurs, que « Jérusalem est la seule ville au monde simultanément sainte pour trois religions distinctes : le judaïsme, le christianisme et l’Islam » : « Cité aimée et disputée, Jérusalem est le symbole et l’objet d’une compétition âpre et cruelle entre les juifs d’Israël et les arabes palestiniens ».
« Notre rencontre, poursuivait-il, nos réflexions se situent dans un moment de deuil et de douleur. Jérusalem est ensanglantée, le monde entier est traversé par une nouvelle grande vague de haine ».
« C’est douloureux à dire, mais le terrorisme, encore plus celui qui cherche des justifications religieuses instrumentales autant qu’aberrantes, commence à conditionner nos vies et nos sociétés. Il commence à détruire les corps des personnes et le corps des sociétés », déplorait le cardinal italien.
« La seule riposte belliqueuse a démontré son inefficacité. Il y a un devoir primordial de la responsabilité politique qui doit être rétabli », a déclaré le cardinal en invitant à ne pas se laisser prendre par de « faciles optimismes » ou par le « désespoir ».
« Regarder vers Jérusalem assume une signification symbolique » a rappelé le cardinal Silvestrini. « Déclarer la priorité de la paix dans les terres où le grave incendie de la haine est en train de se répandre ».
« Le Saint-Siège considère qu’une solution pour la définition de la souveraineté de Jérusalem, doit être partagée par les Arabes palestiniens et les Juifs d’Israël, c’est-à-dire qu’elle soit le fruit d’une recherche commune et d’un accord politique entre les deux parties ».
« Le Saint-Siège s’est plutôt posé le thème de la pleine et égale liberté des trois Fois à Jérusalem, et de la contribution positive qu’elles peuvent apporter au problème de la paix dans tout le Moyen Orient, à commencer justement par Jérusalem ».
Il faisait ensuite remarquer qu’ »une contribution doit être donnée par les trois religions abrahamiques », en ce moment historique où l’on ne peut plus se limiter « à une action de dialogue interreligieux qui se déroule en dehors de Jérusalem, pour ainsi dire à l’extérieur ».
« Il est temps que l’on se rencontre à l’intérieur des murs de Jérusalem, suggérait le cardinal Silvestrini, que les représentants des trois Fois donnent ensemble un témoignage sans équivoque pour tous les hommes, y compris les hommes de la haine, de la répression violente, des guerres : Dieu n’est pas manipulable, il n’est pas acceptable que l’on tue en Son Nom ».
« De notre petite rencontre aussi, de Camaldule, peut naître la proposition que les représentants des trois Fois se rencontrent à Jérusalem, de façon permanente, en donnant la vie à un organisme défini », disait le cardinal.
« A Jérusalem, ajoutait-il, nous devons donner un témoignage religieux purifié. Là, nous devons être ensemble, parler ensemble, prier ensemble, ensemble abattre le mur de l’inimitié, de peur et de haine qui nous divise ».
En conclusion, le cardinal a rappelé « la responsabilité commune qui ne trouve pas de précédents dans l’histoire », à laquelle sont appelées aujourd’hui les « trois Fois qui regardent vers Abraham, l’ami de Dieu (comme le Coran le définit IV, 125) ».
« Le lieu le plus vrai de leur rencontre ne peut être que Jérusalem, en quel nom se trouve aussi un fondement authentique de leur espérance non éphémère », a conclu le cardinal.