Le conseil municipal de Djakarta souhaite construire un centre spécialisé dans le dialogue interreligieux afin de promouvoir compréhension et harmonie entre les religions officiellement reconnues en Indonésie. Sutiyoso, le gouverneur de la capitale, l’a annoncé le 30 juillet dernier quand il a installé les nouveaux membres du « Forum pour la consultation et la communication interreligieuse » à l’hôtel de ville de Djakarta. A cette occasion, il a précisé que ce centre abritera les activités du Forum, mis sur pied par la municipalité en 1999 après des conflits intercommunautaires dans le pays, aux Moluques notamment.
Le Forum représente les six religions officiellement reconnues en Indonésie : bouddhisme, catholicisme, confucianisme, hindouisme, islam et protestantisme. Il compte parmi ses vingt-trois membres des responsables religieux influents et des universitaires. Il initie dialogue et recherche et organise des rencontres interreligieuses (1). Dans son discours, Sutiyoso a déclaré que la municipalité de Djakarta donnait la priorité à ces activités « pour prévenir les conflits religieux, sociaux ou terroristes qui surviennent encore trop souvent », ajoutant : « Nous voulons faire de Jakarta le baromètre de l’harmonie interreligieuse pour l’ensemble du pays. » La municipalité construira ce centre au début de l’année prochaine sur un terrain de quatre hectares à Petamburan, au centre de Djakarta. Le centre offrira également des cours d’études religieuses, pour que « nos enfants puissent apprendre ce qu’est le pluralisme en Indonésie et comment vivre en harmonie ».
Husein Umar, membre du Conseil islamique indonésien (Majelis Ulama Indonesia), a déclaré que, pour lui, rejoindre le Forum, c’était travailler à l’harmonie interreligieuse. « Etre en harmonie, c’est vivre dans l’unité », a-t-il dit, demandant à tous les croyants, spécialement les responsables, d’être des instruments d’harmonie. Umar, chef du comité pour la propagation de la foi de la Muhammadiyah, la seconde plus importante organisation musulmane de masse, a ajouté qu’un code moral était nécessaire pour que, dans les relations interreligieuses, « les croyants se respectent mutuellement ».
Le P. Ignatius Ismartono, secrétaire général de la Commission pour l’œcuménisme et les affaires interreligieuses de la Conférence des évêques catholiques, a dit de son côté accueillir avec joie cette initiative et espérer que toutes les religions d’Indonésie y seront acceptées. Il a ajouté espérer « que la municipalité développera pour de vrai ce dialogue interreligieux ».
L’Eglise catholique est représentée à ce Forum par le P. Matheus Yatnoyuwono, de la Commission pour l’œcuménisme et les affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale. Les autres membres du comité, désignés pour cinq ans, sont Ahmad S. Mufid, du Majelis Ulama Indonesia, le pasteur Tandilolo, de la Communion des Eglises d’Indonésie, Lien Wira Wijaya, du Conseil des communautés bouddhistes, et Ida Bagus Rai Sogota, du Conseil indonésien des hindous de Djakarta.
(1) Au sujet du dialogue interreligieux en Indonésie, voir EDA 257 (Dossier : « Réponse de la Conférence épiscopale indonésienne aux ‘Lineamenta’ », en particulier les questions IV et IX)
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