Visite du patriarche Bartholomaios au Vatican : signature d’une déclaration commune

Programme et signification de la visite

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CITE DU VATICAN, Lundi 28 juin 2004 (ZENIT.org) – La visite du patriarche Bartholomaios au Vatican à l’occasion du 40e anniversaire de la rencontre entre Paul VI et Athénagoras Ier à Jérusalem, sera l’occasion de la signature d’une déclaration commune avec Jean-Paul II.

Le patriarche doit arriver ce soir, vers 22 heures à l’aéroport de Ciampino et participer demain à la messe de la fête de Saint Pierre et Saint Paul sur le parvis de la basilique Saint-Pierre.

Pendant sa visite le patriarche orthodoxe est logé au Vatican, à la Maison Sainte-Marthe. Demain matin il sera reçu par Jean-Paul II au palais apostolique du Vatican. Ce sera l’occasion d’un échange de discours et de la signature d’une déclaration commune.

Après un entretien avec le cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano, le patriarche oecuménique descendra dans les grottes vaticanes – la crypte de la basilique Saint-Pierre – pour se recueillir sur la tombe de Paul VI.

L’après midi, il participera à la messe des saints patrons de l’Eglise de Rome, Pierre et Paul, et il prononcera l’homélie après une présentation de Jean-Paul II. Le pape remettra le pallium à 44 archevêques métropolitains qui concélèbreront.

Le 30 juin, en la fête des saints martyrs de Rome, auront lieu des « conversations bilatérales » dirigées par le patriarche et par le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des chrétiens.

A Rome, le patriarche se rendra en visite au Capitole où il sera accueilli par le maire, M. Walter Veltroni qui le fera citoyen honoraire de la ville éternelle. Le patriarche a étudié à Rome : il était alors logé au Séminaire pontifical français.

Dans l’église romaine dédiée à son saint patron, saint Barthélemy, sur l’île Tibérine, le patriarche sera ensuite accueilli par la Communauté de Sant’Egidio.

Le 1er juillet au matin, le patriarche oecuménique inaugurera l’église San Teodoro au Palatin, que le cardinal vicaire pour Rome, Camillo Ruini, a confiée à la communauté orthodoxe grecque de Rome.

Après la célébration, le patriarche sera l’hôte de Jean-Paul II pour un déjeuner de congé. Dans l’après-midi, le patriarche doit également rencontrer Chiara Lubich, la fondatrice du Mouvement des Focolari, dont le charisme est de travailler à « l’unité » et en particulier l’unité des chrétiens.

Le patriarche repartira pour Istanbul le 2 juillet au matin.

A propos de cette visite, le métropolite des grecs orthodoxes en Italie, exarque patriarcal pour l’Europe méridionale, Son Eminence Gennadios, soulignait aujourd’hui au micro de Radio Vatican que la venue du patriarche pour cette fête des saints patrons de Rome est « vraiment importante » et a « une grande signification » pour « fortifier le dialogue de la charité, le dialogue de la koininia, qui sauve la parenté spirituelle, la fraternité divine donnée par le Créateur, donne l’espérance de la collaboration dans la charité, fait manifester les racines ecclésiales communes, pour lutter dans la vérité, pour accomplir la volonté de Dieu que nous soyons tous une seule chose ».

Il ajoute, en faisant allusion au saint patron de l’Eglise de Constantinople, l’apôtre saint André, frère de saint Pierre, dont la fête le 30 novembre est l’occasion d’une visite fraternelle de l’Eglise de Rome au Phanar : « D’autre part, elle invite à faire nôtre la vénération de nos saints communs, parce que la vénération des saints communs constitue un puissant exemple une expérience spirituelle puissante qui fortifie notre foi et notre prière adressée à nos saints communs, comme le sont André et Pierre ».

A propos du dialogue théologique, le métropolite précise ; « Comme on sait, la répétition du dialogue théologique de Balamand, au Liban n’a pas eu été un succès. Beaucoup de théologiens orthodoxes ont critiqué le texte du communiqué. Les participants de ce dialogue ont reconnu les points de divergence que nous devons affronter mais aussi l’héritage commun de foi et de dogme. A mon avis, nous devons d’une part lutter pour chasser les soupçons, la peur, et cultiver la confiance fraternelle, et embrasser la prière mystique qui renouvelle le cœur : l’homme fidèle renaît. La véritable nouveauté c’est la vie dans le Christ qui est présentée par l’Evangile, qui est Chemin, Vérité, Vie et Unité. Le Christ Jésus a prié le Père pour que ceux qui croient en lui soient une seule chose, afin que le monde croie qu’il a été envoyé par lui ».

Dans son encyclique, « Ut unum sint », le pape Jean-Paul II a proposé de revoir les façons d’exercer la primauté de Pierre. A ce propos le métropolite déclare : « C’est sans aucun doute un thème important qui concerne les spécialistes choisis par les deux Eglises pour examiner cette question, aujourd’hui. Mais je crois que la signification de l’encyclique, son importance, si ressentie de notre côté, est ce désir de l’Eglise catholique romaine de la pleine communion entre l’Orient et l’Occident. C’est là, je crois, une chose merveilleuse, que Sa Sainteté Jean-Paul II dit, exprime, et aime. D’un autre côté, sa proposition de revoir la façon d’exercer la primauté du pape à la lumière du premier millénaire, au temps de l’Eglise indivise, est une autre grande réalité, une autre grande vérité, qui émeut vraiment tous les Orthodoxes ».

Enfin, pour surmonter les incompréhensions entre catholiques et orthodoxes, le métropolite Gennadios déclare : « Selon moi, qui vis en Italie, ce pays noble et démocratique, je crois que la chose la plus importante est de promouvoir le dialogue de la charité, le dialogue de la koinonia. Sa Sainteté Jean-Paul II a invité notre patriarche œcuménique de Constantinople à fêter ensemble le 40e anniversaire de la rencontre du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras, de glorieuse mémoire, qui ont été les fondateurs de ce dialogue. Sans ce dialogue je crois que la koininia de la charité, le dialogue théologique ne peut réussir, parce que l’unité doit devenir aussi conscience du peuple, pas seulement pour les responsables, les spécialistes, mais elle doit devenir le problème et le sentiment du cœur du peuple. Et ainsi, la prière mystique, la vénération des saints communs comme en ces jours par exemple, les célébrer ensemble, peuvent aider à réaliser la volonté de Dieu que nous soyons tous une seule chose. Nous le voulons et nous travaillons pour cela ici en Italie, avec tous les chrétiens et avec les hommes de bonne volonté ».

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ZENIT Staff

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